Chapitre 8

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BILLIE

- Je suis contente que l'on passe la journée toute les deux ! m'exclamais-je en passant le bras autour du cou de Lauren.

Son sourire radieux me fait plaisir. J'ai conscience de l'avoir un peu laissé de côté ces derniers jours. Mais avec l'arrivée de Q, et son intégration dans la famille, je voulais passer du temps avec lui. Le temps qu'il s'habitue à la vie de tournée, etc...

J'ai prévu d'emmener Lauren à la patinoire, chose que nous adorons toutes les deux. Mais juste avant, nous devons passer à la salle de concert de ce soir, pour que je puisse faire quelques réglages.

- Je suis contente aussi !

Arrivée à l'Arena, Lauren prends ma main dans la sienne et ne me lâche plus. L'empleur du bâtiment lui a sûrement fait peur, ce que je peux comprendre. Je m'assure donc que tout va bien, me retournant régulièrement lorsque nous arpentons les couloirs.

J'arrive enfin dans la salle qui m'intéresse. L'équipe son nous accueille avec plaisir, et je commence à dire tout ce que je souhaite changer pour ce soir.

- Bil', m'interpelle Lauren. Je vais aux toilettes, ne bouge pas d'ici, je reviens.

J'acquiesce et retourne directement à ma discussion. Je ne peux pas être distraite quand je parle de chose si importante.

Je n'ai pas de répétition avant le concert de ce soir. Alors si je demande quelque chose, et qu'une personne de l'équipe se trompe de commande, tout le concert peut être corrompus. Et sincèrement, je n'ai vraiment pas envie que cela se passe.

Lauren revient rapidement. Je sens sa présence, quand elle vient entourer ses petits bras autour de mes hanches. Son menton se loge dans le creu de mon épaule, et je la sens respirer calmement.

- On y va ? demandais-je quand tous les changements sont faits.

- Avec plaisir !

Sur le chemin jusqu'à la patinoire, Lauren ne s'arrête pas une seule fois de parler. Elle agit un peu comme une enfant surexcitée, que l'on serait venu chercher après l'école.

Je l'écoute attentivement. Je l'ai senti un peu stressée ces derniers jours. J'imagine que quitter la maison pour plusieurs fois lui a fait un peu peur. De plus, ma mère m'a expliqué que la sienne s'est blessée sur le champs de bataille. 

- Et donc, qu'est-ce que tu penses de Q ? la questionnais-je quand elle s'arrête enfin de parler. Maintenant que tu le connais un peu plus, tu dois avoir un avis ?

Je me tourne vers elle, et son sourire a instantanément disparu. Je m'inquiète directement :

- Tout va bien ?

Je pose mes mains sur ses joues, la forçant à me regarder droit dans les yeux pour ne pas qu'elle se défile.

- Oui, excuse moi. Il est super ton copain, dit-elle en esquivant mes yeux bleus.

Elle reprends aussitôt le chemin, et je la suis rapidement. Nos mains se retrouvent de nouveau, et nous arrivons enfin à la patinoire.

Je ne l'ai pas privatisée. Pas que je n'ai pas eu le temps, ou même l'énergie pour le faire, mais c'est que je voulais éviter les regards insistants d'un membre du personnel sur nous.

Dès que nous privatisons un endroit, ma famille et moi, il y a toujours un vendeur, ou quelqu'un qui travaille dans le lieu, qui garde l'enseigne. Et la plupart du temps, cette personne nous fixe et nous empêche de nous sentir à l'aise.

Alors pour éviter ce genre de moments embarrassants, nous allons nous fondre dans la foule aujourd'hui.

- Mets bien ta capuche, me rappelle Lauren.

Elle vient poser la sienne sur sa tête, rigolant car elle m'a toujours dis que cela l'amusait. Je fais de même, et nous entrons sur la glace une fois nos patins enfillés.

À peine Lauren a-t-elle mis un pied sur la patinoire, qu'elle glisse sur plusieurs mètres. J'éclate de rire en voyant le regard des gens sur elle, hilares.

Je m'approche de Lauren et tend ma main pour l'aider à se relever. Mais quand j'aperçois son sourire malicieux, je comprends que je n'aurai pas dû.

- Plonge avec moi, Billie.

Elle exerce une forte pression sur mon bras, me faisant chuter vers l'avant. Je tombe littéralement sur elle, criant son prénom sous l'effet de la surprise.

Les gens doivent nous prendre pour des folles. Moi qui pensait que passer inaperçue serait facile, j'avais oublié que Lauren était intenable.

- Espèce de pétasse, lachais-je même si je suis actuellement morte de rire.

On finit par se relever, et on commence enfin à patiner. Main dans la main, nous avançons en même temps à notre rythme.

Mais Lauren patine moins bien que moi. Beaucoup moins bien, d'ailleurs. Si mal que dès que j'accelère un peu, elle se retrouve propulsée vers l'avant.

Quand je comprends enfin qu'elle ronchonne a chaque fois, cela m'amuse. Alors je le fais le plus de fois possible, jusqu'à ce que madame pète un câble.

- Tu as finis c'est bon ? se vexe-t-elle. J'ai l'impression d'être un chien la.

Elle croise les bras sur sa poitrine et lève les yeux au ciel, alors que je rigole.

- Ce n'est pas ce que tu es ? demandais-je sachant pertinemment que cela va encore plus l'énerver.

- Ok.

Elle me frape doucement l'épaule, avant de me tourner le dos. Madame tente de me semer dans la patinoire, et même s'il y a beaucoup de monde,  je la rattrape facilement.

- Tu fais la tête, Lau' ?

- Laisse moi.

Elle tente de dégager ma main qui vient se poser sur son bras, mais elle n'y mets pas assez de conviction.

Nous continuons de patiner ensemble, et madame finit par oublier toute seule notre petite chamaillerie.

Je poste quelque storys amusantes pour instagram, et nous repartons quand madame Lauren a trop mal aux jambes.

J'avais presque oublié que c'était une vraie drama queen...

- Merci pour cet aprem', Billie.

Je lui souris, et vient déposer un bisous sur sa joue. Elle vient me prendre dans ses bras, et pose sa tête sur ma poitrine pour écouter mon coeur battre, comme elle le fait depuis que nous sommes enfants.

- On se fera cela plus souvent. Promis.

 ~ All the pain he caused to you ~ BILLIE EILISHOù les histoires vivent. Découvrez maintenant