J'ouvre les yeux avec difficulté, la tête lourde et une vive douleur se répandant dans tout mon corps.
- C'est pas très malin de narguer la mort comme tu l'as fait.
Je me fige immédiatement. Je connais ce timbre si doux, cette voix si belle. Dans un ultime effort, je tourne la tête d'un centimètre ou deux et mon regard se pose sur elle, qui me fait un petit sourire triste.
- Carter ?
- Salut, babe.
Je n'ai pas le temps de réaliser quoi que ce soit que mes paupières se referment lourdement, me plongeant dans un sommeil profond sans que je ne l'ai demandé.
***
Je me réveille une nouvelle fois, mais moins amoché que la fois précédente. Il n'y a personne dans la chambre, et l'espace d'une seconde je me demande si ce n'était qu'un rêve. Sûrement. Comme si Carter était réellement là, juste à côté de moi. Stupide vie. Pourquoi a-t-il fallu que quelqu'un n'appelle les secours ?
À ce moment précis, la porte s'ouvre et ma mère entre les yeux gonflés et rouges, suivie de ma soeur pratiquement dans le même état. Merde je n'avais pas vraiment prévu de devoir les affronter, je comptais juste mourir.
- Harry ! s'exclame ma mère en remarquant que je suis réveillée, puis elle se précipite vers mon lit et me prend dans ses bras. Je grimace de douleur mais ne dis rien et lui frotte le dos pour lui rendre son étreinte.
- Je suis désolé..., murmurai-je dans ses cheveux.
Elle ne répond pas et je sens une larme s'écraser contre ma peau. Je ne peux pas vraiment lui en vouloir. Elle s'écarte quelques minutes plus tard et Gemma me prend elle aussi dans ses bras en me marmonnant :
- Sombre abruti.
Je ris faiblement et la sers. Elles ont dû horriblement souffrir. Et je ne me demande même pas qui m'a trouvé écroulé sur le sol baignant dans une mare de sang. Mon sang. J'espère que ce n'est pas maman.
- Pourquoi tu as fait ça ? me demande-t-elle dans un souffle en me caressant la main.
Gemma me lâche et s'assoit sur le rebord de mon lit, tandis que je reste silencieux sentant leur regard peser sur moi.
- Je suis désolé.. Vraiment...
- Tu vaudrais mieux, tu nous as vraiment fait peur idiot, me reproche ma soeur d'une petite voix.
Je suppose que ce n'est pas le moment de leur dire que je regrette que ça n'ait pas marché ? Non, sûrement pas. Ce ne sera jamais le moment d'ailleurs. Peut-être que je retenterai l'expérience en m'assurant que la prochaine fois il n'y ait pas de séjour à l'hôpital. Je ne sais pas, mais j'ai vraiment envie de finir. Cette douleur sur leur visage n'est rien à côté de ce que je ressens, et même les voir dans cet état ne me rend pas assez altruiste pour assurer à 100% que j'en ai fini avec ça. Il paraît que les cachets sont un bon moyen de mettre fin à sa vie. Ça reste à voir.
Ma mère jette un petit regard à ma soeur et celle-ci se lèvent immédiatement. Je fronce les sourcils.
- Où est-ce que vous allez ?
- Quelqu'un veut te voir, me dit doucement ma mère après m'avoir embrassé le front.
Sans me laisser le temps de répondre, elles sortent toutes les deux en silence. Quelques minutes passent et je reste curieux, mon regard fixé sur la porte. Jusqu'à ce qu'elle s'ouvre à nouveau. Et là, je jurerai pouvoir sentir mon âme se détacher de mon corps. Je ne peux plus bouger, je ne suis plus moi-même, plus responsable de rien. Elle s'avance d'une démarche légère et arrivée à un mètre de mon lit, elle secoue rapidement la tête et s'élance vers moi rapidement.
Elle se jette sur moi et je n'ai ni la force ni l'envie de la repousser, même si mon estomac me fait atrocement mal. Ses bras sont enroulés autour de mon cou et je la sens pleurer contre ma robe d'hôpital. Sans réfléchir, j'encercle son corps de mes bras et la serre tellement fort que je ne sais même pas si elle respire encore. Son odeur s'enfonce dans mes narines et fait son chemin jusqu'à mes poumons. Cette odeur fleurie que j'adore tant. La prendre dans mes bras m'avait tellement manqué. Elle m'a manqué. Je ferme les yeux et profite juste du moment présent, parce qu'après tout rien ne me dit que ça se reproduira. Grâce à tout ça, j'ai compris que la vie est courte et qu'il faut profiter même de chaque petit détail insignifiant sans rien regretter. Au bout d'un moment, je la sens prendre une grande inspiration et son souffle s'écrase contre mon oreille alors qu'elle murmure :
- Joyeux anniversaire, Harry.
Je blottis mon visage dans le creux de sa nuque et la sers toujours plus, bien plus fort que je ne l'ai jamais fait auparavant.
Peut-être que si je l'avais serrée comme ça dès le début, elle ne serait jamais partie.
***
Contents ? Parce que moi oui haha
Lots of love.
- I
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Obsession || H.S
FanfictionCarter Marshall est une fille de nature désinvolte et rebelle. Plutôt froide et solitaire, personne jusqu'ici n'a réussi à l'approcher d'assez près pour la comprendre. Malheureusement pour elle, Harry n'est pas du genre à renoncer facilement, et ce...