Sorcellerie

Chaptire 39 : Pacte avec le Diable

Enveloppé d'un épais brouillard blanchâtre, les branches gelées des arbres de la forêt commençaient fondre, goutte après goutte. Dans la petite clairière, Derek vit les plumes pointues arriver sur lui à toute vitesse. Il sauta à plusieurs mètres du sol pour les éviter et atterri délicatement sur l'herbe humide. Son corps se transforma, de petites dents pointues poussèrent dans sa bouche, ses griffes remplacèrent ses ongles.

Un puissant rugissement sortit de sa gorge alors qu'il se jetait sur son agresseur. Ses longues griffes lacèrent le torse du corbeau, laissant s'échapper un sang noir et épais de ses larges plaies. L'homme en noir envoya son poing vers le visage de Derek, celui-ci se baissa, l'évita et lui donna un puissant coup de pied en plein ventre. Le corbeau fut projeté dans les airs avant de s'écraser sur le sol. Lorsqu'il se releva, il arracha l'une des plumes de son bras, la pointe couverte d'un liquide noir.

L'homme bondit, il atterri à quelque centimètres de Derek. Il lui envoya un coup de poing avant de planter cette plume dans son cou. Derek sentit ses muscles se contracter, se raidir, il tomba sur le sol, incapable de faire le moindre mouvement. Le corbeau s'avançait pour finir le travail lorsque soudain, Miysis, le corps moulé dans sa combinaison de cuir noire et les mains recouvertes de ses gants en or aux longues griffes de chat surgit des bois. Elle se jeta sur cet homme, lacéra sa peau de rage, planta sa main de sa poitrine. Elle jeta le corps l'homme corbeau au loin, un trou béant au milieu de son thorax. Miysis se pencha immédiatement sur Derek et retira la plume noire de son cou.

— Idiot ! Tu aurais pu mourir si je n'étais pas arrivé ! cria la jeune femme en le frappant.
— Je voulais juste courir un peu avant que tu te reveilles, je pensais pas me faire attaquer par cette chose. Mais comment t'as su que j'étais en danger ? répondit-il en retrouvant le contrôle de son corps.
— Les chats ont entendus ton hurlement...

Miysis fut couper, à l'orée de la clairière, le corbeau c'était redressé, un fort croassement sortie de sa gorge, résonna dans son bec avant jaillir dans l'air. Une nuée de corbeau fondit alors sur le jeune couple, tandis que l'homme s'effondrait sur le sol en rendant son dernier souffle.

— Il faut les tuer tous, si ne serait-ce que l'un d'eux parvient à s'enfuir, elle saura où nous sommes ! alarma Miysis.

Les deux jeunes gens s'éloignèrent l'un de l'autre de quelques mètres, sortirent leurs griffes et se mirent en position. Les oiseaux de malheurs tombèrent sur eux, leurs becs tranchants en avant. Derek tourna sur lui-même, laissant ses griffes se planter dans les petits corps de ses animaux. Miysis suivit la même stratégie, découpant le moindre volatile s'approchant des lames d'or qui surmontant ses ongles. Le sol se recouvrait de carcasses de corbeaux, mais d'un coup, sans raison, les oiseaux encore en vivant s'envolèrent et disparurent dans le ciel.

— Non ! Il ne faut pas qu'ils partent, cria Derek essoufflé.
— C'est trop tard mon amour, elle sait où nous sommes ! Nous n'avons plus le choix, nous devons partir...
— Ramène-moi à la maison, ramène-moi en Égypte ! lui lança-t-il.

Le couple s'empressa de retourner dans la petite maison de Miysis, prirent quelques affaires et quittèrent le village sans regarder derrière eux.

***

La demeure familiale se réveillait lentement et tout le monde se retrouva autour de la grande table du salon.
— Ady n'est pas encore levé ? demanda Sélina à Luna.
— Non, elle vraiment épuisée. Le voyage dans le monde des morts lui coûté toutes ses forces, sans compter le combat et notre retour. C'était beaucoup pour elle, elle va avoir besoin de quelque temps pour s'en remettre complètement, répondit-elle.

Sélina lança un regard à Rachel, la nymphe comprit immédiatement ce que cela voulait dire, il fallait encore attendre.
— Bon si on attend plus personne, on va pouvoir faire le rituel pour la pierre ! lança Alyce.