Chapitre 27 : Orion

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— Ady, tu es ma petite fille, je suis ta grand-mère, révéla Olenne la voix pleine d'émotion, tranchant avec son caractère habituellement froid.
— Co... comment c'est possible ? souffla l'adolescente déboussolée, les yeux scintillant de larmes à l'évocation de sa famille.

— Il y a de nombreuses années, j'ai eu un fils, je l'aimais plus que tout au monde, mais je ne savais pas comment le lui montrer. Je ne l'ai jamais su pour dire vrai, commença-t-elle des trémolos dans la voix. Je me suis montrer très dur et exigeante avec lui. J'avais organisé un mariage pour lui, avec la mère de Luna, elle ria nerveusement en disant cela. Je crois que je me suis trompée d'une génération. Ils n'étaient pas amoureux, ton père, il voulait un mariage d'amour alors la veille des noces, il est partie et ne m'a plus jamais données de nouvelles. J'ai su bien plus tard, de l'un de ses proche ami avec qui il était resté en contact, qu'il c'était marié avec une sorcière, ta mère. Lorsque j'ai su cela j'étais très en colère, une telle union était inconcevable pour moi et j'ai fais comme si il était mort... je le regrette sincèrement aujourd'hui. Puis son ami n'a plus eu aucune nouvelle, je pensais qu'il ne voulait plus avoir de lien même indirecte avec moi, jusqu'à ce que bien des années plus tard je n'apprenne qu'il était mort, Olenne éclata en sanglot, elle qui avait retenu ses sentiments toute sa vie, ses vies mêmes craqua, laissant se déverser par ses yeux un flot de tristesse accumulé depuis des décennies.

Les larmes ruisselèrent sur les joues d'Ady. Elle ne savait presque rien sur son père et jusqu'à ce moment avait perdu tout espoir savoir qui il était.

— On ma dit que sa femme habitait dans ce village, alors je suis venue immédiatement, mais lorsque nous sommes arrivés, on m'a appris que elle et sa fille étaient mortes dans l'incendie de leur maison, à peine quelques jours avant. J'ai été dévastée, vraiment tu dois me croire. Je m'en voulais plus que tout de ne pas l'avoir gardé auprès de moi et de ne pas avoir pu rencontré ma petite fille. Quand je t'ai vue pour la première fois, je l'ai vue en toi, j'ai su tout de suite que c'était toi ma petite fille et... et cela m'a été insupportable. Je voyais dans tes yeux toute la haine que mon fils éprouvait pour moi, c'est pour ça que je ne voulais pas te voir. Je ne voyais que la culpabilité qui me rongeait de l'intérieur. Je m'en veux de ce que j'ai pu te faire subir, tu es la dernière chose qu'il me reste de lui et je regrette sincèrement mon attitude envers toi, fit-elle en saisissant entre ses mains ridées celles d'Ady.

La banshee retira ses mains sèchement et se leva. Elle se retourna et fit quelques pas dans la tente, recoiffant ses cheveux nerveusement et essuyant ses joues pleines de larmes.
— Désolé, c'est... ça fait beaucoup à encaisser je..., elle ne réussit pas finit pas sa phrase.

Ady souleva l'épais rideau qui servait de porte et courue hors de la tente, cherchant Luna de son regard embué de larme.
— Ady, qu'est qu'il y a ? s'inquiéta la louve en la voyant dans cet état.

Sans prononcer un mot, la banshee serra sa petite amie dans ses bras, le plus fort qu'elle le pouvait.
— Je suis là ne t'inquiètes pas, je serais toujours là pour toi, la réconforta la louve en passant tendrement sa main dans son dos.
— Ne pars pas, articula avec peine l'adolescente aux cheveux immaculés.

***

Le temps calme de la matinée dénotait avec le violent orage de la nuit. L'air était lourd et humide, les rues étaient couvertes de feuilles et de branche d'arbres arrachés par les pluies torrentielles de la veille. La place du village se remplissait peu à peu d'hommes armés de fusils. Sélina et Rachel rejoignirent Jonathan qui tentait contenir la foule au centre de la place.

— Où sont les torches et les fourches, lança la sorcière moqueuse.
— Rigole, mais on avait pas d'autre choix pour calmer les villageois ! lui répondit le policier avant de l'embrasser.
— Je sais.

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