Chapitre 17

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PDV Ethan

 

Je passe les jours suivants partagé entre les entretiens avec mes avocats afin de coincer Chris, ma mission avec Etienne et mon assistante pour récupérer Maggie Johnson, ainsi que mon travail de recherche personnel sur mon père. 

J'ai fait venir mon médecin pour constater les marques de strangulation sur Ryan, le dossier se remplit peu à peu. Et une bonne nouvelle en entraînant une autre, le cadeau pour Maggie a ravi les Johnson. Rien ne pouvait enchanter davantage cette famille que de voir les œuvres de leur fille exposée dans l'une des plus prestigieuses galeries de New-York avec le célèbre critique et prix Pulitzer Jerry Saltz à ses côtés.

Maggie n'a pas tardé à me faire envoyer un coffret de vins français de prestige en guise remerciement. Comme quoi, Etienne avait raison. L'argent et le pouvoir se suffisent à eux-mêmes et règlent même la question du sexe. Sur ce coup, je suis fier de nous. Je m'étire dans un long soupir de satisfaction.

Etienne passe dans le couloir à ce moment-là, toujours aussi pimpant, et nos regards se croisent. Sans s'arrêter de marcher, il se tourne vers moi, pouces en l'air avec un sourire jusqu'aux oreilles. Amusé, je lève un pouce à mon tour dans sa direction avant de le voir disparaître.

Il est temps pour moi de retourner à des affaires moins glorieuses. Je quitte le bureau pour prendre le chemin d'un petit bureau dans lequel un employé exécute une tache bien spécifique pour moi. Certaines révélations n'attendent plus que moi.

Derrière son siège, penché dans son dos, je suis des yeux l'écran d'ordinateur de mon salarié. Si Ryan savait dans quoi je suis en train de fourrer le nez... Nous échangeons un tendre sourire à travers la petite fenêtre du bureau.

― Monsieur, si on remonte jusqu'à moi... chouine le petit homme, en sueur sur sa chaise.

― On vous virerait ? Pas tant que je serai là.

― N-non, Monsieur, on ne me virerait pas...

Il déglutit et souffle nerveusement. Je le dévisage, perturbé par son état. A ce niveau, ce n'est plus de la peur, c'est de la terreur. Cet homme craint pour sa vie, c'est évident. Qui, chez I-code, serait aussi dangereux ? Aurions-nous une gestapo secrète dont j'ignorerais l'existence ? Vu ce que je suis en train de découvrir, l'idée me paraitrait presque plausible.

Plus j'en découvre, plus je suis choqué par les activités cachées de mon père. Car il était bien informé de tout ça, j'en suis certain, désormais. Fournir de la technologie de pointe à l'armée est une chose honorable, dans ce pays, mais dissimuler ce partenariat derrière une société-écran m'incite à croire que l'utilisation de notre AZ-1 n'a pas été aussi morale que prévu.

Dans le compte-rendu confidentiel qui se trouve sous mes yeux, des soldats ont vraisemblablement porté le chapeau pour des « manipulations incorrectes » de notre technologie, lors d'une attaque suspecte au Proche-Orient. De plus, ce document a bien été co-signé par quelqu'un de chez nous. Quelles fautes graves aurait commis ces soldats ?

Si je me fie à mon instinct, et à en croire ce dossier, c'était une extermination préméditée de plusieurs centaines de personnes, comprenant une majorité de civils. Et des bouc-émissaires ont porté le chapeau.

Je me pince l'arête du nez. Je sens que je viens d'effleurer la partie immergée de l'iceberg. Quand je dis que ma curiosité causera ma perte...

― Monsieur, si vous creusez plus loin...

― Je creuserai plus loin. Je dois savoir ce qui se trouve entre mes mains. Il est hors de question qu'un jour on m'implique dans les affaires malsaines de mon père ou les crimes d'autres personnes. Ce jour-là, il sera trop tard et les dernières preuves auront été supprimées. Tout ça est beaucoup trop grave pour être ignoré.

― Votre vie sera en danger, si vous continuez...

― J'ai cru entendre ça quelque part, oui. Merci Clarkson. A partir du mois prochain, vous recevrez de quoi payer les frais médicaux de votre femme et votre fille pour l'année entière.

― Oh, mon Dieu ! Merci infiniment, Monsieur !

C'est le moins que je puisse faire pour lui, sans trop éveiller les soupçons. Je sors mon téléphone tout en quittant le bureau et contacte Maître Pasquier, le seul avocat en qui j'ai réellement confiance. C'est lui qui s'occupera de poursuivre certaines investigations de manière officieuse.

― Que faisiez-vous, Monsieur ? me demande Ryan.

― Je cherche un dossier disparu au sujet d'un projet qui a été mis à la poubelle par le conseil.

Il acquiesce. A mon grand soulagement, il me croit. Pardonne-moi, Ryan, mais je refuse de me salir en étant un jour associé à des criminels. Si je peux écarter l'entreprise des « erreurs » passées de certains et tous nous blanchir, je ferai mon possible pour y arriver. Même si, pour ça, je dois sombrer dans un gouffre dangereux.


Qui a trouvé le clin d'oeil à notre cher Léo ? 🤭🦁 Mes lecteurs de De roses et d'acier seront ravis !

Du spicy dans le prochain chapitre 🫦


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