La rage au ventre [Antoine Griezmann] {Terminée}

Chapitre 5

*À écoute avec We Don't Talk Anymore en deuxième média!*
Chapitre 5:

Je prends mon appareil photo et ma jacket. Je dois aller photographier les garçons pendant l'entrainement. Je n'en ai aucune envie. Je déteste le foot et sincèrement, je n'aime pas regarder non plus. Mais, il faut que je le fasse pour mon père. Il fait beaucoup d'efforts pour moi, alors c'est a mon tour. Un petit chemin se fait jusqu'au terrain d'entrainement, je m'y déplace en chantonnant ma chanson du moment: We Don't Talk Anymore.

-''I just hope you're lying next to somebody. Who knows how to love you like me. There must be a good reason that you're gone. Every now and then I think you might want me to, Come show up at your door, But I'm just too afraid that I'll be wrong..''
-Tu chantes bien Deschamps.

Je sursaute et me retourne précipitamment. Antoine passe à côté de moi en courant et me dépasse. Bien sur que c'était lui. Toujours en retard. Je continue de marcher et arrive au terrain. Ils s'échauffent déjà tous alors je pose mon sac et en sors mon appareil. Je prends quelques clichés des joueurs mais aussi de mon père et du staff. Le paysage n'est pas oublié par mon esprit. Je prends des photos de quelques arbres, sans importance, et du château. Mon esprit vagabonde. Je regarde totalement ailleurs mais un ballon dans la figure me rappelle où je suis.
-Qui est le crétin qui ne sait pas contrôler son ballon? je crie folle de rage.

Dimitri arrive en courant et éclate de rire en voyant mon visage en colère. Si à lui ça lui fait rire, moi non. J'enlève mon appareil qui pendait autour de mon cou et le pose sur le banc de touche. Je prends le ballon entre les mains et le shoot bien loin du terrain.
-Bien, maintenant, tu vas le chercher. Peu importe où il s'est arrêté.

Je reprends l'appareil et me prépare à prendre d'autres photos mais tout le monde regarde. A nouveau, j'ai envie de dire. On dirait qu'ils n'ont jamais vu ça.
-Quoi? Vous n'avez jamais vu une fille shooter un ballon? Aller, retournez a votre entrainement.

Ils retournent tous à leur occupations mais Dimitri reste à côté de moi, la tête baissée. Oh pauvre enfant, il n'a pas envie d'aller chercher le ballon? Mais c'est ce qu'ils font pendant 90 minutes non? Ils courent derrière un ballon comme des toutous.
-Qu'est-ce qu'il y a Dimitri?
-Tu as changé, Fan'. Tu n'es plus ma carotte d'avant.
-Bah excuse-moi. Tu iras réclamer chez le pilote de l'avion. Ah non ! Il est mort!

Et je m'en vais. Je ne devrais peut-être pas être aussi méchante avec eux mais ils me tapent sans cesse sur le système. Ils n'ont qu'à faire attention. Je vois qu'il se dirige vers Hugo. Celui-ci le prend dans ses bras et le réconforte. J'y suis peut-être allée trop fort. Il ne voulait que rigoler. Hugo lui chuchote quelque chose à l'oreille et Dimitri hauche la tête.
-Tu sais Fanny, je veux juste devenir ton ami. Et eux, ils veulent le redevenir. Dimitri et Hugo sont très affectés par ton amnésie. Ils me l'ont dit hier. Tu ne devrais pas être aussi dure avec eux. Laisse toi guider par l'air et Clairefontaine. Tu verras, cet endroit a des pouvoirs. Je souhaite juste que tu arrêtes d'avoir cette tronche de mécontentement sans cesse. C'est à moi de l'avoir, tu m'as piquée mon petit-déj.
Je regarde Antoine et lui souris. Il a peut-être raison. Et si je me laissais guider? Et si je me laissais aller? Je profiterais sûrement plus que maintenant. Ils ne me veulent pas de mal ces gens.

-Je vais essayer. Je ne promets rien.
Il sourit et retourne au milieu du terrain. Je le regarde faire des passes à Giroud qui passe à Gignac?
-Bien jouer Grizzi!

Puis arrive le moment d'entrainer les gardiens. Les attaquants s'acharnent sur eux. Hugo les arrêtent les yeux fermés. Il en est même fier. Le fait qu'Hugo soit venu hier soir me parler de mon passé dans l'équipe, ça m'a fait un peu de bien. Je ne me souviens pratiquement de rien. Mon père m'a déjà raconté certaines choses, il m'a déjà montré des photos mais pas beaucoup  de souvenirs me sont revenus. Je me suis souvenue d'un moment avec Dimitri, avant de venir à Clairefontaine. Mon père m'a rendu une photo vieille d'il y a 2-3 ans. Avant la coupe du monde ici à Clairefontaine. J'étais petite et mon papa m'y avait emmener pour que je fasse connaissance avec l'équipe. Selon ce que mon père m'a dit.
-Fanny! Tu veux venir essayer de marquer?
Je regarde mon interlocuteur. C'est euh... Blaise? Ouais c'est ça. Yes!
-Je.. euh.. Non ça va aller merci.
-Oh aller!! crient tous ses coéquipiers.
Je n'en ai aucune envie. Vraiment aucune. Mais bon, je vais leur faire plaisir. Et je sais que mon père aussi sera content.
-Pénalty!

Je me place devant Hugo. Je respire un bon coup et recule. Mon père siffle et je tire. Je tire de toutes mes forces. Et c'est le but. Le seul qu'Hugo n'ait pas réussi à arrêter aujourd'hui. Les garçons me sautent tous dessus en criant de joie. Je rigole à gorge déployée lorsqu'ils me portent.
-Euh, les gars.
On s'arrête tous et regardons Hugo. Il nous montre le filet... Il y a un trou dedans. Ce n'est pas moi qui ai fait ça tout de même, si?
-En plus de butter, tu troues le but. Eh bien Didier, vous ne faites pas les choses à moitié.

Je n'y crois pas