Chapitre 64

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LAUREN

Contente d'enfin sortir dehors avec Billie pour visiter le Brésil, je l'ai rejoint dans sa chambre une heure avant l'heure qu'elle m'avait indiqué.

J'attend donc que ma chanteuse se prépare en regardant la télévision. Billie a toujours mis une éternité à tout faire, que ce soit se maquiller, s'habiller ou même se coiffer. Les minutes sont longues, mais je ne regrette pas l'attente quand Billie sort enfin de la salle de bain.

- On y va ? demande-t-elle en souriant.

- Je... Mmh... Wow ?

Billie rigole, mais comme nous sommes déjà un peu en retard sur le programme, elle ne me taquine pas face à ma réaction. La blonde attrape ma main et me traine en dehors de sa chambre d'hôtel.

Cependant, son comportement devient étrange à partir du moment où nous sommes dans les couloirs de l'hôtel. Je ne dis rien, étant sûrement parano.

- L'ascenseur est long, non ? me questionne Billie, nerveuse.

- Tu viens tout juste d'appuyer sur le bouton, rigolais-je.

Billie ne rigole pas du tout, ce qui est étrange. Elle est patiente la plus part du temps. Sa réaction est incompréhensible, mais je ne relève pas.

- Bon, on va emprunter les escaliers.

Billie perd ses nerfs, et ressert ses doigts autour de ma main pour me tirer derrière elle. Elle éclate de rire en descendant en courant les escaliers de l'hôtel, mais je la connais par coeur, et je sais que son rire est forcée. Je ne comprends pas pourquoi elle est devenu si tendue d'une seconde à une autre ?

Je suis Billie sans ronchonner. Jamais je n'ai descendu autant d'escalier si rapidement. Nous allons si vite que je fonce dans quelqu'un que je n'avais pas remarqué avant de lui faire perdre l'equilibre.

Par politesse, Billie et moi nous arrêtons. C'est une personne assez grande, cachée sous un sweat et une capuche, qui tenait un sac de course.

- Excusez-moi, dis-je en essayant de ne pas rigoler.

Je me baisse pour ramasser des tomates qui sont tombées au sol, et quand je les donnes à la personne, je crois rêver.

- Non...

Ma mère est en face de moi, même si je la reconnais difficilement avec ses lunettes et ses cheveux attachés. Elle n'a pas vraiment changé, mais la lueur dans ses yeux est différente d'il y a trois ans.

Rapidement, mon cerveau rassemble toutes les informations. Je comprends que sa présence ici n'est pas anodine, et ma dispute avec Billie me fait comprendre qu'elle est aussi au courant.

Je me retourne vers ma copine, qui me fixe en se rongeant les ongles.

- Tu n'as pas fait cela ?

Ma copine sursaute quand je lui dis cette phrase, entre le désespoir et l'énervement. Billie n'a même pas besoin de répondre, son visage me prouve bien que j'ai compris sa manigance.

- Mais putain c'est pas possible ça !

Je hoche négativement la tête, mes yeux regardant en alternance Billie et ma mère. Les deux me regardent, les bras le long de leur corps, comme désarmées. Je me sens si piégée que mon cerveau n'arrive pas à réfléchir correctement.

En regardant Billie avec dégoût, je lui souffle un «laisse moi tranquille» et je pars en courant.

...

Je rentre dans ma chambre d'hôtel à seulement deux heures du matin. Je n'ai pas voulu rentrer plus tôt, il fallait que je réfléchisse de mon côté sans être dérangée. 

Je pensais pouvoir m'affaler sur mon lit et dormir tranquillement, épuisée par ma journée si merdique, mais visiblement, le monde entier semble être contre moi.

Je n'avais pas allumé la lumière pour ne pas faire de bruit, mais quelqu'un l'allume à ma place. Je sursaute en apercevant Hannah et Billie, debout au milieu de la pièce, les bras croisés.

- Putain mais vous êtes folles ! criais-je en ayant un mouvement de recul.

Hannah me regarde avec une légère pointé de tristesse, car elle me connait tres bien avec nos années passées à vivre ensemble. Je sais qu'elle a déjà remarqué mes tremblement aux mains, ainsi que mes yeux rouges, mais pas beaucoup, car j'attend toujours un peu avant de rentrer après un long chagrin.

Billie, elle, me regarde avec colère. Je sais que cela cache simplement la peur qu'elle a eu car je me suis enfuis, et car je suis revenu à une heure si tardive. Mais elle n'a pas son mot à dire, tout cela est de sa faute.

- Tu la laisses rentrer dans notre chambre ? demandais-je à Hannah.

- Ne parle pas comme si je n'existais pas, m'ordonne Billie en faisant un pas vers moi.

- Et toi ne me parle pas tout court ! criais-je.

Ne sachant pas quoi faire, dépassée par la situation, je passe nerveusement la main dans mes cheveux. Je suis épuisée, ayant aucune envie de me prendre la tête avec les deux femmes en face de moi. Mais en même temps, je suis tellement en colère.

- Je ne veux pas te voir, dis-je à Billie. Laisse moi tranquille, par pitié.

Je dois me faire rage pour retenir mes larmes. Hannah reste en retrait, même si je sais qu'elle n'osera pas à intervenir si jamais Billie, ou même moi, dérape.

- Écoute moi, Lauren !

- Non ! Je ne veux pas t'écouter, Billie !

Cette fois-ci, même si ma voix reste forte et qu'elle impose assez, les larmes dévalent sur mes joues. Je fais comme si je ne l'avais pas remarqué et fais comprendre à Billie que son comportement me degoute.

- Faire venir ma mère ! criais-je en pleurant. Ma mère, Billie ! Dans mon dos ! Comment tu as pu faire cela ?

Je regarde Hannah, comme un SOS, pour qu'elle face quelque chose. Je ne sais même pas ce que je veux, mais j'ai besoin d'elle.

- Tu devrais partir, Billie, dit-elle doucement à ma copine en posant sa main sur son épaule. Juste pour qu'elle se repose, elle est fatiguée.

Billie me regarde rapidemment, et acquiesce en se pinçant les lèvres. Je suis heureuse qu'elle n'ai pas forcé pendant de longues minutes. Elle passe devant moi pour se diriger vers la porte. Billie me lance malgré tout :

- Je suis vraiment désolé, Lauren. À la base, je voulais te faire une surprise, mais il était déjà trop tard quand j'ai su que ce n'etait pas ce que tu voulais. Excuse moi, mon coeur, mon intention n'était pas de te faire du mal.

Billie part rapidement. Une seconde plus tard, je m'éffondre déjà dans les bras de Hannah.

La nuit s'annonce être difficile. Mais, une seule chose tourne en boucle dans mon esprit.

«Mon coeur».

C'est la première fois que Billie m'appele ainsi...

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Hop la un deuxième chapitre...cadeau

 ~ All the pain he caused to you ~ BILLIE EILISHOù les histoires vivent. Découvrez maintenant