La rage au ventre [Antoine Griezmann] {Terminée}

Chapitre 21

Chapitre 21:

10 minutes sont passées depuis que le match a repris. Je sens nos joueurs se stresser. Je décide donc de me lever du banc et de pousser une bonne gueuler.
-BORDEL DE MERDE, OLIVE MARQUE MOI CE BUT!!

Paul essaie de marquer mais ce... merveilleux gardien roumain l'a arrêté de justesse. Corner pour la EDF. Dim shoot la balle et un grand fouilli se passe avant que, enfin, cette foutue balle entre dans les filet roumain. Devinez qui a marqué? C'est Olive!!! Direct il vient me sauter dans les bras et tous les autres se joignent à nous. Antoine, vu qu'il est petit, saute au dessus de tous. On est super content et ça peut se sentir. Olivier vient faire une poignée de main à mon père et repart sur le terrain. Je retourne sur le banc et prends la main de mon père.
-Je te l'avais dit!

63ème minutes. La fin de ma vie. L'arbitre annonce un pénalty. Pour l'équipe Roumaine. Le numéro 19 de l'équipe adverse se positionne en face d'Hugo et attend le sifflement de l'arbitre.

-Aller, Hugo... Ne le laisse pas passer.

Le sifflet retenti et Stancu, le n°19, shoote. Bonne feinte et bonne chance à eux, il marque. Je m'assieds et boude. Le joueur n°19 passe à côté de moi et m'envoie un baiser avec sa main. Pfff, connard. Je sens les bleus se tendrent plus qu'avant. Je peux ressentir leur pression. Mais je sais, je le sens, ils vont y arriver.

Le temps passe. Le temps passe. Le temps passe. Dans 3 minutes c'est la fin du match. Bon.. on a fait match nul, on n'a pas perdu au moins... Je commence à ranger mon appareil et toutes mes affaires quand tout le monde crie. Je me retourne vivement et vois Dimitri se faire pousser par terre et faire le pingouin. Tout le monde se jette sur lui et crie. On a gagné? Je regarde mon père avec incompréhension mais il ne me porte pas grande attention. Il frappe dans ses mains et crie de joie. Ils sont tous contents, j'en déduis qu'il a marqué. 3 minutes sont additionnés mais la fin du match se fait calmement. Lors des trois coups de sifflet, les Bleus sautent de joie et je leur saute dessus. AHAHA!!!!

Dans le car, la joie se fait entendre. Chanter à tue tête. Tous les joueurs ainsi que le staff s'amuse. Je décide de m'installer à côté d'Antoine qui est seul dans son coin. Il n'a pas l'air très joyeux.
-Hey... ça ne va pas?
-Fan'... J'aimerais rester seul, s'il te plaît.

Okay! Le vent monumental. Je me lève et pars vers l'avant du car. Il ma foutu le moral a zéro. Je voulais juste lui demander ce qu'il avait. A chaque fois que je veux faire ma gentille, il m'envoie balader. Sérieux, ça commence à me gaver.

-Tu viens pas faire la fête avec nous?
Je regarde mon interlocuteur qui n'est autre que mon cher grand frère, Hugo.
-Non... Je n'ai pas très envie.

Il me décoiffe et s'en va en affichant un énorme sourire. J'aime sa joie de vivre, à Hugo. Peu importe le truc qui peut lui tomber sur la tête, il est toujours heureux. Bon, pas toujours mais la plupart du temps. Mon père s'installe à mes côté et je pose ma tête sur ses genoux. Il me caresse la tête et me remercie.
-De quoi? Je n'ai rien fait.
-Tu es là. C'est tout ce qui compte.

On sourit les deux et on est heureux. Nous deux, ça va très bien. Pas besoin de quelqu'un d'autre. Si ma mère est partie, ce n'est pas grave. Parce que je suis sûre que amnésique ou pas, je suis bien plus heureuse sans ma mère qu'avant.

D'un coup, on entend la musique s'arrêter et les joueurs râlent.
-ANTOINE!!
-Oh ça va, faites pas vos gamins. Votre musique me pompe l'air.

Mais c'est une blague ce mec? Il est de mauvaise bah il n'a qu'à sauter du bus. Merde quoi, pourquoi on devrait gâcher notre joie pour lui. Je vais pas le laisser faire. Je me lève et me dirige vers lui.
-T'es pas content, c'est pareil. Tu te casse de ce bus et tu nous laisse fêter. Mais on va pas arrêter la musique et surtout pas à cause de toi. Tu n'as qu'à mettre tes écouteurs et écouter ta propre musique mais fait pas chier les autres à cause de ta mauvaise humeur. Si t'est pas content parce que tu n'as pas marqué, tu n'avais qu'à bouger ton gros cul pour faire en sorte de marquer. Mais viens pas gâcher ce moment juste pour ta gueule. Sale gamin!

Je prends la sono de Laurent et branche la musique dessus. Et tout le monde se remet à chanter et à danser. T'es pas content Grizzi, tout le monde s'en fout!
Je reviens à ma place et mon père me regarde avec un sourire aussi grand que celui de la statue de la Liberté.

-Quoi?
-Tu ne trouves pas que tu as été trop dure avec lui? Tu l'aimes bien en plus. Je le sais.
-Non, je ne l'aime pas bien. Je ne peux plus le supporter. C'est un gros gamin de 25 balais. Pourquoi il empêche les autres de s'amuser? Je ne comprends pas.
-Moi je sais pourquoi.
Je le regarde avec de gros points d'interrogation dans les yeux.

-Tu as serré la main de tous les joueurs en leur disant que tu étais fière d'eux. Sauf lui. Je sais ce que vaut Antoine. Il a tout donné aujourd'hui. Il voulait te rendre fière de lui. Il voulait que tu soit fière, c'est un peu sa façon de te demander pardon de t'avoir perdue dans la forêt. Il voulait que quelqu'un le soutienne vraiment. Il comptait sur toi.

Ouais bah, excusez-moi. Je ne pouvais pas le deviner. Je ne suis pas une sorcière.

Au fond de moi, je savais que j'étais fière de lui