Chapitre 33

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PDV Ethan

 

A l'instant où j'entre dans la salle, tout le monde me fusille du regard. Un homme se lève pour m'aboyer dessus.

― Monsieur Silverwood, êtes-vous conscient que vous avez détruit I-code ?

― Il en est bien conscient, oui, maugrée ma tante sur un ton glacial. Et il s'en moque.

― Vous avez anéanti le rêve de votre père, tout ce pourquoi il s'est battu durant des années ! renchérit un autre, acerbe.

Je noue mes mains dans mon dos et fais quelques pas en les écoutant.

― Ethan se fiche de ce rêve depuis longtemps, poursuit ma tante, depuis le début, il n'en voulait pas. Il vient de laver son image dans ce scandale, il va avoir sa tête dans tous les médias internationaux, et la visibilité de sa propre entreprise va exploser dans le monde entier, ainsi que ses profits. N'est-ce pas ce que tu voulais, cher neveu ? Je te croyais idiot et immature, mais c'est un vrai petit salop égoïste qui se cachait derrière ces grands yeux de chiot.

Les poings de Ryan se serrent. Je retourne vers lui, toujours à pas tranquille, et lui murmure un « tout va bien », avant de m'adresser au conseil d'une voix posée. C'est l'heure du show.

― C'est drôle comme les manipulateurs inversent systématiquement les rôles. Vous finissez toujours par vous positionner au rang de victimes, même quand c'est vous qui êtes à l'origine du désastre.

Ryan pose un regard surpris sur moi.

― Q-quelles sont ces accusations honteuses ? s'étrangle Adams, le plus âgé des membres du conseil. Nous allons vous attaquer pour diffamation !

Je reprends ma marche et me déplace en sa direction autour de la table ovale, le menton haut et le visage ornée d'un mince sourire.

― Ici, c'est moi qui jette les ordures.

Je me penche vers lui et lui souffle à l'oreille :

― Vous, vous n'avez qu'à baisser le museau et vous taire.

Il reste prostré et me fixe, choqué.

― Vu votre profil, je vous suggère donc de ne pas aggraver votre cas, Monsieur Adams, fais-je en me redressant.

Gilliane se lève, en furie.

― Tu n'es qu'un gamin qui se prend pour un roi alors qu'il ne comprend rien au fonctionnement de notre monde !

― Au contraire, j'ai très bien compris comme il fonctionne. Depuis longtemps, même. A sous-estimer les autres, ma chère tante, vous en êtes devenue aveugle. Cela me déçoit de vous.

― Cette insolence...

― Et la vôtre ? Parlons-en. Mon âge, mon âge, mon manque de maturité... Vous n'aviez que ça à la bouche. Mon père m'a confié l'entreprise car il me savait capable de la prendre en main, et peut-être même de la redresser. Vous, vous ne savez rien de moi. Vous n'avez jamais rien eu d'autre que votre jalousie envers moi. L'argument des faibles et des incompétents.

Sa bouche s'ouvre en grand. Si elle pouvait me dévorer sur place, je suis certain qu'elle le ferait. J'effleure la table du bout des doigts entre deux personnes.

― Vous n'êtes que de belles façades, tous autant que vous êtes. Sous prétexte que vous vouliez faire prospérer l'entreprise, vous avez enchaîné les arrangements frauduleux dans le dos de mon père et utilisé de l'argent sale pour le réinjecter chez nous. Aucune diffamation, rassurez-vous, le FBI a déjà toutes les preuves en mains.

Double jeu (MxM)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant