La rage au ventre [Antoine Griezmann] {Terminée}

Chapitre 64

Ce chapitre ne contiendra pas de dialogue. Il est dédier aux pensées de Fanny uniquement. Ce chapitre n'est pas forcément nécessaire à l'histoire mais il serait bien d'être lu pour que vous sachiez plus ou moins son ressenti. Bonne lecture!!

Chapitre 64:

Trainant les pieds dans le sable, je marche près de l'eau de l'océan Atlantique nord. Ma longue robe traine et se mouille un peu mais je n'y pense pas trop. J'ai appelé Antoine quelques minutes plutôt pour lui dire que j'allais bien mais que j'avais besoin d'être un peu seule. Si Julie m'avait entendue, elle m'aurait balancé que je faisais encore ma petite chouchou et ma victime. Elle a sûrement raison. J'en fais peut-être des caisses pour rien. Je le sais bien mais je ne le fais pas exprès.

Antoine m'a crié dessus. Me disant qu'il s'était fait un sang d'ancre et que j'étais complètement inconsciente de partir toute une journée comme ça sans prévenir personne. Je le conçois. Mais j'avais besoin de réfléchir à tout ça.

En février, je me dirigeais vers l'Allemagne avec l'équipe de France pour un match amical. Notre avion s'est craché, je suis l'une des seule survivante. Je suis devenue amnésique oubliant mon passé ainsi que les membres de ma famille.

De février à mai, je suis restée enfermer dans un hôpital où les seules personnes qui avait le droit d'entrer étaient mes parents et mon soi-disant meilleur ami, Théo. Tiens, parlons-en. Depuis la fête des familles à Clairefontaine, je ne l'ai plus jamais revu. Il ne m'a jamais recontactée, pas d'appels, pas de messages. On voit le meilleur ami qu'il est.

Mai, je me retrouve dans une situation désastreuse avec mon père qui ne supporte plus mon comportement d'adolescente prè-pubert complètement disjonctée. Je sais que le fait de perdre ma mémoire m'a rendue incontrôlable et je pense que ce petit séjour à Clairefontaine m'a fait redevenir ce que j'étais avant l'accident.

Fin mai, je rencontre Antoine. L'ouragan Antoine. Je ne savais pas dans quoi je m'étais embarquée avec lui. D'abord tous ces petits jeux entre nous. Les crasses qu'on se faisait mutuellement étaient bien drôles au début jusqu'à ce que ça en devienne trop. Je suis tombée follement amoureuse de lui, je me suis donnée à lui, je lui ai tout raconté. Peut-être que je n'aurais jamais dû lui faire confiance mais jusqu'à maintenant, il ne m'a déçue qu'une fois en me larguant juste après m'avoir fait l'amour. A cause de lui, j'ai souffert, beaucoup mais je m'en suis remise. Puis lorsque j'allais déjà un peu, il est revenu à la charge et me voilà aujourd'hui avec lui et heureuse. Je l'espère pour un long moment.

Juin, ma mère débarque, après d'innombrables mois, dans ma vie. Elle m'annonce qu'elle vit avec un cancer et qu'elle va bientôt mourir. Comment vivre les retrouvailles et aussitôt les adieux avec votre mère? Ma mère était mon héroïne. Je l'aimais plus que tout et j'avais besoin d'elle. Elle m'a tellement aidé les peu de jours où elle était encore là. Son départ dans l'autre monde m'a beaucoup bouleversé. J'ai essayé de ne pas le montrer mais on ne peut pas cacher éternellement ce que l'on ressent. Ma mère me manque et si aujourd'hui je suis en vie c'est entièrement grâce à elle. Lorsque j'ai voulu mettre fin à mes jours après avoir découvert Martina, soit Cassiopée, dans le lit ou plutôt bureau de mon père, elle m'a dis des choses, elle m'a ouvert les yeux. J'ai compris que je faisais une erreur en partant alors qu'il avaient besoin de moi. Ma mère était, est et sera pour toujours ma mère. On en a qu'une, qu'elle soit dans ce monde ou dans l'autre.

Juin, mon père dérape. Elle vient à préférer une fille qu'il ne connaît ni d'Adam ni d'Eve. Période dure pour moi vu que les garçons se liguent contre moi et que je me retrouve toute seule. Moment assez intense aussi car c'est là que je me rapproche de Julie. Julie qui m'en veux d'être la fille de Didier Deschamps et d'avoir eu mon boulot d'été sans le vouloir. Julie qui me déteste. Julie que j'aime malgré tout. Elle m'a blessée mais je ne peux pas lui en vouloir.

Juillet, Antoine me largue comme la merde que je suis comme dirait Julie. Elle a sûrement raison, je fais trop ma victime mais quand je regarde ce que j'ai vécu en si peu de temps, je me dis que je n'ai pas assez pleurer. Je fais peut-être ma prétentieuse mais je pense que beaucoup de personnes auraient franchis la porte blanche avant de mourir après le suicide. Je me suis relevée pour rester dans ce monde. J'aime les gens qui m'entourent mais tout ça devient beaucoup trop difficile. Ma vie est un désastre depuis mon accident. Je suis maudite et je rends malheur aux autres.

Mon frère réapparaît avec son mari et son fils. Je découvre que je suis tante. Je fais en sorte que mon père et mon frère se reparlent pour éliminer les tensions qui dansaient dans la famille Deschamps. Au jour d'aujourd'hui, je me dis que j'ai fait un magnifique parcourt.

Je m'assieds sur le sable et regarde le soleil se coucher. Les couleur du ciel se mélange dans mes yeux et dans ma tête. Que j'aimerais revenir au mois de février, où je décide de ne pas partir en Allemagne. Je serait restée la même qu'avant, je n'aurais pas fait autant de conneries, je n'aurais pas vécu tout ce que j'ai vécu. Je n'aurais surtout pas rencontré Antoine... Cet homme qui me rend si heureuse mais si triste à la fois. Aimer quelqu'un s'est lui donner le pouvoir de nous détruire. Et c'est ce qu'il se passe avec Antoine. On est bien quand on est ensemble mais dès qu'on est séparé, on devient blessant l'un envers l'autre, on n'est plus nous-mêmes. Je ne veux même pas imaginer quand il partira en Espagne et que moi je devrai rester à Paris pour me trouver un job. Mon amour pour Antoine est destructeur. Mais il faut que cela change. Il faut que j'arrête de me morfondre pour un rien, il faut que je devienne plus forte que ça. Il faut que je grandisse. Fini les caprices, fini les conneries. Il faut que ça change. Et ce, dès maintenant.

Je suis Fanny Deschamps