Chapitre 54

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LAUREN


Andrew sort de sa chambre le sourire aux lèvres en remarquant que je l'attend déjà. Nous n'avons pas passé beaucoup de temps ensemble depuis que je suis revenu. Donc ce matin, je lui ai envoyé un message pour savoir s'il aimerait passer la matinée avec moi.

Sans surprise, il a répondu positif directement.

- Hey ma petite Lau'.

Il vient me prendre dans ses bras alors que je rouspète, même si je lui rend son étreinte.

- Ne m'appelle pas comme ça.

Il rigole légèrement en m'ébourrifant les cheveux, puis rétorque :

- Tant que tu m'arriveras à l'épaule, je t'appelerai comme cela.

Soupirant, nous entamons une discussion plus sérieuse. Andrew, une fois sortit de l'hôtel, m'informe qu'il connait un peu la ville. Il me tire donc derriere lui, pour s'assurer que je le suive, et m'emmener là où il souhaite.

Il semble être conquis quand nous passons devant une petit épicerie. Andrew rentre dedans en courant, et même si je suis désespérée, je l'accompagne.

- Je me prends juste à manger pour ce soir avant le concert de Billie, me dit Andrew.

- D'ailleurs, tu ne devrais pas faire des réglages, toi ?

- J'ai négocié pour les faire plus tard.

À son léger sourire, je comprends qu'il a sûrement dû faire chier et bousculer toute l'organisation, rien que pour passer du temps avec moi.

Avant, Andrew était assez protecteur avec moi, même si nous passions peu de temps ensemble. On avait pas les mêmes centres d'intérêt, mais on s'aimait bien. Durant mes années lycée, je savais que je pouvais compter sur lui à n'importe qu'elle moment de la journée.

Alors que Andrew choisit le bon sandwich pour son repas, nous parlons calmement de nos vies depuis trois ans.

- Et avec Zoe ? demandais-je avec un sourire en coin.

Il pouffe légèrement, et commence à me parler d'elle et de leur relation comme si tout était normal, mais je repère son sourire niais.

- Enfin, elle est vraiment parfaite pour moi, conclut-il.

Touchée par tant de mignoneries, je viens prendre Andrew dans mes bras en le traitant de canard. Il est trop doux pour ce monde. À notre époque, cela devient presque choquant de voir des garçons parler comme cela de leur copine. C'est sûrement pour cela que Finneas et lui s'entendent si bien, ils ont la même mentalité.

Et ils parlent de la même manière de leur copine : avec amour.

- Et toi ?

- Moi quoi ? soupirais-je en levant les yeux au ciel.

- Lauren.

Andrew se plante devant moi, m'empêchant de fuir cette conversation. Il me connaît trop bien, j'étais sur le point de changer de rayons. Malheureusement, je vais devoir répondre à cette question, dont la réponse est encore très floue dans ma tête.

Je joue donc la carte de la naïveté :

- Je ne suis pas en couple.

- Lauren, s'il te plait.

Je soupire, et Andrew attrape ma main pour me garder près de lui et en même temps se diriger vers la caisse. En passant au rayon gâteau apéro, je suis surprise de voir des Takis. Je les attrape au passage, sortant un léger « je les donnerai à Billie».

- Justement, Billie, s'exclame Andrew. Tu... Tu es toujours amoureuse d'elle ou les trois années isolées ont effacés tes sentiments ?

- Je suis toujours amoureuse d'elle.

Cependant, si la plupart des personnes serait heureuse de reconnaitre cela, après plusieurs années, d'aimer toujours la même personne, ce n'est pas mon cas. Aimer Billie n'a jamais été simple.

- Mais...

- J'étais certain qu'il y allait avoir un «mais», soupire Andrew en faisant semblant de se lamenter.

Je rigole légèrement, simplement car sa réaction ne me fait rire. La situation, elle, est bien moins drôle.

Je devrais lui parler de notre baiser, non ?

Hannah, qui m'a retrouvé presque en pleure et en panique hier soir, n'est même pas au courant de ce qu'il s'est passé. Je n'avais pas la force de tout lui raconter, alors j'ai menti en disant que sortir dehors seule était encore trop compliqué pour moi après avoir passé trois années enfermées dans ma maison.

- On s'est embrassées hier.

Je n'ai même pas le temps de me corriger, car il faut que je le fasse, que Andrew saute déjà partout. En voyant que je ne me réjouit pas, il s'arrête en fronçant les sourcils.

- Elle m'a embrassé hier.

Son sourire disparait. Pile à ce moment, nous payons enfin nos articles, et une fois dehors, Andrew me demande de m'expliquer. Il semble bien plus sérieux que tout à l'heure.

- Je... Je suis resté paralysée.

Rien que d'y repenser, mon corps devient douloureux. Sur le coup, je n'ai pas compris ce qu'il se passait alors je n'ai pas réagis. Mais avec du recul, j'ai compris qu'il y avait un réel problème.

- Donc Billie t'a embrassé, et toi tu bougeais pas ? s'assure d'avoir bien compris Andrew.

- Et après j'ai fais une crise de panique.

J'en ai fais tellement durant mes trois années seules chez moi que je sais exactement les symptômes. Par contre, petit bémol, seule Hannah sait comment me calmer. Même si hier, Billie s'est bien débrouillée malgré tout.

- Tu as compris pourquoi ? Je veux dire, tu sais pourquoi tu as fait une crise ?

Je baisse la tête, ne voulant pas l'avouer à voix haute. Je sais ouais, je crois avoir compris. Mais depuis que tout le monde a appris que Q me frappait, on me considère comme quelqu'un de faible. Avouer que j'ai paniquer va seulement aggraver le point de vu de Andrew. Je refuse cela.

- Lauren, dis-moi.... Je ne vais pas te juger.

Dans un soupir presque inaudible, je réponds :

- Je crois que je crains Billie. Elle me fait peur.

À cause de Q, une partie de moi ne supporte plus sa présence.


BILLIE

- Mais non Zoe elle m'a repoussé je te dis !

Ma meilleure amie soupire. Je vois bien qu'elle a envie de me frapper, que je l'énerve avec mes dires, sauf qu'elle n'était pas là.

Ce matin, en me réveillant, je me sentais extrêmement mal par rapport à hier soir. Je n'avais pas prévu d'embrasser Lauren en la rejoignant, mais sur le moment, j'en avais tellement envie que j'étais persuadée que c'était la meilleure chose à faire.

Je suis conne, je sais.

- Mais elle est pas censée t'aimer ? s'énerve-t-elle.

- Si, je pensais, mais-

- Alors pourquoi elle te repousse ?

Ne sachant pas quoi répondre, je hausse simplement les épaules. Après une minutes de silence, ma meilleure amie, avec un sourire que je qualifierais de diabolique, me dit :

- J'ai une idée.



 ~ All the pain he caused to you ~ BILLIE EILISHOù les histoires vivent. Découvrez maintenant