Chapitre 17 : Traitre

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La lourde porte de bois sculptée, claqua bruyamment dans le dos d'Ady. La banshee s'avança de quelques pas dans le sombre couloir du couvent, sa longue chevelure balayé par un vent glacial. Elle croisa les regards voilées de peur de Valentin et Reyna, elle connaissait ce sentiment qui venait de naître en eux, elle avait ressentie la même chose lorsqu'elle était entrée dans ce couvent avec Sélina et Alyce.

L'énorme louve prit la tête du petit groupe, le museau en l'air, Luna humait les lieux à la recherche de l'odeur de Tyméo. Elle tourna son regard perçant vers les trois autres pour leur faire signe de la suivre et s'engouffra un plus dans le couloir obscur.

Les impressionnantes pattes, armées de longues griffes acérées, de la louve noire se posèrent avec une délicatesse inattendue, sur les dalles de pierres de la grande salle de réception du bâtiment religieux. Les rayons dorés du soleil, s'immisçaient dans la vaste pièce par les grandes ouvertures qui perçaient l'épais murs dans le dos du canidé. Malgré la lumière, un froid mordant emplissait l'air.

Dès leur entrée dans la salle, les torches qui ornaient les nombreuses colonnes, s'embrassèrent de flammes noires ne dégageant ni lumière ni chaleur.

— On dirait qu'il n'y a personne, souffla Reyna en balayant la pièce du regard.
— Ce n'est pas normal, répondit Valentin de sa voix grave.
— Luna, est-ce que tu sens la présence d'Athenaïs et Émilie ? demanda Ady.

La louve secoua la tête de gauche à droite pour répondre négativement.
— Tu as raison, il y a quelques choses qui va pas.

Luna s'avançait lentement vers la longue table de bois, lorsqu'il lui sembla apercevoir un mouvement à côté d'elle. Elle trouva vivement sa tête, un grondement sourd s'échappait de sa gueule. Il n'y avait rien, pourtant, la louve sentait un regard sur elle, une présence dans la pièce qui n'était pas visible à ses sens surdéveloppés. Elle releva son museau à la recherche de l'odeur de Tyméo. Soudain, une ombre jaillit du sol et la frappa violemment, avant disparaître à nouveau dans un coin plus sombre. La jeune femme, à l'apparence animal, fut projetée contre l'une des colonnes. Quelqu'unes de ses côtés se brisèrent dans un craquement horrible. Elle tomba sur le sol, en couinant de douleur.

— Luna, s'écria Ady.

La banshee courait vers sa petite amie, lorsque l'ombre apparue face à elle. La vague forme humaine, aux grands yeux rougeoyant tenta de posé ses mains sur ses tempes. La jeune femme aux cheveux immaculés se recula d'un bond et leva ses mains devant elle. Un éclair de foudre blafard jaillit de ses paumes et fondit vers la silhouette sombre, mais celle-ci disparut avant d'être frappé par l'arc électrique.

— Les ombres sont là ! prévint-elle les protecteurs tout en rejoignant Luna. Ça va, lui souffla-t-elle tout bas.

Luna émit un petit grognement pour acquiescer. Son regard vit soudain deux ombres émergées de l'obscurité dans le dos de la jeune femme. Elle aboya bruyamment pour l'alerter. Ady eu tout juste le temps de se retourner et s'entourer d'un bouclier de vive lumière blanche. Les silhouettes se reculèrent de plusieurs mètres, éblouis par la vive luminosité.

À l'entrée de la salle, Reyna et Valentin s'apprêtait à rejoindre leur deux amies, mais une ombre leur bloqua la route. Le protecteur jeta son poing serré sur elle, mais sa main lui passa au travers. Trop surpris pour réagir suffisamment vite, il fut frappé par la forme flou et s'écrasa contre le mur.

Les sourcils de Reyna se froncèrent sur ses yeux. Ses mains se changèrent en dards noirs qu'elle envoya vers l'ombre. Les pointes noires l'effleurèrent et lui tirèrent un hurlement strident. La silhouette sombre fut prise de tremblement, mais disparut avant que la protectrice ne puisse la frapper à nouveau.

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