Chapitre 7 : Bouleversement

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Les lueurs lancinantes de centaines de bougies éclairaient le salon de l'ancienne demeure d'Élisabeth. Sans un bruit, Alyce se dirigea vers Théodore qui lui tournait le dos quelques mètres plus loin. Elle s'avança lentement et enroula ses bras autour du torse de son petit ami.
— Suis-moi, j'ai quelque chose à te montrer, lui souffla-t-elle à l'oreille avant de monter les escaliers en courant.
Le vampire la suivit en un clin d'œil, arriva devant l'ancienne chambre d'Ady et ouvrit la porte. Il entra dans la petite pièce sans voir sa petite amie, marcha jusqu'au grand lit qui en prenait presque la moitié. Alyce surgit derrière lui, elle referma délicatement la porte à double tour.
— Qu'est-ce que tu fais ? s'étonna Théodore en se retournant avec un sourire.
La vampire ne répondit pas, elle passa une main dans son cou, ses vêtements glissèrent alors sur sa peau claire jusqu'à tomber à ses chevilles. Son corps désormais seulement couvert par sa longue chevelure blonde. Elle s'avança lentement vers son petit ami, passa ses mains sur le torse du vampire, arracha sa chemise du geste sec. Leurs lèvres se collèrent, leurs langues se caressèrent. Alyce déboutonna le jean de Théodore, mais celui-ci lui arrêta son mouvement en lui prenant la main.
— Je croyais que voulais attendre... susurra-t-il.
— On a suffisamment attendu, lui répondit-elle en l'embrassant à nouveau.
Alyce poussa Théodore sur le lit, elle s'allongea sur lui, embrassa son cou, son torse.

Les rayons argentés de la lune scintillaient sur les petites gouttelettes d'eau qui c'étaient formé sur les feuilles des arbres. Un cri de rage déchira l'obscurité de la forêt. Il provenait de la petite cabane du chasseur. Arachnyd ivre de colère descendit dans la cave humide et sombre.
— Comment Silvaya peut-elle me traiter comme ça, nous sommes toutes deux des protectrices, elle n'est pas meilleure que moi ! s'écria-t-elle.
Après ces mots, une énorme araignée noir aux grands yeux jaunes surgit d'un coin plongé dans le noir. Tel le grand chêne était le siege du pouvoir de Silvaya, cette araignée était celui d'Arachnyd.
— Que dois-je faire ? demanda la femme insecte en se baissant légèrement pour être au niveau de la source de son pouvoir.
Pour toute réponse, l'araignée planta ses longues pattes velues dans la terre et creusa un trou jusqu'à ce que cette cavité se remplisse d'une eau noire à l'odeur putride.
— L'eau de la protectrice du lac et des ruisseaux ? Vous voulez que je l'a réveil !
Arachnyd se saisit d'une bouteille de verre et la remplit du liquide nauséabond. Elle remonta à l'étage envahie d'insecte de toutes sortes.
— Le temps où nous devions rester caché dans cette prison est terminé ! Allez mes enfants, colonisez cette forêt, reprenez la place qui vous revient de droit !
Des nuées d'insectes volants dans les airs et grouillant sur le sol quittèrent la petite cabane et se répandirent dans les bois. Des ruches d'abeilles, de guêpes et de frelons se formèrent sur les arbres, des toiles d'araignées se tissèrent entre les branches. La terre se troua de fourmillèrent, les ruisseaux aux eaux calmes se remplirent de moustiques, de libellules. Les troncs d'arbres morts gisant sur le sol furent envahit de termites, de vers et d'autres insectes se nourrissant de bois, les cadavres des animaux furent infestés de mouches et d'insectes dévoreur de chair. Enfin les airs se remplirent de papillons aux ailes sombres.

À quelques mètres de la cabane, la terre se gorgeait du sang de Sélina. La sorcière n'avait plus la force de se relever, de se battre. Elle était paralysée sur le sol humide de la forêt.
— Rachel... Aide-moi... parvenait-elle à peine à chuchoter.
Dressée devant elle, Silvaya affichait un sourire satisfait du spectacle qui s'offrait à ses yeux. 
— Je sais que tu es là, Rachel, tu peux la battre... souffla Sélina en puisant dans ses dernières forces.
— Tu ferais mieux de garder tes forces pour rester en vie, ria bruyamment la nymphe.
L'esprit de la forêt s'agenouilla à coté de la sorcière.
— Personne ne viendra t'aider, mais je vais faire preuve de bonté et abrégé tes souffrances ! murmura-t-elle à son oreille.
Une longue épines apparue dans sa paume, elle leva son bras, prête à lui planter son arme dans le cœur lorsque son mouvement fut arrêté. Elle se retourna pour voir qui lui faisait l'affront de retenir ses pulsions meurtrières, mais il n'y avait personne. C'était Rachel qui l'empêchait de tuer Sélina en reprenant le contrôle de son bras. Silvaya s'obstina, elle força sa main tenant fermement l'épine, mais Rachel fit dévier son bras. La nymphe se planta elle-même l'arme pointue dans la jambe. Silvaya hurla de douleur, elle retira rapidement l'épine plantée dans sa cuisse et s'éloignait de la sorcière.
— Tu peux le faire Rachel, le chêne est affaiblit, tu peux reprendre le contrôle.
— La ferme ! hurla Silvaya en s'effondrant sur le sol.
La nymphe pressa ses mains contre ses tempes, ses yeux illuminés de vert s'éteignèrent moins d'une seconde avant de se rallumer.
— Tu ne me contrôle plus ! cria Rachel alors que ses yeux reprenaient leurs couleurs normales.
Rachel se releva, elle était elle-même, elle n'était plus sous l'emprise du grand chêne.
— Rachel, tu es enfin toi ? Tu es vraiment revenu ? chuchota Sélina à bout de force.
— Oui, je suis bien moi et pour de bon cette fois, je ne me laisserais plus jamais contrôler par cette chose, je te le promets !
— On a réussi alors... souffla la sorcière en prenant la main de sa meilleure amie.
— Oui, on a réussi !
La pression qu'exerçait la main de Sélina sur la sienne s'estompa, elle perdait connaissance.
— Sélina ! Non tu dois rester avec moi ! Tu ne peux pas mourir, pas par ma faute !
Rachel souleva la tête de son amie, la secoua délicatement pour qu'elle reprenne connaissance, mais cela n'eu pas d'effet.
— Sélina ! hurla Rachel.
La nymphe plongea ses mains dans la terre, de larges feuilles pourpres déchirèrent le sol et couvrirent le corps de la sorcière. Après quelques secondes, Sélina se redressa en respirant bruyamment, ses blessures étaient guéries.
— Rachel, s'exclama-t-elle en prenant son amie dans ses bras. Tu m'as sauvé !
— Je n'aurais pas eu à le faire si je ne t'avais pas blessé avant.
— Ce n'était pas toi, c'était Silvaya !
La nymphe baissa la tête honteuse.
— Rentrons à la maison, tu as besoin prendre une douche, lui fit la sorcière un grand sourire aux lèvres.
Dans la vieille cabane du chasseur, une petite araignée partagea la scène dont elle venait d'être témoin dans la clairière.
— Silvaya n'est plus, la femme dont elle habitait le corps a reprit le dessus, fit-elle à l'énorme araignée. Il n'y a plus que moi !

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