Chapitre 7.2

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Son expression s'affaisse tout-à-coup. Il me repousse doucement, mal à l'aise.

― Ethan, vous devriez...

― Je pensais qu'un trentenaire comme vous aurait moins peur d'un jeune comme moi.

― P-peur ? Je n'ai pas...

Je rapproche mon nez du sien et murmure, de ma voix la plus sérieuse :

― Ryan, ai-je vraiment l'air d'un enfant, pour vous ?

― Non... bien sûr que non, répond-il en esquivant mon regard.

― Mon corps n'est-il pas agréable à regarder, comme vous l'avez dit vous-même ?

― Ethan, je...

― Ryan. Regardez-moi.

Sa tête roule lentement vers moi. Je capture son regard.

― Je sais ce que je veux, et je sais manifester mes désirs...

Ses yeux s'agrandissent. Je vois qu'il vient de capter le sous-entendu, mais je devine, à travers son expression tourmentée, que nous ne sommes pas sur la même longueur d'ondes. Il se redresse et je me retrouve assis sur ses jambes.

― Ecoutez, Ethan, sachez que je ne vous vois pas comme un enfant, mais comme un jeune homme. Un jeune homme capable d'accomplir de grandes choses. Mais...

Ce « mais » douloureux, je l'attendais.

― ... il n'y aura rien de plus entre vous et moi. Surtout pas au niveau... charnel.

Je le fixe, atterré.

― Tout ça parce qu'un contrat nous lie, c'est ça ? Et si j'ajoute un avenant à votre contrat qui autoriserait ce genre de contacts ?

Il ricane.

― Ça ferait de moi un travailleur du sexe, Monsieur Silverwood.

― Je vois plutôt ça comme l'ajout d'un service particulier en tant qu'homme à tout faire, dis-je sur un ton taquin.

Il soupire et retombe sur les coudes.

― Pourquoi moi ? En plus, je pensais que vous aimiez les filles.

― Je suis mon instinct. Et mon instinct me parle très clairement.

― Vous êtes du genre entêté, vous savez.

― Vous n'avez pas idée.

― Seriez-vous capable de me harceler, Monsieur Silverwood ? demande-t-il, un sourire en coin.

Je pose une main sur son torse pour l'allonger sur le matelas et me penche vers lui.

― Ça dépend, j'aurais mes chances de cette manière ?

― Absolument aucune, je le crains.

Je me mords la lèvre. L'envie de me jeter sur les siennes me ronge.

― Vous êtes vraiment, mais alors vraiment loin de l'enfant, à ce niveau-là, rit-il.

― En effet, Monsieur Lennox... susurré-je en m'avançant vers sa bouche.

Il tourne la tête au moment où nos lèvres allaient se rencontrer et me recule à deux mains, avec précautions.

― J'ai beau en rire, je suis désolé, je ne peux pas...

― Vous qui vous moquez des règles et de la bienséance, je pensais que le côté professionnel ne serait rien pour vous. Pourquoi est-ce que voulez respecter ce contrat à la lettre ?

Double jeu (MxM)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant