Chapitre 31

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LAUREN

J'ai rejoins Q devant l'hôtel comme il me l'avait demandé. J'ai hésité, c'est vrai, mais pas longtemps car je sais que ne pas le rejoindre peut me coûter cher.

J'ai enfilé un pull, c'était Billie qui me l'avait offert pour la saint valentin il y a deux ans. N'ayant pas froid grâce à ce vêtement assez chaud, je sais que mes tremblements sont dû à la peur de ce qu'il va se passer dans les prochaines minutes.

- Je suis étonnée, s'exclame Q en me voyant arriver. Je pensais que tu serais trop peureuse pour venir.

Je fais semblent de ne rien avoir entendu, et continu de m'approcher de lui. Mes mains tremblantes sont cachées dans mes poches pour ne pas qu'il le remarque. Je vais lui tenir tête, hors de question de vivre dans une peur constance désormais.

L'emprise qu'il a sur moi va se terminer ce soir.

- Je vais aller droit au but, commençais-je la tête haute.

Cependant, je ne peux même pas entamer ma deuxième phrase que Q se lève du petit muret où il se trouvait. Il me parait directement plus imposant quand il est debout en face de moi, avec son joint dans la main.

- Moi, je vais aller droit au but, dit-il. Je veux que tu quittes la tournée.

Tout le petit discours que j'avais préparé dans ma tête disparait. Face à autant de sérieux et de détermination, je prends vite peur.

- Qu- Quoi ? m'exclamais-je.

- Je veux que tu retournes aux États-Unis, loin de Billie.

- Hors de question !

Q rigole. C'est vrai qu'être en face d'une fille de dix sept ans qui fait deux tête de moins que vous et qui est affaiblit par les coups qu'elle reçoit, ce n'est pas très crédible. Mais je ne compte pas partir. Dans aucun monde, à aucun moment, pour aucune chose, je ne m'éloignerai de Billie. On a grandit ensemble, et cela durera tout le reste de notre vie.

- Je ne partirai pas.

- Tu es sûre de toi ?

- Tu peux me frapper autant que tu veux, jamais je ne partirai.

Q fait un pas vers moi, et comme un réflexe, je recule. Il ne retente pas de s'approcher de moi, me faisant comprendre que c'était simplement pour me tester. Espèce de con.

Dans la nuit, sans aucune lumière a part un vieux lampadaire pas trop loin, je prends rapidement conscience que je ne suis pas du tout en sécurité. Aucune personne aux alentours, et la fatigue des derniers jours commence à se faire ressentir.

- Soit tu pars de ton plein gré, en trouvant une excuse quelconque, soit j'invente un mensonge sur toi et ce sera Billie qui va te forcer à partir.

Il en est capable, c'est ce qu'il me fait le plus peur. Avec l'emprise qu'il a sur Billie, car peu importe ce que cette famille pense, il a juste retourné son cerveau, elle n'hésitera pas à le croire.

Mais peut-être qu'il ne le sait pas, ou qu'il en doute un peu. Je connais Billie depuis plus longtemps, je sais tout d'elle, cela l'a toujours effrayé. Il veut que je parte, car je suis une menace pour lui.

Il faut que je me ressaisisse, je ne peux pas me laisser faire.

- Billie ne me laissera pas partir, quoi que tu fasses ou dises. Je passerai toujours avant toi, dis-je.

- Tu veux que je l'appelle pour lui demander qui elle choisit entre toi et moi ?

J'acquiesce. Je ne veux pas qu'il le fasse, car j'ai peur du résultat, mais l'encourager à le faire peu le déstabiliser. C'est quand Q sort son téléphone et commence à chercher le contact de Billie que j'interviens :

- Non, c'est bon, laisse la ! criais-je. Elle doit dormir, il est tard.

Q rigole de nouveau, et si j'avais un peu de force, je lui aurait bien mis mon poing dans sa tête. Mais je m'abstiens, car pour une fois il discute avec moi et ne me frappe pas.

- Alors maintenant, tu choisis. Tu pars, ou je te dégage ?

- Je ne partirai pas, répétais-je.

- Ah ouais, et pourquoi ?

- Parce que tu es un gros connard, et quand ton petit pouvoir ne marchera plus sur Billie, je lui montrerai ton vrai visage.

Je le vois serrer les poings, ce qui me fait reculer d'un pas, simple mesure de sécurité. Je ne suis pas enfermée dans un endroit, s'il tente quoi que ce soit, il faut que je parte en courant.

Ce soir, il ne me touchera pas.

- Quel visage ? s'amuse Q.

- Tu ne l'aimes pas vraiment, hein ? Tu cherches juste son cul et sa popularité.

- Reste à ta place.

- Je ne la fermerai pas.

Q plante son regard dans le mien, et pour une fois, je fais exactement la même chose. Droit dans les yeux, je tente de lui prouver que je ne me laisserai plus faire, et que tout ce qu'il m'a fait subir va être révélé à Billie et à toute ma famille.

- Part de ton plein gré, simple conseil.

- Tu crois vraiment que je vais partir moi-même ?  Peu importe ce que je fais, cela va ruiner ma relation avec elle.

- Oh, vraiment ? Quel dommage !

- Espèce de-

Je fonce sur lui, déchaînée, voulant simplement lui faire fermer sa gueule. Mais je me crois peut-être plus forte que je ne lui suis réellement.

Je mange rapidement le bitume, me faisant déjà pousser un crie de douleur. Alors que je force sur mes bras pour me relever, Q me refait tomber, avant de me cracher :

- Maintenant, tu vas apprendre qu'il faut apprendre à fermer sa gueule, parfois.

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Alors qu'est-ce que Lauren va faire ?

L.M.

 ~ All the pain he caused to you ~ BILLIE EILISHOù les histoires vivent. Découvrez maintenant