Chapitre 23 : Ruptures

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La douce lumière du soleil pénétra la petite chambre des deux jeunes femmes. Elles se réveillaient lentement d'une courte nuit sans sommeil, sans repos pour leurs corps épuisées. Leurs regards s'ouvrirent l'un sur l'autre, un léger sourire s'afficha sur leurs lèvres malgré leurs cœurs lourds. Luna passa sa main sur le visage d'Ady, caressant sa joue du bout de ses doigts avant de les s'enfouir dans sa longue chevelure immaculée.
— Tu ne m'a pas dit ce qu'il c'était passé avec Valentin, pourquoi ça c'était mal terminé
— Je crois que ça ne c'est jamais vraiment bien passé entre nous... Au bout de deux mois, j'ai appris qu'il m'avait trompé avec la moitié du lycée et j'exagère à peine ! fit-elle en souriant. Le pire c'était que tout le monde le savait sauf moi, continua-t-elle plus sérieusement. Pour me venger j'ai couché avec son meilleur ami depuis toujours et me suis assuré qu'il l'apprenne. Il n'a pas vraiment apprécié et a publié des messages ou je critiquais les trois-quarts du lycée. Déjà que j'étais pas très aimé, tout le monde m'a tourner le dos à part Jordan et Émilie... Du coup j'ai mis des photos de lui nu sur internet...
— Toi tu fais dans le revenge porn ? C'est bon à savoir si je veux te quitter, se moqua Luna.
— Arrêtes, j'ai regretté tout de suite. J'ai supprimé les photos au bout de deux minutes, mais tu connais internet, le mal était fait. Je m'en voulais tellement d'avoir fait ça que j'ai pas dormi pendant des jours jusqu'à ce que la dernière photo disparaisse. C'était une période horrible.
— Je comprends, mais... Luna s'arrêta, un bruit retentit dans l'entrée.
Les deux jeunes femmes se levèrent de leur lit et s'élancèrent dans le couloir.

— Derek ! hurla Miysis en entrant dans la maison.
— Derek ne veut plus te voir ! Je te suis reconnaissante d'être venue et de t'être battu contre Morrigan pour me sauvé, mais si tu ne veux plus nous aider tu n'as qu'à partir !
— Je ne le laisserai pas mourir ici, pas après tout ce que j'ai fais pour lui.
Les mains de la sorcière s'enflammaient lorsque Derek descendit rapidement les marches de l'escalier.
— Sélina, je m'en occupe ! fit-il en faisant face à Miysis.
La jeune femme se calma, elle aida Rachel à se relever et retourna dans le salon avec elle.
— Miysis, je ne partirais pas avec toi, je ne reviendrais plus jamais avec toi, c'est fini, s'exclama-t-il sèchement.
— Tu ne peux pas faire ça, tu as besoin de moi !
— Tu m'a appris tous ce que j'avais besoin de savoir sur mes ancêtres et si je me souviens bien tu as juré obéissance au Félis Noctis. Je suis le dernier représentant de cette race et je t'ordonne de rentrer en Égypte et de ne plus chercher à me voir !
— Bien, on dirait qu'elle a gagné ! s'écria-t-elle tentant de masquer la peine enlaçant son cœur. Profitez des quelques jours qui vous reste avant que vous ne soyez tous tué ! scanda-t-elle avant de se retourner et de s'élancer vers la grande rue du village.

Les rayons du soleil, atteignant à peine son zénith, étincelait à la surface trouble de la marre. Ellacus se prélassait dans le marécage, la faim tiraillant ses entrailles. Elle émergea divinement des flots, des perles d'eaux scintillantes ruisselant sur son corps aussi beau et fascinant que terriblement effrayant. Elle plongea ses mains au milieu des algues, se laissant pénétrer par les pensées de chacune de ses plantes, de chaque êtres vivant dans les eaux de la forêt ou dépendant d'elle. Elle cherchait au travers de leurs yeux la présence d'une proie à dévorer, mais rien, aucun humain ne s'était aventuré dans ses bois.
— Je suis affamée, s'écria-t-elle en s'approchant d'Arachnyd.
— Moi aussi, j'allais demander aux insectes de localiser une proie.
— J'ai déjà essayé, les hommes ont trop peur de cette forêt pour s'y aventurer.
— J'ai peut-être ce qu'il nous faut. La femme à laquelle j'ai volé le cœur, je ne l'ai pas dévoré, je n'avais pas faim. J'ai enfermée son corps dans un cocon pour m'en délecter plus tard.
— Je n'avais pas pensé à en faire autant, peut-être que tu aurais dû gagner cette compétition après tout.
— Pour ce que t'as apporté ta victoire, je m'en passerai, sourit-t-elle avant de disparaître derrière les arbres.
Le cocon de soie immaculée s'écrasa sur l'herbe séchée par le soleil de la clairière. De leurs longs ongles tranchant les deux protectrices déchirèrent la couche blanche. À l'intérieur, le corps n'avait plus rien d'humain, mais n'était plus qu'un amas de chair rougeâtre dégageant une infecte odeur de putréfaction qui semblait ravir les narines des deux femmes.
— Cela me rappelle tant de souvenir... souffla Arachnyd. Nos grand repas ensemble, tout les cinq insouciants et heureux jusqu'à ce que l'on chasse, que l'on nous traquent jusqu'aux derniers...
— Heureusement nous avons eu le temps de sauver nos esprits en les confiant au gardien de nos pouvoirs, le chêne, l'araignée, l'eau noire et le sanglier avant que nos corps ne succombe. Cela nous donne une nouvelle chance de libérer le monde de l'infestation humaine, pillant les ressources de la nature sans se soucier des autres êtres vivants, continua Ellacus.
— Je ne peux m'empêcher de penser à ce qui va se passer. L'esprit d'Aprum est en train de s'immiscer dans le crâne du jeune homme que nous lui avons offert, de transformer son corps pour qu'il soit plus fort, mais nous ne serons que trois. Rachel a prit le dessus sur Silvaya, il n'y a aucune chance qu'elle la contrôle à nouveau, elle ne se laissera pas faire.
— Tu as raison, le seul moyen de la retrouver est de tuer Rachel et trouver un nouvel hôte à Silvaya.

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