Double jeu (MxM)

Chapitre 8.7

Je m'agrippe à son cou et l'embrasse le long de son tatouage, mais lorsque je sens son doigt rentrer, je me crispe. Cette sensation est très étrange... !

― Hey, détends-toi.

Il se stoppe et me dévisage.

― C'est peut-être pas le bon soir, avec toutes tes émotions.

― Si, si ! S'il te plaît, continue.

Ses sourcils se froissent, mais je récupère sa bouche et nous nous embrassons langoureusement. Je laisse son doigt pénétrer en moi, jusqu'à caresser une zone sensible qui me fait frémir. Je sens ses lèvres s'étirer contre les miennes.

― C'est... c'est bon, ici, susurré-je.

― Je sais.

Il reprend ses mouvements et insère un second doigt visqueux avec précaution. Les deux m'effleurent au même endroit et m'arrachent maintenant de longs gémissements.

― Oh mon Dieu...

― Oui ?

Je le fixe avec un regard plissé et il se mord la lèvre, taquin. Cet homme a de la confiance à revendre, c'est moi qui vous le dis.

― T'es vraiment...

Il m'enfonce ses doigts plus profondément et m'arrache un couinement de plaisir. Tout mon corps se met à trembler. Il frotte ma zone sensible, encore et encore, appuyant dessus par moments ou la caressant jusqu'à me faire perdre pied. Je le serre contre moi. L'orgasme grandit en lentes pulsions au creux de mes reins, de plus en plus rapprochées, de plus en plus poignantes.

Puis, c'est l'implosion. Les vibrations se déferlent en moi dans des soubresauts, de ma colonne vertébrale à mes cuisses, éclatent dans mon ventre pour s'étirer dans une nuée de papillons fous, plus puissants les uns que les autres. J'ai l'impression que mon corps se noie dans un océan de plaisir, agité par une tempête extraordinaire. L'orgasme dure un temps qui me paraît interminable avant de s'étioler dans une houle de coton. Ma tête tourne, je n'avais jamais connu d'extase aussi intense de toute ma vie.

Je réalise à peine que j'ai griffé le dos de Ryan. C'est son regard fiévreux qui me rappelle à la réalité. Je comprends son assurance, désormais, il a des raisons d'avoir confiance en ses talents. Mon unique réflexe et de me jeter sur sa bouche pour la dévorer.

Je le sens tendre une main sur son chevet et s'agiter au-dessus de moi, sans interrompre le baiser. Puis sa bouche se décolle et il me fixe avec un regard luisant d'envie.

― Ethan, est-ce que tu veux aller jusqu'au bout ou pas, ce soir, dis-le-moi.

Je déglutis, mon estomac se comprime. Oui, dis oui ! Les mots sortent difficilement.

― Oui, je veux.

Il me sonde de longues secondes. Aussi expert qu'il est en la matière, il doit me percer à jour. Je n'ai déjà pas encore été capable de le faire jouir, je ne peux pas me défiler maintenant. Et puis, si c'est aussi bon qu'avec ses doigts, il n'y a aucune raison de repousser le moment.

― C'est normal d'être anxieux, la première fois.

― Je ne suis pas anxieux, bafouillé-je pour me défendre.

Il sourit, amusé.

― OK, pardon. En bon petit pervers, tu as dû te préparer un bon nombre de fois à ça, dans ton lit...

L'entendre me parler de cette manière me procure des frissons délicieux dans le bas-ventre. Il se redresse et écarte mes jambes et mes fesses. C'est là que je découvre le préservatif qu'il a enfilé sans que je ne m'en rende compte. Il est décidément habitué à ça...