Chapitre 17

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Chapitre 17:

J'ai le droit de dire qu'on a perdu la course d'orientation? On a tellement perdu que moi-même je me suis perdue. J'ai donc décidé, pour ne pas plus m'enfoncée dans la forêt, de rester assise sur une souche et attendre qu'un miracle arrive. Avant demain si possible. Je regarde d'un côté et de l'autre pour voir si une de ces brutes ne se déciderait pas à passer par la. Je commence quand même à me dire que je n'aurais peut-être pas du réagir comme ça. Après tout, nous ne sommes rien l'un pour l'autre. Ce n'est qu'un pauvre idiot. Un mec facile. On lui dit chien, il dit chat mais après il dit quand même chien pour ne pas blesser la personne. Erika s'est servie de lui pour pouvoir recevoir une certaine somme pour Mia. Je sais comment fonctionnent certaines personnes dans ce monde, l'argent vaut plus que l'amour d'une personne chère. Je veux dire, elle est quand même capable de lui dire que tout est fini par téléphone et le jour d'après, elle se pointe pour faire sa meuf gentille. Je suis sérieuse, ce genre de personne m'énerve au plus grand point. Mais en y réfléchissant, je ne sais même pas pourquoi j'ai réagis comme ça. Et je savais pertinemment que ce mec n'était pas pour moi. On est trop différents niveau caractères.

Je me lève et marche un peu pour m'enlever toutes ces idées de la tête. Les oiseaux chantent, les feuilles sont vertes et tout est tellement beau ici. Si seulement je pouvais rester dans cette forêt pour toujours. Je prends mon téléphone pour regarder l'heure mais il ne s'allume même plus. Rappelez-moi de le mettre à charger la prochaine fois que je quitte Clairefontaine pour une course d'orientation. Ils ne vont même pas venir me chercher. Tout le monde s'en fout, j'ai été tellement odieuse avec eux dès le début. C'est vraiment un soulagement pour eux de ne plus m'avoir dans les pattes. La fin d'après-midi s'entame déjà et je n'ai toujours pas été retrouvée. Je me pose par terre, je ferme les yeux et m'appuie contre l'arbre derrière moi. Je réfléchis à ma vie. Si on me retrouve, je pars directement à Paris. J'en ai vraiment marre de passer pour la conne de service. Mon père fait tout pour que je me plaise ici mais certains sportifs ont vraiment le don de me mettre les nerf sur ''ON''. Paul est vraiment insupportable avec ses blagues à deux balles. Il en fait à toutes les minutes et à toutes les sauces. Il en fait sur les blancs, les portugais, les français et même sur les personnes de peau foncée comme lui, et je peux vous dire qu'il est vraiment fière de ses blagues. Il se moque de lui-même.

La nuit tombe et personne ne m'a encore trouvée. Faut-il déjà qu'ils aient commencé à me chercher. Je ne peux pas être partie si loin que ça quand même. Je n'ai couru que quelques minutes. Bon, peut-être que j'ai beaucoup trop couru. Je décide de me coucher sur le sol et de dormir. Au pire je meurs d'hypothermie au printemps et voilà. Je ferme les yeux et essaie de dormir sauf que des bruits se font entendre. Des pas, lents, très très lents. Je me lève rapidement et prends dans le sac une lampe torche, je l'allume et regarde autour de moi mais personne à l'horizon. Je m'arrête de respirer et essaie d'écouter quelque chose. Les pas continuent et j'ai l'impression qu'ils sont de plus en plus près de moi. Je me retourne quand j'entends soudainement une branche craquer mais ce n'est qu'un oiseau. Je me retourne à nouveau pour regarder devant moi, les pas se rapprochent encore. Puis s'arrêtent. Je tourne sur moi-même avec ma lampe. Rien à déclarer. Je continue puis soudain ma lampe rencontre des yeux noirs. Je pousse un énorme crie à la Lydia de Teen Wolf et la salle bête qui semblait être un sanglier s'en va en courant. Il y a des sangliers ici? Je m'assieds donc à nouveau par terre et attends que le jour se lève.

-Vous croyez qu'elle est morte?
-Mais non pauvre con, tu ne vois pas qu'elle respire. Elle est juste endormie. Par contre, sa main à l'air vachement mal en point.
-Elle est complètement gelée, ses lèvres sont violettes et ses cheveux sont givrés, on m'explique?
-Mais vous êtes tous con ou comment ça se fait? Vous êtes footballeurs mais quand même. Elle est rester toute la nuit contre un arbre, dans une forêt. Vous croyez qu'il fait chaud en forêt, que se soit le printemps, l'automne ou même l'été? Elle est complètement frigorifiée.

J'entends des voix mais je n'arrive pas à discerner de qui il s'agit.
-Vous croyez qu'elle va bientôt se réveiller?
-Tien, il s'inquiète! C'est bien le moment. Tu as perdu ma fille dans le milieu de la forêt, elle est gelée et on ne sait même pas si elle va se réveiller. Alors sincèrement, Antoine, tes questions tu peux les garder. Toi, comme tous les autres. J'aimerais que vous me laissiez seul avec ma fille.

La porte s'ouvre puis se referme. Mon père me fait un bisou sur le front et me demande pardon. Mais pardon de quoi au juste? Ce n'est entièrement pas de sa faute. C'est moi qui suis partie en courant. J'ouvre légèrement les yeux et vois mon papa, un mouchoir coincé entre sa main et son nez, pleurer à petites larmes. Je pose ma main sur sa joue et il me regarde enfin. Il souris et me fait un bisou sur la joue.
-Repose-toi chérie, tu es très froide et sûrement très fatiguée.

Je hoche la tête et ferme les yeux. Je suis sur le lit de mon papa et je le sens s'installer à côté de moi.
-Je suis là si tu as besoin.

Didier, tu es mon héros.

La rage au ventre [Antoine Griezmann] {Terminée}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant