Chapitre 11 : Quête de Vérité

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Le soleil ne brillait plus dans le ciel du village, dissimulé derrière d'épais nuages noirs, près à déverser un deluge de pluie sur les vieilles fermes miteuses et les ruelles tortueuses. Une sombre atmosphère s'infiltrait dans la boutique de fleurs, par les grandes fenêtres voûtées de la façade à l'allure médiévale. L'ombre orageuse engloutissait peu à peu toutes les pauvres âmes réunies au milieu des fleurs divinement parfumées.

Les sourcils de Rachel se froncèrent au-dessus de ses yeux bruns clairs, ses poings se serrèrent sous l'effet de la rage qui bouillonnait à l'intérieur d'elle-même. Charlotte venait de reconnaître être l'auteure des agressions, elle ne pouvait se retenir.

— Comment as-tu osé faire du mal Ady et menacer Sélina, hurla l'ancienne nymphe en se ruant sur la jeune femme pour serrer son cou entre ses mains.
— Rachel arrête ! l'arrêta Jonathan en se plaçant sur son chemin. On est pas encore sûrs que ce soit elle ! Puis c'est quoi ces histoires ? Ady et Sélina ont été attaquées ?

Le regard encore enragée et fixée sur Charlotte, la reine de la forêt se libéra de l'étreinte du policier, mais ne recula pas d'un pas, pour être prête à bondir sur la jeune femme.

— Oui, Ady a été agressée dans son sommeil il y a deux jours, quant à Sélina, elle s'est réveillée cette nuit et a trouvé la fenêtre du salon grande ouverte. J'ai moi aussi remarqué quelque chose d'étrange, à notre arrivée avec Ady, j'ai cru voir une silhouette et flash de lumière par la fenêtre de la chambre de Sélina. Je me suis précipitée dans la maison, mais je n'ai trouvé personne dans la chambre, à part Sélina profondément endormie.
— Merde, chuchota Jonathan tout bas.

Dans la boutique, tous baissèrent les yeux vers les petites tommettes du sol.

— Charlotte, pourquoi tu dis être notre agresseur, intervint Pauline en levant son regard vers la jeune policière. Et pourquoi Jonathan te defends ?
— Explique-leur, l'encouragea-t-il.
— Eh bien, c'est difficile à expliquer. Depuis quelques mois, depuis la nuit ténébreuse en vérité, je me sens différente. Au début je pensais que ce n'était rien, que ça allait passer, que c'était juste le contre coup d'avoir été transformée en ombre, mais ça ne s'est jamais arrangé, c'est même devenu pire encore. La nuit, je me réveille couverte de sueurs, je fais des cauchemars et parfois... j'ai des absences. C'est toujours la nuit, je suis à un endroit, tout va bien puis l'instant d'après je me retrouve autre part, sans savoir comment je suis arrivée là, généralement au lever du soleil.

Rachel écouta attentive ce récit et frissonna.
— Il y a donc des nuits entières durant lesquelles tu ne sais absolument pas ce que tu as fais ? voulait-elle s'assurer d'avoir bien compris.
— C'est ça. Lorsqu'on a commencé à enquêter sur les agressions, je n'ai pas fais le rapprochement, c'est seulement après la découverte de la troisième victime, celle qui est morte, que je me suis rendue compte que peut-être je n'étais pas étrangère à toutes ses agressions...
— Mais nous n'avons aucune certitude ! termina Jonathan pour sa collègue. Mélissa doit avoir un moyen de savoir si l'ombre est toujours présente dans le corps de Charlotte.
— Elle ne pourra pas nous aider avant ce soir, Didier a besoin d'elle pour le moment, mais je l'a mettrait au courant. On se retrouve chez elle au coucher du soleil ! décida l'ancienne nymphe.

***

Le ciel du village, piégé entre une épaisse forêt sauvage et un abrupt ravin creusé par une violente rivière, se fendit d'un éclair foudroyant, accompagné par un terrible grondement. Les premières gouttes de pluies noircirent le goudron de la route principale, d'abord d'un point après l'autre, mais rapidement l'averse s'intensifia au point que plus une seule zones claires ne subsista après seulement quelques secondes.

Malgré l'heure, l'obscurité qui régnait à l'extérieur était aussi épaisse que si l'on avait été en pleine nuit. Dans le salon de la demeure de Sélina, seul deux halo de lumière orangé repoussaient l'ombre de l'extérieur et enveloppait la sorcière de leur chaude lueur.

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