PDV Ethan
Je me réveille en sursaut, le front en sueur. La chambre est plongée dans la pénombre. Seul un croissant de lune à travers les nuages tamise la pièce d'une fébrile lueur bleutée.
Je pousse un long soupir. Les cauchemars sont devenus ma nouvelle routine. Quand tout cela va-t-il s'arrêter ? J'ai l'impression de n'avoir qu'entraperçu ce qui m'attend et que mon inconscient me crache l'horrible réalité chaque nuit.
Le vieux réveil sur le chevet indique deux heures cinquante trois. Je balaye chaque coin de la chambre d'un regard anxieux. J'ai le sentiment que l'obscurité va me sauter à la gorge. Je tourne la tête à ma droite. Le lit est encore fait.
― Ryan ?
Je l'appelle d'une voix fragile et déglutis. Mon estomac est noué. Je serre la labradorite dans ma main comme pour y puiser le réconfort de ses bras. J'enfile mon jogging, un t-shirt et décide de quitter la chambre. Mon cœur s'accélère dès que je m'engage dans le couloir. Pourquoi ai-je la sensation de revivre sans cesse les mêmes traumatismes ?
Je descends les escaliers dans le but d'aller me chercher un peu de lait et de croiser mon tendre protecteur, mais, à mon grand malheur, je ne rencontre personne. Je prends une longue inspiration pour calmer mes nerfs. J'ouvre le frigo, saisis la brique neuve, attrape un verre et verse le lait.
― Monsieur ?
La voix me fait brutalement sursauter. Je renverse du lait sur le plan de travail et me retourne sur Aleksi, le cœur battant à tout rompre.
― Excusez-moi, je ne voulais pas vous faire peur.
C'est vrai, il est de garde de minuit à 3h. Mon rythme cardiaque redescend.
― Que faites-vous debout ?
― Je n'arrête pas de me réveiller.
― Ça se comprend. Vous êtes déjà très courageux d'endurer tout ça.
― Vraiment ? J'ai tout sauf cette impression.
― Le courage, c'est agir malgré la peur. S'il n'y a pas de peur, il n'y a pas de courage.
Je lui souris. Il n'a pas tort. Si je suis là, c'est parce que j'ai choisi de risquer ma vie au nom de la vérité et de la justice. Même si Ryan ne serait pas d'accord avec cette conclusion. Je nettoie le plan de travail avant d'aller m'assoir dans l'un des vieux canapés en cuir avec mon verre, face à la cheminée éteinte.
― Où est Ryan ?
― Il fait une ronde.
― Je n'aime pas le savoir seul, dehors, dans ces conditions.
Aleksi ricane et se laisse tomber dans un fauteuil à ma droite, son fusil noir entre les bras. Dans leurs uniformes de combats, avec leurs grandes rangers, leurs tatouages et leurs armes, ils sont tous intimidants.
― C'est son job et il le fait super bien.
― Je sais bien, mais quand c'est la personne que vous...
Je m'interromps et bois quelques gorgées de lait, mal à l'aise.
― Que vous ?
― Quand vos actes affectent les gens à qui vous tenez, plus rien n'est pareil.
― Et Ryan est... votre pilier.
― Oui.
Disons ça comme ça.
― Quand ma copine était en opération spéciale, la situation était terrible. Plusieurs fois, j'ai cru que je n'allais jamais la revoir. Je sais ce que c'est que de craindre pour la vie de l'être aimé.
J'acquiesce. Il a donc une petite copine dans l'armée. Ce doit être difficile.
― Et si vous vous demandez, oui, j'ai une petite amie, mais nous sommes échangistes. Avec Mike et Ry', nous nous sommes rencontrés tous les quatre au même club. Ma copine aime aussi les femmes. D'ailleurs, elle doit se faire plaisir avec de jolies filles, là où elle est.
Il me lance un clin d'œil. Je trouve ces couples libres très intéressants, bien que je ne les comprenne pas encore. Je continue à boire, songeur. Pourrais-je accepter et apprécier ce genrede pratiques à plusieurs ? Je n'en suis pas certain, mais je ne suis pas contreune petite expérience, dans le futur.
La porte s'ouvre et Ryan entre en rangeant son arme.
― Ryan !
Je me lève et pars me jeter à son cou.
― Hey, tout va bien ?
― Oui. C'est juste que... ta présence me manquait.
Il m'embrasse sur la tempe et m'enlace avec tendresse.
― Mike va prendre sa tournée, tu peux remonter, Aleksi. Je pense que j'vais camper dans le salon.
― Okay. Bye les amoureux.
Ryan n'est ni surpris ni dérangé par l'expression choisie par son ami. Cela me remplit de joie. Il assume de plus en plus ses sentiments et notre relation, bien qu'elle ne puisse entrer dans aucune case.
Nous nous asseyons dans le canapé et je me recroqueville sous un plaid, les genoux contre la poitrine et la tête posée sur son épaule. Il manipule son Glock sous mes yeux avant de le glisser sous un coussin.
― C'est bon, tant que c'est toi, ça ne me fait plus d'effet.
Il le ramène à côté de lui et passe un bras autour de moi. J'entremêle nos doigts. Il est affectueux, mais, lorsque son esprit est au travail, il parle très peu. Je lève les yeux sur son visage grave. Ce contraste entre ses gestes tendres et sa froideur professionnelle est déroutante.
Peu à peu, contre lui, je sens mes paupières s'affaisser. Son odeur et sa chaleur me rassurent.
― Demain, je devrai retourner à I-code, j'y suis obligé, fais-je en bâillant.
― Sérieusement ?
― Je n'ai pas le choix. Mais tu vas gérer avec tes amis, n'est-ce pas ?
Mes bras s'enroulent autour de son ventre et je ferme les yeux, apaisé. Il me blottit contre lui et m'embrasse sur la tête.
― Je te lâcherai pas d'une semelle. Rien ne t'arrivera, petit cœur.
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Double jeu (MxM)
RomanceGARDE DU CORPS x PDG 🔞 Ethan, jeune Coréo-américain, se voit forcé d'hériter de la multinationale de son père. Il se retrouve enchaîné par un mystérieux contrat à Ryan, un garde du corps cynique, sans scrupules et misanthrope. Malgré son caractère...