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PDV Harry

- Mes parents sont un peu... Enfin tu verras.

Elle sort du taxi sans me laisser le temps de répondre et se dirige vers l'immense propriété. Je soupire et la rejoins rapidement. Alors qu'elle pose sa main sur la poignée de la porte d'entrée, je dis subitement :

- Attends, n'entre pas tout de suite.

Carter se tourne vers moi surprise, un sourcil levé. Elle me prend la main et entrelace ses doigts aux miens avant de me rassurer :

- Ne t'en fais pas, ce n'est que mes parents...

- Que ?

Elle rit doucement et dépose un rapide baiser sur mes lèvres, avant d'entrer dans la maison sans même toquer.

- Maman, papa ! s'écrie-t-elle dans le -gigantesque- hall d'entrée.

Mes mains sont moites et mon souffle rapide. Je ne sais pas trop pourquoi elle semble aussi détendue, moi j'ai véritablement envie de m'enfoncer sous terre et de disparaître pour toujours.

Des bruits de talons tapant le sol se rapprochent, jusqu'à ce qu'une grande femme en tailleur strict et les cheveux détachés apparaisse devant nous. Son visage prend une expression de surprise et elle s'exclame :

- Carter ? Que fais-tu ici ?

- Bonjour, ça me fait plaisir de te voir aussi maman.

Sa mère (qui ne lui ressemble pas du tout soit dit en passant) s'approche et prend Carter dans ses bras juste une ou deux secondes, ce qui me surprend un peu. Cette accolade n'était ni aimante, ni maternelle. Ce n'était qu'une simple formule de politesse. Elle se tourne vers moi, les sourcils froncés.

- Qui est-ce ? demande-t-elle à sa fille.

- Harry, souris-je en lui tendant la main.

Elle ne l'accepte pas et fixe sa fille.

- Harry ?

- Oui maman, Harry, dit Carter en levant les yeux au ciel.

Sa mère finit par me serrer la main en se présentant :

- Evelyn.

- Où est papa ? demande soudainement Carter.

- Oh tu sais, il travaille beaucoup.

Ma belle brune secoue la tête d'un air dégoûté et soupire.

- Ouais c'est ça.

Evelyn pointe son index vers elle et lui dit :

- Ne recommence pas, Carter.

- Oh je t'en prie, tu sais très bien qu'il ne fait pas que des affaires là-bas. Tu veux peut-être que je te rafraîchisse la mémoire ? Emilie ça te dit quelque chose ?

Evelyn serre les lèvres et lâche d'une voix froide :

- Tu es mal placée pour me parler d'amour ma fille.

- Quoi ? dit Carter, ahurie.

Je reste silencieux, spectateur de cette scène. C'était une très mauvaise idée de venir, je le savais. Evelyn place ses mains devant elle et les joint, avant de me regarder quelques secondes puis de reporter son regard sur sa fille.

- Tu vois très bien de quoi je parle Catrina.

Carter se fige à ma droite et contracte sa mâchoire.

- C'est Carter, maintenant.

- Tu t'appelles Catrina, que ça te plaise ou non. D'ailleurs je ne suis pas sûre que ton cher Harry connaisse toute la vérité sur toi.

- Ça suffit ! s'écrie Carter le visage froid. Évidemment que je lui ai tout dit, je l'aime ! Non mais je rêve, 2 ans que tu n'as pas vu ta fille et tu n'es même pas foutue d'être aimable. Tu ne te rends même pas compte que tu vas finir complètement seule. Papa ne veut plus être à la maison, il te fuit comme la peste. Et tes deux filles aussi d'ailleurs. Je comprends pourquoi Ashley t'a complètement sortie de sa vie.

Le visage d'Evelyn reste complètement impassible, elle n'a sans doute aucune émotion. Et si elle en a, elle ne laisse rien paraître en tout cas. Elle fixe simplement les yeux de Carter, ses magnifiques yeux verts.

- Tu n'es pas mieux que moi, Catrina, n'oublie jamais ça.

Celle-ci hausse les épaules en souriant.

- Peut-être, mais je l'ai. J'ai quelque chose que tu n'auras jamais, maman... Un coeur.

Sans prévenir, Evelyn projette sa main sur la joue de Carter, vraiment fort. Je reste bouche bée et les éloigne l'une de l'autre en me mettant face à ma petite amie.

- Allez viens, on s'en va, murmurai-je à Carter en lui prenant la main.

Elle ne me regarde pas, fixant sa mère avec haine et serrant les dents. Un frisson me parcourt inexplicablement le corps et avant que je n'ai le temps de me rendre compte de quoi que ce soit, Evelyn se retrouve balancée quelques mètres plus loin et atterrit sur le sol, inconsciente.

Mon coeur rate un battement quand je réalise que ce qui vient de se passer n'a rien de normal. C'est Carter qui a fait ça, par la seule force de sa pensée.

- Carter, allez viens, répétai-je de la voix la plus douce possible.

Elle semble soudainement revenir sur Terre et elle pose son regard sur moi. Elle est effrayée, ça se voit. Je la prends immédiatement dans mes bras et elle se blottit dans mon tee-shirt, me serrant plus qu'elle ne l'a jamais fait. Une nouvelle fois, je lui murmure après lui avoir embrassé le front :

- On y va.

Obsession || H.SOù les histoires vivent. Découvrez maintenant