Chapitre 20 : Altercation

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La fumée grise s'échappant des lèvres de Sélina fut emportée par le souffle du vent. Elle était assises sur les marches donnant à la porte d'entrée de la demeure familiale. La jeune femme remarqua d'un coup que la place du village se remplissait de villageois. Sélina fit signe à Rachel de venir la rejoindre en tapant au carreau de la fenêtre. Elles s'avancèrent ensemble jusqu'au portail terminant la cour.

Les cris des habitants résonnèrent entre les murs de pierre des bâtiments de la place, certains étaient même armés de fusil de chasse. La rumeur de nouvelles attaques d'animaux sauvages c'étaient rapidement propagée dans le petit village et la peur c'était immiscée dans toutes les têtes.

— Regarde cette foule sans âme et sans cervelle, lança la sorcière. Ils ont oublié qu'il y a un an, ils ont faillit brûler vive une innocente !
— Pauline ? Une innocente ? Elle a quand même tué pas mal de gens en tant que sirène.
— Peut-être, mais elle était innocente de ce dont on l'accusait.
— Regard, Jonathan arrive pour leurs parler, lança la nymphe.
— Allons voir ce qu'il va dire, firent-elles à l'unisson.

Le jeune homme arrêta sa voiture de fonction au milieu de la grande rue, bloqué par la foule. Il descendit et chercha du regard un moyen de se faire écouter. Il monta sur un petit muret en pierre séparant la place d'un petit parking pour capter l'attention des gens.
— Mes amis, calmez-vous ! cria-t-il pour les faire taire.

Quelques minutes et de nombreuses autres tentatives furent nécessaire avant d'obtenir le silence.
— Mes amis, reprit Jonathan. Comme vous le savez surement déjà, cette nuit quatre de nos concitoyens, de nos voisins, de nos amis même, ont tragiquement perdu la vie après avoir été vraisemblablement attaqué par un animal sauvage. Malheureusement, ce bilan déjà lourd peut le devenir encore plus, car deux personnes sont toujours introuvables à l'heure qu'il est.

Le policier fut interrompu par des cris de colères, de rage même, de certains villageois brandissant leurs fusils dans les airs.
— Il faut abattre cette sale bête, cria l'un d'eux dont la phrase fut vite reprise par les autres.
— Calmez-vous ! répéta Jonathan pour reprendre la parole. Sachez que tout nos hommes sont actuellement à la recherche des disparus et nous mettons tout en œuvre pour qu'il n'y ait pas d'autres attaques. Tout d'abord, le maire a décidé de mettre en place un couvre-feu provisoire, qui prendra effet dès ce soir. Une fois le soleil coucher, il vous est formellement déconseillé de sortir de chez vous et cela jusqu'à ce que la menace d'une nouvelle attaque ne disparaisse. Demain, il sera également organisé une battue à proximité des lieux des attaques ainsi que tout autour du village à la recherche de l'animal responsable de ces attaques. Tous ceux qui le désir sont les bienvenus à nos côtés, nous nous rassemblerons ici même demain à 10 heures. Je vous demande maintenant de rentrez chez vous dans le calme afin que la police puisse faire son travail.

La foule protesta quelques instants avant de finalement coopérer et de se dissiper progressivement. Une fois le chemin suffisamment dégagé, Sélina et Rachel rejoignirent Jonathan. Celui-ci était en train de descendre du muret quand il les vit arriver.

— Ça va, j'ai pas été trop nul ? demanda-t-il.
— Tu as été parfait, le rassura la sorcière en l'enlaçant tendrement.

Le jeune homme fut surpris par ce rapprochement après plusieurs jours d'une relation presque glaciale entre eux et notamment depuis le retour d'entre les morts de Derek. Néanmoins, il ne pouvait que se réjouir et profiter de ce changement de comportement.

***

De son beau regard cerclé de noir, Miysis observait la foule se dissiper dans la rue par l'une des fenêtre de sa petite maison. Habillée d'une brassière et d'un jogging moulant, elle reprenait sa respiration.

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