Chapitre 8 : Désirs Assouvis

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Des perles de transpirations ruisselaient sur la peau brûlante de Derek. Le torse musclé du jeune homme était soulevé par sa respiration saccadée. Enveloppé par la douce ombre que projetait les volets fermés sur le lit, il se tourna dans les draps.

— Je peux te demander ce qui te vaux cette soudaine... ardeur, commença-t-il en plongeant son regard dans celui de Sélina. C'est pas que ça me déplaît, mais je me posais la question.
— J'avais juste envie de tes bras, après tout ce temps et le départ d'Alyce... souffla-t-elle en posant sa tête sur son torse.
— Si son départ te mets dans cet état à chaque fois, j'espère qu'elle viendra plus souvent nous voir ! fit-il en souriant.
— T'es bête ! lui répondit-elle en le frappant gentiment.
— Je ferais mieux d'aller prendre une douche, souffla-t-il en déposant une nouvelle fois ses lèvres sur celle Sélina.

Les grands yeux azurs de Sélina fixèrent le bel éphèbe, à moitié nu et la peau luisante quitter la chambre. Peu à peu, elle réalisait que peut-être elle c'était trompée. Peut-être elle n'était pas amoureuse de lui, peut-être était-ce le souvenir de leur relation passé qui faisait battre son cœur...

C'était dans ces moments de questionnement que Rachel lui manquait le plus. Bien sûr, elle lui manquait chaque seconde qui passait, mais elle avait l'impression de pouvoir tout lui dire sans craindre d'être jugée et suivait chacun de ses précieux conseils. Mais Rachel n'était plus pour la conseiller.

***

Les roues de la camionnette blanche écrasèrent quelques brindilles sèches et s'arrêtèrent à l'orée de la forêt. Reyna coupait à peine le contact du véhicule, qu'elle avait hérité de ses grands-parents, lorsque Pauline en sortie à la hâte. Elle s'élança face à la forêt desséchée et envahie de buissons épineux qui s'entendait à perte de vue. Elle sentie son cœur défaillir devant cet horrible spectacle.

— Comment ça a pu se produire en si peu de temps ? s'écria-t-elle les yeux scintillants.
— Je ne sais pas, mais on va arranger ça. Je te le promets, lui répondit Valentin en s'avançant vers elle.
— Je ne sais pas si on devrait faire quelque chose, lança Reyna en les rejoignant. Après tout, aucun de nous n'a voulu être protecteur et si cette forêt meurt, on sera libéré de cette mission !
— Comment peux-tu dire une chose pareille ! cria Pauline en tournant un regard noir vers la jeune femme.
— C'est la vérité !
— Euh Reyna, ça ne marche pas comme ça, intervint Valentin. En nous prenant comme protecteurs, la forêt a pris nos vies. Si elle meurt, nous mourrons aussi. Tu as vue ce que ça a fait à Tyméo.

La jeune femme aux courts cheveux noirs baissa les yeux.
— Je ne savais pas ça... souffla-t-elle.

Pauline se détourna des deux autres pour se rapprocher des arbres dénudés et ternes. Elle tendit sa main devant elle, caressa l'écorce sèche et rugueuse, ainsi que le bois froid du tronc dénudé.

— Je dois aller au lac ! Je dois m'assurer que tout va bien. Il est en plein cœur de cette partie des bois.
— Non, c'est trop dangereux pour le moment ! s'exclama Valentin. Le lac a été préservé pour l'instant, les animaux se sont enfuis à temps et me l'on assuré, puis sinon tu sera beaucoup plus faible. Avant tout, nous devons nous occuper de Tyméo.
— Qu'est-ce que tu proposes ? demanda Pauline.
— Nous devons aller dans la clairière du grand chêne. L'arbre est peut-être mort, mais la terre y est encore gorgée d'énergie surnaturelle. Ça devrait nous permettre de le sauver.

Sans attendre plus longtemps, Valentin posa le corps inconscient du protecteur de la flore sur ses épaules, comme si il ne pesait rien. Ils s'engouffrèrent ensemble dans la partie encore préservée de la forêt.

Sur le chemin, Reyna sentie son corps s'emplir d'une grande effervescence. Les insectes de toutes sortes, se massaient autour d'elle, les papillons voletaient, les abeilles bourdonnaient tandis que le sol grouillait d'espèces dont elle ne connaissait même pas l'existence. Elle ressentait leurs émotions, leur craintes de l'avenir et tout l'espoir qu'il plaçait en elle.
— Je ne peux pas les abandonner, se souffla-t-elle à elle-même, émerveiller par le ballet coloré que lui offrait ses petits sujets.

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