Ticket Gagnant et Amour Gagnant

XVI

Aujourd'hui, nous devons nous rendre, avec ma grand-mère, dans une base militaire pour un hommage aux 146 victimes de l'accident.

Deux jours que j'ai appris la nouvelle. Deux jours que cela c'est produit. Deux jours que j'ai perdu la notion du temps. Deux jours que je regarde dans le vide et ai arrêté de manger. Comme la dernière fois ...

Je porte donc la seule robe noire que j'avais dans ma valise. Moi qui pensais la mettre pour aller un soir au resto avec ma grand mère.

Nous sommes en route pour la base militaire. A ce qu'il paraît, David Cameron sera présent ainsi que des journalistes à la con qui viennent, comme à leurs habitudes, mettre leur nez dans les affaires des autres.

Blue: Il faut que tu sois forte ma chérie.
Moi: Je suis tout sauf forte mamie. Deux fois en un an, comment veux-tu que je sois forte?
Blue: Je sais que c'est dur ma chérie, mais...
Moi: Non, tu n'en sais strictement rien! Je n'ai que dix-sept ans et je suis orpheline! Tu as perdu une seule personne, j'ai perdu les deux dernières qu'il me restais.
Blue: J'ai peut-être perdu mon fils il y a deux jours, mais je garde la tête haute. Figure toi que tu n'es pas seule Eva. Je suis là.

Je me rends compte de mes mots. Elle a raison, je ne suis pas la seule à traverser cette étape. Elle est là et elle a perdu son unique fils. Mon grand-père est mort avant que je naisse. Elle est seule. Ni frère, ni soeur. Seule. Comme moi.

Moi: On est plus que toute les deux.

Effectivement, nous sommes plus que toutes les deux. Du côté de ma mère, ses parents (donc mes grands-parents) sont tous les deux morts d'un cancer quand j'étais petite. Je ne me souviens que de quelques moments avec eux. Ma mère était fille unique, comme mon père.

Blue: On est arrivé.

Elle se gare sur un parking où déjà une bonne dizaine de voitures sont garées. Je respire un bon coup et sors de la voiture. Nous nous dirigeons vers un grand portail gardé par un militaire.

Militaire: Votre nom?
Moi: Edwige.
Militaire: Vous pouvez entrer. Toutes mes condoléances.

Nous avançons dans une grande cour où des personnes habillé de noir se tiennent debout devant une grande pierre funèbre avec les noms des 146 victimes inscrites.

Des fleurs sont posées sur le sol. J'ai acheté deux roses blanches avec de venir. Je m'approche et les pose sur le sol. Je recule et me place à côté de grand-mère qui passe son bras sous le mien.

David Cameron, présent comme je l'avais compris, prend place devant la foule que nous, proche des victimes, formons.

David: Bonjours à tous. Je tiens tout d'abord à vous présenter mes sincères condoléances à chacun d'entre vous. Tous les corps n'ont pas été retrouvés, mais nous savons que personne n'a pu survivre après un tel accident. Nous sommes toujours à la recherche des boîtes noires pour pouvoir élucider ce mystère. Si vous le voulez bien, nous allons faire une minute de silence tous ensemble.

Plus de bruit. J'entends seulement les pleures d'une petite fille qui n'est pas très loin de moi. J'entends aussi le battement de mon coeur qui se brise une fois de plus. Qu'est-ce que j'ai fait au bon dieu pour mériter un tel sort?

Certes, mes parents n'étaient pas souvent présents auprès de moi, mais les retirer définitivement de ma vie... C'est trop dur à supporter.

À la fin de la minute de silence, certaine personnes s'approchent de la pierre funèbre pour faire une prière, dire quelques mots. Je préfère partir. Je veux partir d'ici le plus vite possible. Grand-mère est obligé de courir pour pouvoir me rattraper.

Blue: Tu veux rentrer?
Moi: Oui. S'il te plaît.

Nous montons donc dans la voiture pour rentrer à la maison. Tout le trajet se fait en silence. Je me cache derrière mes lunettes de soleil et regarde par la fenêtre. Le paysage défile à grande vitesse. Comme la vie.

Quand nous arrivons dans l'allée de la maison, je me redresse dans mon siège et me prépare à sortir le plus rapidement possible pour pouvoir rejoindre ma chambre.

Blue: Qu'est-ce que le facteur fiche ici en plein milieu de l'après-midi?

Je regarde devant moi et effectivement, une personne se tient sur le perron de la maison. Mais ce n'est pas un facteur.

Moi: Ce n'est pas le facteur.

À peine la voiture arrêtée, je sors de la voiture et me mets à courir vers lui. Je ne lui demande même pas ce qu'il fait là. Je lui saute dans les bras en laissant couler mes larmes. Ses bras musclés se referment autour de moi et il se met à me bercer doucement.

Cam: Je suis là Eva. Respire calmement.

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Hey!

Bonne rentré à tout le monde. Perso, je reprends demain après-midi, donc je posterai la suite demain matin.

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