Sorcellerie

Chapitre 23 : Goule

Les sombres nuages qui ensevelissaient le ciel, se faisait de plus en plus sombre et menaçant à mesure que la journée avançait. L'obscurité était telle, malgré l'après-midi, que les réverbères, programmés pour s'allumer automatiquement, dès que la luminosité était en-dessous d'un certain seuil jamais atteint avant la nuit, se déclenchaient déjà.

Dans le salon de la demeure de Sélina, la lumière jaune projeté par le lustre, enveloppait les trois amis installés autour de la grande table.

— Dit-nous ce qu'il y'a, lança Sélina à Jonathan.
— Tout à l'heure, plusieurs gérants d'hôtels du village voisin nous ont signalé la disparition de plusieurs de leurs clients. La dernière fois qu'ils les ont vu c'était il y a deux jours, ils sont tous sortis de leur chambres à le même heure, mais ne sont jamais rentré à l'hôtel. Au début, les hôteliers ne se sont pas inquiétés, ça pouvait arriver que des clients rentrent très tard. Comme ils n'avaient toujours pas de nouvelle ce matin, ils ont été vérifié les chambres, pour s'assurer qu'ils n'étaient pas partis sans payer, mais cela paraît très peu probable, car toutes leurs affaires sont encore dans les chambres et leur voitures sont sur les parkings. Lorsque nous avons été avertis, j'ai immédiatement fait des recherches sur eux. Les disparus étaient presque devenus des habitués des hôtels, ils venaient passé un jour ou deux dans le village et ça toutes les semaines ou deux et j'ai découvert qu'ils étaient, pour la plupart, des membres des familles des victimes de la forêt, ou bien des amis proches.

Sélina enfouie sa main dans sa longue chevelure d'or.
— Laisse-moi deviner, ce sont des enquêteurs de la vérité ?
— Exacte. J'ai recherché à joindre Charlotte, mais elle ne s'est pas présentée à son travail depuis deux jours. Je pense que l'ombre qui nous a attaqué dans les archives l'a suivit chez elle et l'aura enlevé elle-aussi.
— Combien y'a-il de disparu ? demanda Ady.
— Quinze, répondit Jonathan en baissant la tête.
— Quinze, plus Charlotte et les trois pseudo enquêteurs déjà transformé en ombres, cela nous fait dix-neuf de ces créatures ! calcula la banshee. Il n'y a que mes pouvoirs qui sont efficaces contres elles, mais elles sont bien trop nombreuses pour que ai la moindre chance.

Sélina poussa un long soupir, Ady disait vrai et c'était sans compter sur Athénaïs, Tyméo et potentiellement Elzéar.

— Ok, mais ces ombres sont des humains à la base, s'exclama la sorcière. Il y a peut-être un moyen de défaire ce que leur a fait subir Athénaïs !
— J'aimerais bien, mais tes livres n'ont rien donné jusque-là, répliqua Jonathan quelque peu sèchement.
— On doit attendre Rachel, j'espère qu'elle aura trouver quelque chose, continua Sélina sans y prêter attention.

Les orbites de Jonathan s'écarquillèrent en entendant la dernière phrase de Sélina. Il manqua de s'étouffer avec la gorgée de café qu'il venait de prendre. S'il avait des doutes depuis ce qu'il s'était passé à Lyon, cette fois c'était sûr, son ex petite amie avait perdu l'esprit.

En voyant l'expression dessinée sur le visage du policier, Sélina ne pu résister à un rire nerveux qui s'empara d'elle. Ce rire, qui tranchait avec la situation des plus grave qu'ils vivaient, se propagea rapidement à Ady et ne fit qu'augmenter l'expression sidérée de Jonathan.

— Désolé, se reprit Sélina. Je n'ai pas eu l'occasion de te le dire, mais Rachel a été ramené à la vie par le grand chêne, lorsque nous étions à Lyon. Je sais que ça parait fou et impossible, mais c'est la plus stricte vérité, Ady et Mélissa en sont témoin.

Le jeune homme tourna son regard vers Ady, qui hocha de la tête pour confirmer tous ce que Sélina venait de dire.
— Tous n'est peut-être pas perdu finalement, souffla-t-il.

***

Les pas de Charlotte frappaient les dalles de pierres du sol et faisaient résonner dans le petit couloir, leurs sons cristallins. Derrière elle, la traîne noire de sa robe fendu et incroyablement moulante, suivait chacun de ses pas, comme enveloppé par un léger nuage de fumée sombre.