Chapitre 40 : Derniers Mots

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Les premiers flocons de neiges commencèrent à tomber et à recouvrir les champs, les branches des arbres et les toits des maisons du village. Ady fixait Sélina, elle se sentait si coupable pour ce qu'elle lui avait fait, d'autant plus qu'elle ne savait pas comment réparer sa faute.

— Fie-toi à ton instinct. Je suis sûr que tu as la solution au fond de toi, l'encouragea la sorcière.

Ady prit les mains de Sélina entre les siennes, elle ferma les yeux, tenta de sentir, de ressentir dans son corps l'énergie surnaturelle qui coulait dans les veines de la sorcière.

— Je pense savoir d'où vient le problème, s'exclama la banshee. Lorsque mes éclairs t'ont frappés, une petite partie de mon énergie est resté piégé en toi. C'est comme si il y avait un court circuit entre ton cerveau et tes pouvoirs, à chaque que tu as une émotion un peu plus forte ça provoque une réaction d'auto-défense sans que tu ne l'ai voulue.
— Et tu sais comment m'enlever ça ?
— Je ne l'ai jamais fait avant, mais on peut essayer.

Ady reprit les mains de Sélina. Elle ferma les yeux et se concentra, tentant d'absorbé l'énergie de la sorcière, mais pas sa sorcellerie, l'énergie qu'elle avait laissé dans son corps. La fatigue commençait à la gagner, elle qui n'était pas encore totalement remise de la veille. Des perles de sueur se formèrent sur son front malgré le froid ambiant, sa respiration se fit haletante, son cœur se mit battre de plus en plus fort. Des éclairs commencèrent à s'échapper des mains de la banshee en brûlant sa peau. L'expression sur son visage se déforma sous la douleur, elle résista aussi longtemps qu'elle le pu, mais l'énergie passant entre les deux femmes étaient trop puissante, trop instable.

Sélina et Ady furent séparées par une impressionnante déflagration d'énergie, elles s'écrasèrent sur le sol blanchie par la neige. La terre trembla de longues secondes, les murs de la vieille demeure familiale vibrèrent, de la poussière tomba même du plancher. Luna et Rachel s'empressèrent de sortir et coururent vers les corps inconscients des deux jeunes femmes. Elles portèrent leurs amies à la peaux gelées jusqu'à l'intérieur.

***

Les flocons de neiges dansaient l'air sombre de cette froide nuit noire. Alyce observait le village se recouvrirent d'un épais manteau blanc par la fenêtre de sa chambre, lorsqu'une petite pierre lancée contre la vitre la ramena à la réalité. La jeune femme baissa la tête, Théodore se tenait debout sous ses yeux.

— Pourquoi ta mère t'a envoyé ? Il n'est pas encore l'heure ! s'écria-t-elle malgré la joie qu'elle ressentait de le voir.
— Je suis venu de moi-même, ma mère m'a dit ce que tu avais fait. Tu n'aurais pas dû sceller un pacte avec elle, c'est de la pure folie.
— Tu crois que je ne le sais pas ! Puis qu'est-ce que ça peux te faire, tu as ce que tu veux.
— Tu n'as toujours pas compris ! C'est ce que ma mère veut, pas moi...
— Et qu'est-ce que tu veux toi ?
— Je te veux toi, en vie et à mes côtés ! Je ne t'ai pas menti sur mes sentiments.
— Comment veux-tu que je te crois ? Après tout tes mensonges, toutes tes manipulations !
— Je sais comment échapper au pacte !
— Tu mens, c'est encore un coup d'Éléonore.
— Non, je te le jures !
— Dis toujours !
— Tu dois tenir une heure, pendant une heure il ne faut pas que tu franchisses le seuil de la porte. Dis-le à ta sœur, si pendant une heure tu restes dans la maison, le pacte sera rompue et tu ne sera plus lié à Éléonore. Tu dois être préparé, c'est très douloureux de rompre ce genre de pacte.
— Tu dois vraiment être amoureux pour trahir ta mère pour moi... souffla la jeune femme.
— Tu n'imagines pas à qu'elle point... répondit-il les yeux brillants.

Théodore avait le regard fixé sur sa belle, ses cheveux dorés flottant dans la nuit et ses yeux verts scintillantes magnifiquement sous les rayons argentés de la lune. Il détourna son regard moins d'une fraction de seconde, attiré par un bruit dans la ruelle, mais lorsque ses yeux retournèrent sur la fenêtre, la jeune femme avait disparu. La tête baissée, le vampire s'éloigna d'un pas lent laissant l'empreinte de ses chaussures dans la neige immaculée et vierge qui recouvrait la route.

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