Chapitre 7 : Descendance

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Tiré de son sommeil par le cri d'Alyce, Jonathan surgit dans la chambre de l'adolescente. Celle-ci était recroquevillé dans son lit, tremblotant de tout son être.

— Qu'est-ce qu'il y'a ? s'écria-t-il dans son élan.
— Rien, j'ai fait un cauchemar, désolé de t'avoir réveillé.
— Non ne t'excuse pas, c'est pas grave. Tu veux en parler ? demanda-t-il plus calmement.
— Non, c'est bon, je m'en souviens déjà plus, fit-elle en se détendant.
— Bon je te laisse alors, si il y'a quoique ce soit je suis juste à côté.
— Merci, lança-t-elle avec gratitude avant qu'il ne referme la porte derrière lui.

En vérité Alyce se souvenait de tout, le visage de Théodore se transformer en une créature féroce aux dents pointues, de lui se jetant sur elle, de son souffle glacé sur son cou et de la morsure qui ne vint jamais. Elle préféra garder ça pour elle, après tout ce n'était qu'un cauchemar, comment un être aussi beau et gentil, pouvait se transformer en monstre sanguinaire. Elle chassa ses pensées de son esprit et se leva, de toute façon elle ne pourrait pas se rendormir.

Le soleil naissait à peine à l'horizon, pourtant Ady était déjà dans la cuisine face à un bol de céréale. Elle était plongée dans un livre traitant des différentes formes de sorcelleries et types de sorcières. Lorsque Alyce entra dans la pièce, elle referma le livre et le cacha sous la table. La jeune femme aux cheveux d'or trouva cela bizarre, mais ne dit rien.

Depuis son anniversaire et le fiasco de la fête qu'avait organisé son amie, elles ne c'étaient pas adressé la parole. Les deux étant aussi fières l'une que l'autre, aucune n'avait encore fait le premier pas. Alyce se fit un grand café, prit un croissant et sortie s'installer sur la table du jardin. Il faisait encore frais, les rayons du soleil n'avait pas eu le temps de réchauffer l'air, mais elle sentait qu'elle n'était pas la bienvenue dans la cuisine et Sélina dormant dans le salon, elle n'avait pas d'autre choix.

Elle se réchauffa en prenant de grande gorgée de café fumant. Elle ne pouvait s'empêcher de repenser à sa vie d'avant, seule avec sa mère. Elle se souvenait de la première fois que Victoria lui avait fait goûté du café, c'était en Bolivie, elle avait 14 ans à l'époque et elle avait détesté ça. Ce souvenir fit apparaître un sourire sur ses lèvres, sa maman lui manquait tellement.

— Je peux m'asseoir avec toi, lui demanda Ady d'une petite voix, tirant Alyce de ses rêveries.

Elle acquiesça et la regarda s'allumer une cigarette, tirant nerveuse plusieurs bouffés de fumée.

— Je suis désolée pour la dernière fois, je n'aurais pas dû t'entrainer là-bas.
— Ce n'est pas de ta faute, c'est moi qui est demandé à venir. Tu n'y es pour rien, ce n'est juste pas mon truc, l'a rassura Alyce en posant sa main sur celle d'Ady.
— On est toujours copine alors.
— Bien-sûr. J'ai vu que tu lisais un livre...
— Oui, je voulais savoir si je trouvais quelque chose qui expliquerait, pourquoi mes cheveux étaient devenus blancs et comment j'avais pu me transformer, mais j'ai rien trouvé d'intéressant.
— Je suis sûr que toi et Sélina allez finir par trouver, souffla-t-elle.
— J'espère.

***

Le jour c'était levé depuis quelques heures, pourtant tous les occupants du manoir dormaient profondément. Seule Fiona était déjà levée, s'épuisant à faire le ménage de cette grande demeure. Elle finissait seulement d'épousseter les meubles de l'entrée, lorsque l'on frappe à la porte. On l'avait prévenu de la venue d'une invitée. Elle ouvrit la porte sans crainte.

Une petite femme se tenait sur le palier, rondelette, d'une cinquantaine d'années. Elle avait l'air d'une femme de son âge tout à fais normal, hormis ses vêtements d'une grande marque de luxe, une robe de soirée noire satinée, trop petite et inappropriée pour l'occasion, qui la boudinait et une veste courte de soie blanche. On l'aurait presque cru déguisé dans cette accoutrement extrêmement coûteux.

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