Chapitre 21.1

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PDV Ethan

J'ouvre les yeux sur les murs d'une salle blanche. Un hôpital ? La pièce est une grande chambre privée tout confort. Ryan se tient bras croisés près de l'entrée et murmure des choses à un trio d'hommes en habits noirs avec un air grave. Je grince des dents. Ma tête me fait atrocement souffrir.

― Il est réveillé.

Ryan se précipite aussitôt à mon chevet.

― Monsieur, comment vous sentez-vous ?

― Ma tête... elle me fait extrêmement mal.

― C'est le mélange de produits toxiques qu'ils ont utilisé sur vous. Vous n'en avez pas inhalé beaucoup, mais assez pour être mal en point.

Je pousse un gémissement douloureux.

― Mon ordi... chuchoté-je.

― C'est OK, me rassure-t-il. Attendez dehors.

Les trois autres quittent la chambre à sa demande et la porte claque derrière eux.

― Qu'est-ce que tu as vu, Ethan ? Dis-moi tout.

― Si je t'en parle...

― Ne me fais plus batailler et ne me mens plus, je dois savoir. Sinon, je ne pourrai pas te protéger correctement.

Je soupire.

― J'ai appris que l'armée a nommé une société-écran à notre place pour l'utilisation du AZ-1 et qu'une tuerie de masse a eu lieu sur des centaines de civils. J'ai également trouvé NAMIE, notre IA d'espionnage illégal de la population, fais-je avec une moue dépitée. Mais pire encore, j'ai appris qu'I-code a revendu des données gouvernementales, volées par l'un de nos systèmes, et que des employés de chez nous ont disparu après ça.

Ryan ferme les yeux et se laisse tomber sur une chaise.

― I-code est lié à des crimes terribles. Mon père... et s'il avait engagé des assassins pour éliminer ces salariés et assurer ses arrières ?

Cette hypothèse ne le surprend pas une seconde. Sans doute a-t-il l'habitude d'entendre ce genre de choses, dans son métier. Il réfléchit et se frotte les paupières comme si nous étions au bord d'un gouffre mortel. J'ai honte que mon nom soit associé à ces actes inqualifiables. Mais j'ai surtout honte d'avoir un père criminel.

― Ethan, t'imagines pas à quel point tu es dans la merde...

Il se lève et fait quelques pas dans la chambre.

― Je t'avais demandé d'être prudent et tu ne m'as pas écouté.

― Qu'est-ce que tu crois que j'allais faire ? C'est mon entreprise, maintenant. Plus j'attendais, plus je prenais le risque d'être accusé de collaborer et couvrir ces agissements.

― Personne ne saura rien de ces affaires.

― Vraiment ? Tu crois que l'état américain ne traque pas ceux qui ont fait ça ? C'est peut-être parmi les crimes les plus graves dans ce pays. Ne me dis pas que personne ne le saura jamais.

A son expression contrariée, lui-même sait que j'ai raison.

― J'ai commencé, je vais aller jusqu'au bout.

― Pardon ? s'étrangle-t-il. Tu te fous de ma gueule ?

― Absolument pas. Je refuse d'être associé aux crimes de mon père et aux meurtres d'innocents, tu m'entends ? Moi, vivant, jamais je ne permettrai ça.

Ses membres se raidissent.

― Ethan, qu'est-ce que tu comptes faire exactement ? dit-il en tentant de garder son calme.

Je jette un regard songeur par la fenêtre.

― Depuis deux jours, je réfléchis aux différentes possibilités qui s'offrent à moi.

Mon regard se repose sur lui.

― Je vais tout faire éclater au grand jour. Tous les noms, toutes les preuves, tous les coupables, de près ou de loin, ainsi que les assassins, seront affichés et condamnés par la justice.

Il devient aussi pâle qu'un linge.

― Tu ne peux pas.

― Je ne peux pas ? Et qui m'en empêchera ?

Ses poings se serrent.

― Je ne te laisserai pas courir de tels risques. Déjà aujourd'hui, ils tentent de t'enlever, mais si tu balances les concernés, tout le monde voudra ta peau. Et vu les gens qui trempent dans ces histoires...

Il s'assoit au bout de mon lit.

― Je ne pourrai plus rien faire pour toi.

Je laisse passer de longues secondes. Peu importe que ma vie soit en jeu, je suivrai mes principes. Je refuse d'être au sommet d'une pyramide gangrénée par la mort et la corruption.

― Je comprends. Et si tu veux partir dès maintenant, je ne te retiendrai pas. Ce sont mes buts, mes valeurs. Je ne veux pas qu'il t'arrive malheur par ma faute.

― Si tu savais... souffle-t-il, désemparé.

Il se relève et attrape une tenue banale aux couleurs sombres.

― Enfile ça, on doit partir. Tu ne seras bientôt plus en sécurité nulle part.

Je m'exécute et retire ma blouse d'hôpital pour m'habiller. Un jogging anthracite, un t-shirt large et un hoodie noir.

― Qui étaient ces hommes dans la chambre ?

― Des amis en qui j'ai toute confiance. Tu leur as fait une offre généreuse, dans ton sommeil.

― Je vois. Ils sont formés, au moins ? Je veux dire...

― Ce sont des combattants de MMA, dont un ex champion du monde, un ancien sergent de l'armée et un tireur d'élite. On est au même club d'entraînement.

― En effet, ça devrait suffire, plaisanté-je malgré ma nervosité. Où allons-nous ?

― Tu verras.

   

Ça sent le roussi 😬 la tension va monter à tous niveaux, je vous le garantis...!🔥

Double jeu (MxM)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant