Chapitre 16 : Elzéar

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Les feuilles, les fleurs et les racines de différentes espèces de plantes, étaient réduites en bouillie sous la pression du pilons que maniait Mélissa. Elle versait le contenu broyé du mortier dans un grand bol et commençait à malaxer la mixture de ses mains nues, lorsque la sonnerie de son téléphone retentit. Le prénom d'Ady s'inscrivit sur l'écran du portable de Mélissa. La jeune serveuse s'essuya les mains dans un torchon et décrocha son téléphone avant de l'apporter à son oreille.

— Bonjour Mélissa, tu ne saurais pas où est Pauline, personne n'arrive à la joindre depuis des heures ! demanda la jeune femme.
— Vraiment ? s'étonna-t-elle en se levant de la table de la petite cuisine pour se rendre dans le salon.
— Oui, Tyméo a des ennuis, on a vraiment besoin d'elle.

Tout en écoutant son interlocutrice, Mélissa plongea sa main dans le sac à main de la sirène et en sortie son téléphone. La batterie était morte, c'était pour cela qu'elle n'avait entendu le téléphone sonner.

— Euh... J'ai bien peur que Pauline ne soit pas en état de vous aider.
— Comment ça ? Tu sais où elle est ?
— Oui, elle est chez moi ! Hier, elle s'est évanouie au bar alors je l'ai ramené à la maison pour voir ce qu'elle avait. La blessure que lui a infligée Émilie est bien plus grave qu'elle le pensait, le poison s'est diffusé dans toute sa jambe. J'ai réussi à empêcher que le mal se propage d'avantage, mais je n'ai pas encore trouvé d'antidote.
— C'est de pire en pire, souffla Ady dépité. Euh... lorsque Luna avait été griffé par Arachnyd, nous l'avons soigné avec le sang d'Alyce. Elle nous en a laissé quelques fioles au cas où on en aurait besoin.
— Je crois bien que tu viens de trouver le dernier ingrédient qu'il me manquait.
— Super, tu peux passer à la maison quand tu veux, nous, nous allons chercher Tyméo !

Mélissa reposa son téléphone sur le buffet et s'approcha de Pauline. La sirène dormait sur le canapé, son front brûlant ruisselait de sueurs, ses bras étaient agités de tremblements. La lutte contre le poison qui coulait dans ses veines lui prenait toutes ses forces.

— J'ai presque fini l'antidote, je vais te soigner, lui chuchota Mélissa en plaçant un gant imbibé d'eau fraîche sur le front de la jeune femme.

***

La détonation d'un coup de feu résonna dans l'entrée de l'hôtel particulier lyonnais. La balle faite de bois, jaillit du canon de l'arme de Jonathan et alla transpercer l'épaule du serviteur d'Elzéar. Sélina quand à elle, accueilli la servante d'un coup de poing dans la mâchoire.

Les deux vampires se reculèrent de quelques pas. Leurs sourcils se froncèrent au-dessus de leurs iris devenues rouges et leurs lèvres retroussées, dévoilèrent de longues canines acérées. L'homme s'élança vers Jonathan, cette fois, il évita les projectiles que le policier tirait sur lui et envoya son poing le frapper en pleine poitrine. Les semelles du jeune homme glissèrent sur le sol sur une dizaine de centimètres.

Jonathan se ressaisit et tenta de frapper le vampire de ses poings, mais celui-ci esquivait chacun de ses assauts, de sa rapidité surnaturelle. Le serviteur le saisit par le col et le projeta contre le mur. Le policier s'écrasa sur le damier de marbre, face contre terre.

— Jonathan ! s'écria Sélina en voyant le serviteur s'approcher du policier à terre.

La sorcière envoya sa main vers le vampire qui menaçait son ami, mais pas la moindre flamme n'en jaillit. Elle n'avait pas de pouvoir dans la ville.

Sélina voulut s'élancer vers lui, lorsque la servante lui attrapa le poignet et la poussa contre un buffet ancien. La vampire serra ses doigts autour de la gorge de la belle aux cheveux blonds et la souleva dans les airs. À quelques mètres d'elle, le serviteur en faisait de même avec Jonathan.

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