Chapitre 15.1

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PDV Ethan


Les rayons du soleil sur mon visage me réveillent. Je m'étire de tout mon long et me redresse. La couette n'a pas été défaite à côté de moi. Ryan n'est pas venu dormir ?

Je me lève, enfile mon jogging et mon t-shirt, et pars me brosser les dents. Les souvenirs d'hier soir sont les premiers à dire bonjour à mon cerveau. Comment bien commencer la journée... Je récupère mon téléphone et descends dans la cuisine.

Trente nouveaux messages. Des invités de la soirée, des connaissances de travail et des employés. Je ne suis toujours pas habitué à recevoir autant de SMS au quotidien. Passer de zéro à cinquante conversations tous les jours... 

Un message capte mon attention. Chris Nicholson ! Ah, je n'arrive pas à croire que je vais passer du temps avec l'un de mes acteurs favoris ! En plus, il n'a que vingt-sept ans. Je sens qu'on va bien s'entendre. Après les évènements d'hier et le stress à venir, cette nouvelle rencontre me fait du bien.

Ryan cuit le petit déjeuner quand j'arrive dans son dos. Je glisse mes mains autour de sa taille et l'enlace, mais il s'écarte.

― Qu'est-ce qu'il y a ?

Il retire le bacon et les œufs de la plaque et se contente de les servir sans un mot avec le reste des plats sur l'îlot qui nous sert de table.

― Ryan ?

Il s'arrête, l'oreille basse.

― Ethan, je suis désolé de tout ce qu'il s'est passé ces dernières semaines.

― Qu'est-ce que tu veux dire ?

Il prend une grande inspiration.

― J'ai profité de toi. Je n'aurais jamais dû. Restons-en au professionnel à partir d'aujourd'hui.

Mon cœur rate un battement.

― P-pardon ? Profiter de moi pour quoi ?

― Tu le sais très bien.

Mon estomac se noue et un frisson court le long de mon échine. Je secoue la tête. Non, je refuse de croire qu'il m'a mené en bateau pour son propre plaisir... Ses sentiments sont sincères, je le sais.

― J'y crois pas une seconde. Pourquoi tu changes d'avis comme ça ? Pourquoi tu me fais ça ? m'écrié-je, la gorge nouée.

― Si je suis détesté par la plupart des gens, c'est pas pour rien.

Je me décompose. C'est un cauchemar, dites-moi que c'est un cauchemar...

― Donc, toutes les fois où on a fait l'amour...

― Couché. Ça s'appelle coucher, Ethan. Ou baiser, comme tu préfères.

Mon sang se glace. Je fais un pas en arrière.

― Mange, ça va être froid.

Je me retourne et me dirige vers la porte. De l'air, il me faut de l'air.

― Où tu vas ?

― Laisse-moi tranquille ! Et ne me suis pas !

Je claque la porte derrière moi et pars m'assoir sur le rebord de la fontaine, le visage entre les mains. Il m'aurait menti comme un expert, tout ce temps ? Tous ces gens avaient donc raison à son sujet ? Cette réputation atroce, les mauvaises expériences professionnelles, ces contrats abrogés, ces critiques assumées...

Je me tire les cheveux, incapable d'accepter la réalité. Pourquoi ? Comment a-t-il pu me faire ça ? Et comment ai-je pu être aussi stupide ? Ignorer les personnes qui tentaient de me prévenir ? 

Les larmes me serrent la gorge. Est-ce de cette douleur dont parlent les gens lorsqu'ils disent que l'amour fait souffrir ? Si c'est bien ça qui me transperce la poitrine et la broie en mille morceaux, je préfère ne plus jamais aimer. Je n'ai jamais eu aussi mal de toute ma vie.

La porte s'ouvre sur Ryan.

― Je t'ai dit de me foutre la paix !

― J'ai dit que je te suivrai partout.

Je me lève, pars me planter devant lui et lui assène une gifle magistrale. Puis une seconde, pleine de rancœur. Il les encaisse toutes les deux sans broncher et se repositionne comme si de rien était. C'est tout juste s'il semble avoir été effleuré.

― Va te faire foutre.

― Ça change rien au fait que je resterai là, reprend-il. Je t'ai dit que tes reproches n'auraient aucun effet sur moi.

― Et si je décide de changer de garde du corps ? Franchement, l'idée est séduisante.

Il me fixe avec des yeux légèrement agrandis, plus affecté par ces mots que je ne l'aurais imaginé.

― Tu ne peux pas.

― Pourquoi ça ?

― Ton père a établi notre contrat de manière à sceller ma présence à tes côtés.

― Mon père est mort ! C'est moi qui décide, désormais ! C'est moi le patron ! Et si je décide de te virer, Ryan Lennox, je te virerai ! Par la force, s'il le faut.

Je le fusille d'un regard noir. Mon ton autoritaire le surprend autant que moi-même. Mais il n'y a rien de pire pour moi que d'avoir été utilisé à mon insu. Ma colère est justifiée. Jamais je ne lui pardonnerai.

― Rentre. C'est un ordre !

Il me dévisage de longues secondes et je crois un instant qu'il va encore me défier, mais il finit par obéir et referme la porte derrière lui. Je me plaque contre le mur en béton et ferme les yeux, les lèvres tremblantes. Les sanglots s'étranglent dans ma gorge. Ma virginité... J'ai offert ma virginité et mon amour à ce connard...

Mon téléphone vibre dans ma poche au moment où je m'apprête à fondre en larmes. Un SMS de Chris.

« Hey, charmant garçon ! Comment allez-vous, en ce jour ? Mieux qu'hier ? Votre tante nous a dit que vous étiez souffrant. Si vous allez bien, je vous invite à prendre un café (ou un chocolat gourmand) à mon endroit préféré. Ils font aussi des bubble tea à tomber. Nous pourrons parler de la série au sujet de l'IA. Et puis de tout ce qui vous fera plaisir ! J'espère que vous accepterez :3 à très vite j'espère ! Chris Le fantastique. »

La fin de son message me soutire un petit rire larmoyant. Je pose la tête contre la façade et laisse couler ma peine. Une pause dans un café, oui. Je pense que c'est tout ce dont j'ai besoin, aujourd'hui.


Ryan a sorti les bons mensonges pour l'éloigner de lui et couper court à leur relation. Merci Gilliane 🙃. La suite avec Chris...🤐

Double jeu (MxM)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant