Chapitre 21 : Amour Mourant

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Les flammes s'élevaient dans les airs autour de l'amas de corps carbonisés projetant une épaisse fumée noire dans le ciel clair. Le regard sombre d'Arachnyd dans lequel se reflétaient les langues de feux rougeoyantes se tourna vers Ellacus à l'écart du brasier desséchant sa peau humide.
— Comment ça elle ne peut pas tuer ? souffla-t-elle décontenancé.
— Réfléchis, Morrigan est bien plus puissante que nous tous réuni ! Elle aurait pu les tuer, pourtant elle a laissé Derek et ses amis s'enfuir sans rien faire. C'est pour ça qu'elle nous a promis qu'elle réveillerait tout les protecteurs de la forêt, pour que l'on soit à son service et que l'on tue pour elle ! Je n'ai pas raison ? s'écria-t-elle en fixant la sorcière noire.
Morrigan détourna son regard du brasier qui consumait les corps des hommes corbeaux.
— Tu as raison ! En me privant d'une partie de mes pouvoirs, ma mère m'a aussi privé de la capacité à ôter la vie de n'importe qu'elle être vivant... Je savais que mes corbeaux ne seraient pas assez puissant pour venir à bout du Félis Noctis et de ceux qui l'entourent. C'est pour cela que je suis devenue votre reine, pour que vos pouvoirs servent mon dessein...
— Vous n'en avez rien à foutre de notre forêt ! Si vous obtenez ce que vous voulez vous nous abandonnerez ! la coupa Arachnyd.
— Et alors, vous ne voulez pas de moi non plus si je ne m'abuse. De toute façon j'ai sous-estimé nos adversaires, vous deux vous n'êtes pas suffisantes, il faut que l'on réveil les quatre protecteurs ! Vous aurez ce que vous voulez et moi aussi !
— Très bien, on vous aidera, accepta Ellacus après un regard à l'autre protectrice. Mais vous feriez mieux de ne pas nous trahir à nouveau !
Morrigan baissa la tête.
—Pour l'heure nous devons trouver notre protecteur de la faune !
— Je pense savoir où nous pouvons trouver des candidats idéals ! lança Arachnyd.

Ses paupières battaient lentement sur ses grands yeux verts. Il émergeait à peine du sommeil alors que la journée était déjà bien avancé. Le regard de Derek glissa sur les draps, il était seul. Il quitta le lit, enfila un short de jogging noir. De ses oreilles il percevait du bruit provenant du salon. Il quitta la chambre et s'approcha de Miysis, s'affairant à remplir deux bagages.
— Qu'est-ce que tu fais ? lança-t-il même si il connaissait déjà la réponse.
— Je fais nos valises ! Je nous ai prit un avion pour ce soir ! répondit-elle comme si de rien n'était.
Derek soupira de colère.
— Je te l'ai déjà dis, je ne partirai pas tant que Morrigan est encore en vie ! Je ne veux pas vivre avec la menace qu'elle me retrouve planant constamment au-dessus de ma tête ! Je ne veux pas passer ma vie à fuir ! Nous avons une chance de nous débarrasser d'elle une bonne fois pour toute, elle est affaiblie, nous avons décimé son armée de corbeaux.
— Regarde par la fenêtre, la colonne de fumée qui s'élève dans le ciel de la forêt ! Ses hommes corbeaux vont renaître de leurs cendres, ce n'est qu'une question de temps. Puis elle n'est pas bête, elle va recruter de nouveaux protecteurs de la forêt et nous n'aurons plus aucune chance.
— Nous n'aurons pas plus de chance dans cinq ans, dans dix, dans vingt ! Elle ne s'arrêtera jamais et tu le sais.
— Toute ma vie j'ai été entraîner pour protéger le peuple des Félis Noctis, pour empêcher qu'il ne s'éteigne. Et toi tu es prêt à risquer la dernière chance que j'ai en prenant des risques inutiles et débile !
— Alors c'est tout ce que je suis pour toi ? Une mission à d'accomplir ? Tout ça, nous deux... tu ne faisais qu'obéir aux ordres que l'on t'a donné ! souffla-t-il en plantant son regard dans les yeux de la jeune femme.
— J'ai été choisis pour mes capacités au combat et pour l'enfantement de la nouvelle génération de Félis Noctis, mais...
Derek ne la laissa pas terminer. Sans prononcer un mot de plus, il tourna le dos à Miysis et sortie de la petite maison. Une larme embua son regard. Il n'était pas du genre à pleurer facilement pourtant.
— Derek, attends ! s'écria-t-elle en s'arrêtant sur le pas de la porte.
— Laisse-moi, j'ai besoin de prendre l'air ! répondit-il d'une voix grave, éteinte.
Il s'élança dans la rue, courant sous les chauds rayons du soleil frappant la peau de son torse nu sur laquelle perlait quelques gouttes de sueurs.

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