Chapitre 37 : Halloween

186 14 1
                                    

Dès les premières lueurs de l'aube sur le petit village, on pouvait sentir que ce jour ne serait pas une journée ordinaire. Alors que les villageois se réveillaient à peine, une épaisse couche de brouillard enveloppait encore les vieilles bâtisses. Dans le ciel, d'épais nuages sombres bloquaient la plupart des rayons du soleil, donnant aux ruelles étroites un sombre aspect lugubre.

Sélina se réveilla blotti dans la chaleur des bras de Jonathan. Elle quitta l'enveloppe chaleureuse ses draps, l'air froid de la chambre glaça sa peau clair et hérissa ses poiles. Elle enfila une veste chaude et sortie de la chambre. Elle s'engouffra dans le palier obscure, passant sa main sur le mur à la recherche de l'interrupteur, quand un grincement du parquet attira son attention. Elle se figea, tout ses sens étaient en éveils. Elle ne voyait rien dans le noir. Elle se remit à la recherche de l'interrupteur tout en restant attentive au moindre bruit. Au moment où ses doigts trouvèrent enfin le bouton, un lourd craquement retentit. Une silhouette sombre passa devant ses yeux avant de se jeter sur elle en hurlant. Sélina cria de peur, elle alluma la lumière et découvrit Alyce hilare face à elle.

— Mais ça va pas, j'ai faillit avoir une crise cardiaque ! lança la jeune femme le cœur battant à toute vitesse.
— C'est Halloween aujourd'hui ! ricana sa sœur toujours pilié en deux.
— Ok, tu m'as eu, ria-t-elle à son tour en la prenant dans ses bras. En tout cas je suis contente de voir que tu te sentes mieux qu'hier, reprit-elle en la serrant plus fort.

La porte derrière elles s'ouvrit brusquement sur Jonathan, seulement vêtu d'un caleçon et respirant aussi fort que si il venait de courir un marathon.

— Qu'est-ce qui se passe, je t'ai entendu crier, fit-il paniqué.
— C'est rien, c'est juste Alyce qui m'a fait une blague. En tout cas je suis ravie de voir que j'aurais pu mourir cinq fois avant tu réagisses, fit-t-elle remarquer amusée en déposant un baiser sur les lèvres du jeune homme.

Le policier enfila négligemment quelque chose de plus chaud et rejoignit les sœurs et Pauline dans le salon. Le petit groupe fut rapidement rejoint par Rachel accompagné de Charles. L'ambiance jusque-là bon enfant se refroidit à l'arrivée de ce dernier. Tout le monde se crispa, les mâchoires serrées personne ne parla durant de longues minutes. Luna apparut enfin, à ses côtés Ady semblait livide, le teint pâle et le visage marqué par d'épaisses cernes autour de ses yeux.

— Ady ça va ? T'as pas l'air bien, s'inquiéta Sélina.
— Oui, oui, je dois juste être un peu malade, répondit-elle d'une petite voix. Qu'est-ce qu'il fait là celui-là ? lança-t-elle en voyant le chasseur qui l'avait retenu prisonnière.
— Il est là pour nous aider, il a peut-être un moyen de sauver Alyce, le défendit immédiatement Rachel.
— Oh ! Et qui a-t-il besoin de kidnapper cette fois, rétorqua sèchement l'adolescente. 
— Personne, il... commença la nymphe.
— Laisse, l'interrompit Charles en posant sa main sur son bras. Tu as raison, je te dois des excuses, je vous en dois à tous, je vous ai mal jugé... Je veux vous aider pour réparer mes erreurs, s'ils vous plaît, laissez-moi une seconde chance.
— Ce n'est pas comme si on avait le choix. En revanche ne t'avise pas de nous trahir ou tu le paieras cher, s'exclama Sélina. Bon, alors comment on fait marcher cet pierre ! reprit-elle en s'allumant une cigarette.
— Eh bien, il faut remplir un bol de sang humain auquel on ajoute quelques gouttes d'eau bénites et une poignée de terre provenant d'un cimetière, le plus vieux possible. Enfin et c'est là que ça ce complique, il nous faut une fiole du sang d'une sorcière morte depuis un siècle et du phellinus cryptarum, c'est un champignon assez rare qui s'attaque au bois dans les caves humides.
— Où est-ce qu'on va trouver ça ? se découragea Ady.
— Le sang de sorcière ne sera pas si compliqué à trouver que ça, intervint Alyce. En réalité il était très courant par le passé que les sorcières conservent des fioles de sang de leurs ancêtres et parfois même pendant plusieurs siècles. C'est un ingrédient indispensable à de nombreux rituels.
— C'est bien de savoir ça, mais ça ne nous dit pas ou en trouver ! lui fit remarquer sa sœur.
— En faite si, sur l'un des livres de rituels, grand-mère à annoté une adresse.

SorcellerieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant