Obsession || H.S

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- Tu sais, à aucun moment de ma vie je me suis dit qu'un simple garçon allait tout bouleverser..., m'avoue-t-elle.

On continue de marcher sur les Champs-Elysées l'un à côté de l'autre, tandis que le reste de notre groupe est à une dizaine de mètres devant nous. Je tourne la tête vers elle et la regarde quelques secondes, puis finis par lâcher :

- Qui te dit que je ne suis qu'un simple garçon ?

Elle rit faiblement et son rire me parvient comme une douce mélodie que je pourrai écouter en boucle jusqu'à la fin de ma vie.

- Tu as raison, tu n'es pas du tout simple comme garçon.

Je souris, pas parce que cette petite blague était drôle, mais parce que même le plus dur et froid des hommes ne pourrait s'empêcher de sourire face à elle. Je ne peux plus me mentir à moi-même, Carter est celle qui me fait sourire et qui occupe toutes mes pensées depuis le premier jour où je l'ai vue. C'est elle, et pas une autre.

- Carter ?

- Hm ?

- Pourquoi tu as fait ça hier soir ?

Elle ferme les yeux une ou deux secondes et soupire en regardant les passants autour de nous.

- Je savais bien que ces questions allaient arriver... Ça aurait été curieux venant de toi que tu n'en parles pas.

Je me mords la lèvre, c'est vrai que je suis un peu curieux, mais je suis comme ça, c'est tout.

- J'étais... en colère. Désolée.

- En colère ? Pourquoi ?

Elle soupire et replace une mèche derrière son oreille.

- Pour rien, laisse tomber.

Je lui attrape le bras et la force à s'arrêter pour la tourner vers moi.

- Je veux savoir, dis-je fermement.

Elle détourne le regard et prend une grande inspiration.

- Très bien. J'étais jalouse, ça te va ?

Elle dégage son bras et reprend sa marche pour ne pas perdre le groupe de vue. Je la rejoins en marchant vite et fronce les sourcils.

- Jalouse ?

Elle lève les yeux au ciel et me répond d'un ton agacé :

- Parfois je me demande si ça t'arrive de réfléchir.

- Rarement, souris-je. Mais sérieusement, Carter, dis-moi.

- Est-ce que t'es sérieux ? Tu allais littéralement coucher avec cette fille sur la piste et t'oses me demander pourquoi j'étais jalouse ?

Je reste bouche bée tandis qu'elle accélère le pas et qu'elle attrape le bras d'Ashley qui était devant un magasin de souvenirs pour l'attirer à part. Je m'arrête de marcher et les observe. Carter dit quelque chose et la grande blonde me jette un petit coup d'oeil avant de répondre. Okay, donc elles parlent de moi. Qu'est-ce qu'elles disent ?

Mes amis sont dans le magasin de souvenirs, alors je décide de les rejoindre. Je passe devant les deux soeurs et je sens Carter me regarder, mais je n'y prête pas attention. J'arrive à côté de Louis et Eleanor qui sourient en regardant des souvenirs de Paris pour couples. Des colliers, tee-shirts... Bref, des souvenirs de couples quoi.

Louis se tourne vers moi et me jette un regard meurtrier.

- C'est maintenant que t'arrives, toi ?

- Lou'..., tente de le calmer Elly en lui caressant le bras.

- Y'a pas de "Lou'", Eleanor ! Il ne mérite pas ta pitié.

Je reste les sourcils haussés face à ce côté de Louis que je déteste.

- T'es sérieux, là ? je m'exclame. Tu vas me faire une crise de jalousie parce que je parle à Carter !? Parce que je ne passe pas tout mon temps avec toi ?

- Non, Harry ! Ce n'est même pas ça le problème ! Tu as changé !

Je m'apprête à lui répondre quand le caissier nous crie en français :

- Allez crier dehors !

Je n'ai peut-être pas la capacité de parler couramment cette langue, mais j'ai assez de bases pour comprendre ce qu'il a dit, et Louis aussi. Nous sortons donc tous les trois devant le magasin et je me tourne vers lui.

- Je n'ai pas changé, Louis ! Si tu le penses, ça veut dire que c'est toi qui a changé ! J'ai juste rencontré une fille à qui je tiens énormément, et t'es en colère parce que je ne t'en ai même pas parlé à toi.

Il sert les poings et me foudroie du regard, tandis qu'Eleanor essaie toujours de le calmer en pressant sa main dans la sienne.

- C'est exactement ça, Harry ! Tu ne nous en as même pas parlé à nous, tes meilleurs amis ! On aurait été heureux, et on aurait fait des efforts avec elle, tu le sais très bien !

- Je ne suis pas forcé de vous raconter tout ce qu'il m'arrive ! Carter est un côté ma vie que je préférais garder pour moi, et je ne vois pas où est le problème ! Je l'aime beaucoup, et ça te met hors de toi parce que tu ne le savais pas. Ça te met hors de toi parce que Carter a fait quelque chose que toi tu n'as jamais réussi à faire : elle me donne tout simplement envie d'avancer.

Il secoue lentement la tête et me toise du regard, avant de lâcher avec froideur :

- Et regarde où on en est parce que monsieur s'est faite une amie.

Je m'apprête à répondre mais il enlève sa main de celle d'Eleanor et part seul jusqu'au prochain magasin.

Eleanor me regarde avec tristesse et souffle :

- Je suis désolée.

Puis elle se retourne et le rejoint.

Je ferme les yeux et baisse la tête vers le sol. Quelques minutes plus tard, des doigts se glissent entre les miens et je n'ai pas besoin de relever la tête pour savoir que c'est elle. Je reconnais cette peau douce et froide. Je tourne la tête et croise son regard. Elle presse légèrement ma main et m'embrasse la joue.

- Je suis désolée.

- Ce n'est pas de ta faute, Carter.

- Si, bien sûr que si.

Je ne réponds pas et ses lèvres s'étirent en un faible sourire.

- Personne n'avait jamais rien dit d'aussi gentil à propos de moi, Harry.

- Alors c'est que personne n'a su voir que tu étais magnifique.