~ All the pain he caused to you ~ BILLIE EILISH

Chapitre 21

LAUREN

Le repas est ennuyant, mais heureusement que Billie m'a forcé à me mettre à ses côtés. Elle me tient compagnie, et me lance des regards quand la conversation devient réellement trop ennuyante.

Q est à ses côtés également, gardant une main sur sa cuisse. Il rit fort, il parle beaucoup, surtout de Billie, et semble tout faire pour que l'on remarque qu'elle est sa copine. La sienne.

- Je me sens pas bien, me chuchote à l'oreille Billie.

Je la regarde droit dans les yeux pour voir la gravité de la situation, et je sens qu'elle va réellement mal. J'avale difficilement ma salive, ne sachant pas quoi faire.

Nous n'avons pas le droit de sortir de table. Cela est impolie, et même si Billie ne souhaite pas entamer de contrat avec les mecs autour de cette table, ils peuvent facilement détruire sa réputation.

- Je vais avoir une attaque de tic, je le sens...

Je vais directement fourrer les mains dans mes poches pour trouver le flacon d'huile essentiel. Mais mes poches sont vides.

Merde.... Le flacon a dû tombé durant mon altercation avec Q tout à l'heure.

- J'ai perdu mon flacon, soufflais-je à Billie en esquissant un petit sourire.

- Bordel.

Elle lance sa tête en arrière, discrètement malgré tout, et se masse les tempes.

Billie a toujours eu du mal à assumer son syndrome. On lui a diagnostiqué Gilles de ma Tourette quand on était enfant, après qu'elle m'ai mis une gifle durant sa première crise.

Et évidemment, ce n'est pas une maladie dont elle est fière de posséder. Avoir une crise ici va sûrement la dégouter de ce genre d'événements, si ce n'est déjà pas le cas.

Les prochaines minutes, je garde mes yeux rivés sur Billie. Au moindre geste incontrôlés, je suis prête à l'emmener dehors. J'aimerai tellement retrouver mes huiles essentiels, car elles calment Billie, et car j'en ai toujours sur moi, mais impossible de se lever.

- Putain... Ça va pas...

Billie cligne plusieurs fois des yeux, et sa tête part violemment en arrière. Il n'en faut pas plus à Billie pour se lever et partir en courant.

Tout les regard se tournent vers nous, d'autant plus qu'une femme était en train de lui parler. Je me lève à mon tour, bafouille des excuses et part rejoindre Billie.

- Billie ! criais-je dans le couloir.

- Il me faut mes huiles putain, jure-t-elle alors que sa tête se balance à gauche puis à droite.

Je déteste voir Billie ainsi. Elle ne contrôle rien, cela lui fait mal, et elle se sent faible et vulnérable. Que l'on soit d'accord, elle ne l'est pas. Mais cela, elle ne veut pas se le rentrer dans la tête.

- Dans ta loge ? demandais-je.

Je n'attend pas sa réponse et passe devant Billie pour arriver à sa loge. Je retourne les tiroirs, les sacs, et les affaires éparpillées partout avant de tomber sur un flacon.

Directement, je verse le petit liquide sur mes poignets et les frottent contre eux avant de la mettre sous le nez de Billie. Cette dernière vient prendre mon bras avec ses mains pour les coller à ses narines, avant de respirer longuement.

- Ça va mieux ?

- Merci, merci...

Billie respire encore quelques secondes mes poignets, avant de venir me prendre dans ses bras.

Tout mon corps se relâche quand le sien se remet à battre régulièrement. Ses tics sont passés, et je suis rassurée de savoir que désormais, elle va bien.

Quelques minutes après, alors que nous somme toujours dans un câlin doux et réconfortant, Maggie rentre dans la loge.

Directement, le visage de Billie se ferme quand sa mère lui ordonne :

- Retourne à table. Tout le monde t'attend.

Je suis un peu choquée de la réaction de Maggie. D'habitude, elle comprends ce que vit Billie et ne la force jamais à continuer une activité après une crise. Il faut croire que aujourd'hui, cette événement est pris au sérieux par tout le monde.

- Je n'ai pas envie, avoue simplement Billie en se laissant tomber sur le canapé.

Je reste plantée au milieu de la pièce, bredouille. Je n'interfère jamais dans les disputes entre Maggie et Billie car cela ne me dérange pas. Mais actuellement, j'ai juste envie de dire à Maggie de laisser sa fille respirer.

- Tu dois encore faire des photos, au moins pour la presse, Billie.

Agacée, Billie se met debout et commence à s'engueuler fortement avec sa mère. Les deux sont debout, face à face, Billie faisait des grands geste qualifiant son énervement. Elle pointe du doigts à répétition la porte en hochant la tête, et en passant sa deuxième main dans ses cheveux pour les plaquer en arrière.

- Mais cela ne sert à rien ! crie Billie. Je m'en fiche de la presse ou des gens de merde qui vont faire un article sur moi !

- Billie ! Tu te rends directement là-bas et tu finis l'événement comme cela était prévu.

- Mais-

- Billie ! continue de crier Maggie.

C'est dans ces moments-là que cela se voit que Billie n'est pas encore une adulte. Maggie restera toujours sa mère, mais en attendant, elle décide encore de nombreuses choses concernant Billie.

- Maggie, intervenais-je. Laisse-la respirer, sa crise était éprouvante.

- Lauren, reste à ta place je t'en pris !

J'abandonne directement quand elle hausse le ton sur moi. Je baisse les yeux, et Maggie se tourne de nouveau vers sa fille en lui disant :

- Je suis désolé, Billie. Mais il faut vraiment que tu y ailles.

Billie soupire bruyamment.

- Sinon, l'avenir de ta tournée sera coromput.

Billie finit par hocher positivement la tête, signe qu'elle accepte et abandonne sa lutte. Cela ne sert à rien de toute façon.

Avant de partir, Maggie se tourne vers nous, et s'exclame d'un ton clair et précis, sans aucune douceur :

- Billie, tu te depêche. Et toi, dit-elle en se tournant vers moi, tu as encore un nouveau bleu ? Je vais finir par croire que tu t'attires des emmerdes. Reprenez-vous, merci.

La porte se claque violemment et je viens prendre Billie dans mes bras pour lui souhaiter bon courage.

Finalement, nous retournons dans le hall.