- Maman !
Elle entre dans le salon précipitamment une minute plus tard et avance vers moi, un rouge à lèvres encore dans la main droite.
- Qu'est-ce qu'il y a mon chéri ?
- Vous en avez encore pour longtemps ?
- Tu as hâte de la voir, hein, rit-elle d'un air moqueur.
Je fais quelques pas rapides dans la pièce en fixant le sol, quand elle me prend les deux mains et me force à m'arrêter.
- Hé.. Qu'est-ce qu'il y a ?
- Rien.. C'est juste que, les deux fois où j'ai voulu passer une soirée dehors avec elle, il s'est passé des tas de trucs.
- À Paris ? demande-t-elle en fronçant les sourcils.
Je hoche la tête en me mordant la lèvre nerveusement et ma mère me caresse la joue.
- Ça va aller, c'était il y a 2 semaines, Harry. Votre relation a évolué depuis. Allez, détends-toi.
Je tente un petit sourire pour la rassurer, et elle m'embrasse le front, avant de prendre la direction des escaliers pour retourner avec les filles en haut. Juste avant de quitter le salon, elle se retourne et me dit :
- Si ça peut te rassurer, Carter aussi stresse un peu.
En quoi c'est censé me rassurer, ça ? Si on est tous les deux stressés, la soirée s'annonce mal. Je pense que je vais l'emmener au cinéma, au moins la tension et la gêne retomberont. Si on va au restaurant et qu'aucun de nous deux n'ose parler, la soirée sera très très longue. Oui, le cinéma est une bonne option. Ce n'est peut-être la plus romantique ou la plus impressionnante, mais Carter me connaît, alors je n'ai rien à lui prouver. Elle sait qui je suis, et je sais qui elle est. Je sors mon téléphone de ma poche et envoie un message à Louis.
Moi : Ciné, bro.
Je reçois la réponse quelques secondes plus tard.
Louis : T'aurais pu faire un effort, Hazza.
Je n'ai pas le temps de répondre que j'entends les marches des escaliers grincer. Mon coeur se met à battre à tout rompre et ma respiration devient saccadée. J'ai un peu peur de la voir, j'ignore pourquoi. Je pense que je suis juste habitué à la Carter désinvolte et simple, pas à celle que ma mère et ma soeur ont fabriquée.
La première chose que je vois, c'est une robe rouge, arrivant aux genoux et bustier. Mon regard remonte sur son visage, et là, c'est comme si je renaissais. Elle est encore plus belle que d'habitude. Ses cheveux, d'ordinaire lisses et détachés, sont là bouclés et remontés en chignon, dont quelques mèches s'échappent. Ses yeux, d'habitude juste maquillés de mascara, sont maintenant recouverts de fard à paupière noir pailleté. Sur ses lèvres repose un rouge à lèvres mat, aussi beau qu'un rubis, de la même couleur que sa robe. Elle est juste magnifique.
Elle sourit timidement et lâche un simple :
- Hey.
- Tu.. tu es magnifique, Carter.
- Merci, toi aussi, Harry.
Je lève les yeux au ciel. Quelle menteuse. J'ai juste enfilé une chemise et un pantalon noir. Rien de plus banal.
Gemma se penche vers Carter pour lui murmurer quelque chose à l'oreille et ma mère en profite pour s'approcher de moi. Elle pointe son index sur ma poitrine et me dit :- Je te préviens Harold Edward Styles, tu n'as pas intérêt à la ramener au cinéma.
- Pourquoi ? m'indignai-je.
- Je ne sais plus quoi faire de toi, soupire-t-elle avant de retourner près de ma soeur.
Carter s'approche de moi et tend sa main, que je saisis.
- On y va ? demande-t-elle.
Je souris et attrape ma veste, alors qu'elle prend le gilet que lui donne Gemma. On sort devant la maison et la voiture de Louis s'arrête devant quelques minutes plus tard. Je me gratte la nuque, embarrassé.
- Je suis désolé, hm, c'est Louis qui nous ramène et qui viendra nous chercher.
Elle rit doucement et me prend le menton pour me forcer à la regarder dans les yeux.
- C'est pas important, okay ? T'es la seule chose qui compte pour moi, ce soir.
Je souris et lui embrasse le front, avant de la tirer avec moi jusqu'à la voiture. Je laisse Carter s'asseoir devant et je m'installe derrière. Louis nous salue puis démarre la voiture. Quelques minutes plus tard, il me regarde dans le rétroviseur et lâche simplement :
- Désolé, Harry, changement de programme.
Je fronce les sourcils tandis que Carter le fixe avec curiosité.
- Tiens, lis ça, me dit-il en me donnant son téléphone.
Je le prends et lis le message qu'il me montre.
Anne : Ne les ramène surtout pas au cinéma. Mon fils est un looser. Montre-lui le bon exemple du parfait gentleman, Louis.
Je relève soudainement la tête et regarde mon meilleur ami dans le rétroviseur.
- Elle est sérieuse !?
- Il faut croire, rit-il. Tu vois Harry, tu es un looser, je te l'avais dit.
Carter tape doucement le bras de Louis et lance :
- Hé ! Harry n'est pas un looser.
- Tu dis ça parce que t'as pitié de lui, dit Louis avec un petit sourire en coin,
- Bon, okay, peut-être bien. Mais alors c'est mon looser.
Un petit sourire se dessine sur mes lèvres alors que je la contemple encore plusieurs minutes. Elle sourit aussi et regarde par la fenêtre d'un air rêveur. Je me demande à quoi elle pense pour sourire aussi amoureusement. Et c'est peut-être stupide, mais je prie de toutes mes forces pour que ce soit moi la cause de ce bonheur lisible sur son visage.
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Obsession || H.S
FanfictionCarter Marshall est une fille de nature désinvolte et rebelle. Plutôt froide et solitaire, personne jusqu'ici n'a réussi à l'approcher d'assez près pour la comprendre. Malheureusement pour elle, Harry n'est pas du genre à renoncer facilement, et ce...