Chapitre 31 : Les Origines d'Éléonore [Partie II]

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La nuit était déjà bien entamé, lorsque Marcella quitta ses appartements. La veuve arpentait les sombres couloirs déserts du château, vêtue d'un épais manteau de fourrure noir qui traînait sur le sol. Elle n'avait pas couvert ses longs cheveux blonds ondulés, comme cela ce faisait habituellement. Éclairé par les petites flammes vacillante du chandelier qu'elle tenait entre ses mains, la sorcière marcha d'un pas lent vers les apparemment du conseiller Francis. Elle frappa à la porte d'une main ferme. Quelques secondes plus tard, elle entendit les lourds pas du conseiller venant ouvrir la porte.

— Marcella ? Que venez vous faire ici ? demanda le petit homme joufflu et débrayé.
— Mon chère Francis, commença-t-elle en le poussant vers l'intérieur et refermant la porte derrière elle. Cela fait longtemps que le bon roi Richard nous a quitté vous savez et une femme aussi a des besoins, continua-t-elle laissant glisser son manteau de fourrure sur sa peau diaphane, dévoilant aux yeux écarquillés du conseiller son corps voluptueux bien que quel qu'eux peu déformée par l'âge et sa grossesse.
— Majesté, je ne comprends pas...

Marcella s'approcha du petit homme et se baissa pour l'embrasser. Alors que Francis se laissait de plus en plus faire et tombait dans le piège que la sorcière lui avait tendu, celle-ci vit une forme bouger sous les draps du lit du conseillé. Il en jaillit une magnifique jeune courtisane à peine âgé de dix-huit ans, tirant sur les draps pour se couvrir et filant d'un pas rapide, la tête basse et honteuse vers la porte.

— Francis, vous me décevez, lui lança-t-elle en le repoussant.

Alors que la jeune fille passait à côté d'elle, elle envoya son bras saisir la belle par le cou et la souleva au-dessus du sol. Celle-ci suppliait l'ancienne reine de la laisser partir, qu'elle ne dirait rien à personne tout remuant ses pieds dans les airs, mais Marcella continua de serrer la gorge de la courtisane jusqu'à ce que plus aucun souffle d'air n'y circule. Elle lâcha alors le corps sans vie et flasque qui s'écrasa sur le sol en pierre froide. Devant ce macabre spectacle, le conseiller horrifié tenta de s'enfuir, mais il n'y avait aucune issue et il se retrouva piégé dans un coin de sa grande chambre richement décoré.

— Je peux vous rendre riche, vous donnez tout le pouvoir que vous souhaité, je ferais tous ce que vous voulez, mais s'il vous plaît ne me tuez pas !
— J'ai déjà tout le pouvoir qu'il me faut, j'ai juste besoin de vous voir mort ! asséna-t-elle en s'approchant de plus en plus de lui.

Francis pleurait toutes les larmes de son corps gras, son visage avait rougie et transpirait à grosses gouttes. La sorcière prononça une incantation, embrasant instantanément le conseiller. Il hurla de douleur alors que les flammes dévoraient sa chair et enflammait le mobilier coûteux qui l'entourait.

Lorsqu'elle fut certaine de sa mort, Marcella quitta les appartements du conseiller, laissant les flammes réduire en cendre l'apparemment luxueux et de faire disparaître les preuves.

— Ce n'était pas contre toi, tu étais juste au mauvais endroit au mauvais moment, lança-t-elle au corps sans vie de la courtisane avant qu'il ne soit manger par les flammes.

***

Le jour c'était levé sur la résidence royale, les premiers rayons dorés du soleil entraient dans la chambre d'Éléonore, réchauffant d'une chaleur douce la fine peau pâle de la jeune femme encore assoupie. Depuis quelques années, la régente avait changé, physiquement elle avait gagné en maturité et prestance tout en gardant son incroyable beauté, mais il n'y avait pas que cela, sa personnalité était différente. Celle qui autrefois était si douce et gentille était progressivement devenu froide et autoritaire. Lentement la personnalité de Marcella c'était immiscé en elle, elle avait empoisonné son esprit lui donnant certain de ses traits de caractères. Seul son fidèle garde et confident Symon échappait à ses sautes d'humeur. La régente se réveillait à peine, lorsque celui-ci frappa à la porte et entra dans la chambre.

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