Chapitre 12 : Servantes

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La nuit régnait seule sur le paisible village de campagne depuis quelques heures déjà. Lorsque les cloches de l'église sonnèrent minuit, Sélina et Jonathan décidèrent d'aller chez le jeune homme pour avoir plus de tranquillité. Sur le chemin peu éclairé par les rayons de la lune et l'unique réverbère, le jeune couple passa devant la maison de Miysis en se tenant par la main.

Soudain, le miaulement bruyant d'un chat retentit dans la nuit. Le félin surgit de l'obscurité et traversa la route en jetant un regard noir à la sorcière. Mais Sélina, surprise par cet animal, sursauta et manqua de peu de tomber au sol.
— Ça va, c'est juste un chat ! lui fit Jonathan pour la calmer.

La sorcière baissa son regard et remarqua que ses mains c'étaient enflammées sans qu'elle ne comprenne pourquoi. C'était la deuxième fois que cela se produisait en peu de temps et de l'inquiétude commençait à naitre en elle. Si quelqu'un l'avait vu, ou pire, si elle avait blessé un innocent, si elle avait blessé Jonathan...

— Pardon, je crois que, que j'ai un peu surréagi, fit-elle simplement pour ne pas l'inquiéter, en passant une main tremblante dans ses cheveux.
— Ne t'inquiètes pas, je comprend. Tu as vécu quelque chose de traumatisant par ici.

Sélina n'avait même pas repensé à cela, mais laissa croire au jeune homme qu'il raison. Ils continuèrent leur route ensemble bien que la jeune femme, encore troublé préféra garder un peu de distance.

Assit sur le petit muret de pierre qui délimitait la propriété de Miysis, le chat observait les intrus s'éloigner. Il avait accompli sa mission de ne pas les laisser s'approcher de trop prêt en cette nuit particulière.

À l'intérieur de la maison, l'égyptienne traçait une triangle autour du corps de Derek. Une odeur d'encens embaumait la pièce de forme pyramidale et éclairée de torches disposées aux quatre coins du lieu. Après la forme géométrique, Miysis poursuivit en dessinant quelques hiéroglyphes minutieusement exécutés. Le sol et les murs en étaient recouverts.

La jeune femme se retourna, elle se saisit d'un petit coffre poussiéreux et s'empara de son contenu, une magnifique amulette. Cette amulette en or était ornée d'un énorme saphir, qui avec les décorations qui l'entouraient représentaient un scarabée. Dans le coffre se trouvait également un très ancien papyrus. Elle s'en saisit délicatement après avoir disposé le collier mystique autour de son cou et récita à haute voix l'inscription qui était inscrite dessus.

Le saphir se mit alors à illuminer d'une lumière blanche, il fut suivi par tout les hiéroglyphes ornants les murs, puis enfin par les yeux de Miysis. Elle se releva calmement et plaça ses mains sur la pointe du triangle, peu à peu, la forme se mit scintiller, avant que toute la pièce ne soit plongé dans le noir complet. Lentement, les torches se rallumaient, tandis que Miysis se saisissait d'un grand panier en osier remplie des petites bandes de tissus blanches que l'égyptienne avait préparé à l'avance. Elle en prit une et l'enroula autour du corps de Derek.

Durant des heures, elle effectua cette même action, jusqu'à ce que le défunt soit entièrement recouvert par ces bandes de tissus telle une momie. Une odeur particulièrement agréable ce dégageait de la dépouille, un doux mélange d'encens et de senteur florale.

***

Les maisons de pierres apparurent enfin devant eux après la longue escalade du chemin menant à la rivière. Alyce et Théodore ne ressentaient pas la fatigue de leur marche, ils n'avaient fait que rire et rêver lorsque le jeune homme lui racontait ce qu'il avait vécu. Il en avait tellement à dire, qu'Alyce avait l'impression qu'il avait vécu mille vies. Elle n'avait plus qu'une crainte, arrivée devant chez elle et de devoir rentrer.

Alors qu'ils remontaient la place du village, ils virent Sélina et Jonathan sortir de la maison familiale. Comme des enfants, ils se cachèrent derrière un muret pour ne pas être vu. Ils restèrent là quelques minutes avant de courir dans la direction opposée. Allongé sur un banc, ils admiraient le magnifique ciel étoilé. C'était ce qui lui manquait le plus quand elle était en ville, pouvoir contempler les constellations et autres rassemblement d'étoiles et non cet immonde brouillard lumineux au-dessus de sa tête.

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