Prologue

3.5K 120 69
                                    

Prologue

Lily s'affairait dans la cuisine de son petit appartement londonien. Elle avait relevé ses cheveux en un joli chignon négligé et fredonnait, jetant de légers coups d'œil à l'horloge. Elle avait l'impression de passer son temps à l'attendre. Il rentrait de plus en plus tard. Elle aurait dû se montrer plus compréhensive, plus patiente mais cela la rendait folle de rester ici à jouer les parfaites maîtresses de maison. Leurs seules sorties à deux consistaient à aller diner avec Pétunia et son horrible fiancé.

James se coucha sur le ventre, des sorts mortels filant au-dessus de lui, frôlant sa chevelure hirsute. Sirius qui en avait fait de même pouffa doucement de rire en voyant le mince filet de fumée s'élever au-dessus de la tête de son meilleur ami.

– Oh la ferme Sirius, s'agaça James en éteignant l'incendie qui menaçait de se déclencher sur son crâne.

– T'enflammes pas mon amour, elle risquerait de te quitter si tu devenais chauve.

– Concentrez-vous, leur ordonna Remus, qui sortait d'on ne sait où.

– Moony ? T'es pas mort ? s'étonna James.

– Attends mais alors c'est le corps de qui ça ? demanda Sirius en pointant un cadavre carbonisé qui gisait près d'eux.

– On se le trimballe depuis une demi-heure ! s'exclama James, s'adressant à un Remus abasourdi de se voir reprocher d'être en vie.

– Pardon, s'excusa le garçon s'en même s'en rendre compte, par réflexe ce qui provoqua le rire des deux autres qui se payait joyeusement sa tête.

Et comme si cela n'était pas suffisant, Peter les rejoignit à son tour, trainant derrière lui un corps carbonisé, qu'il lâcha en apercevant Remus.

– Moony ? T'es pas mort ? demanda-t-il en lâchant lui aussi le cadavre. Mais c'est qui ça alors ?

Remus poussa un soupire interminable, reflet de son extrême lassitude. Ils étaient tombés dans une embuscade et ils trouvaient encore le moyen de faire les imbéciles. Mais derrière cette fausse insouciance on pouvait facilement déceler une inquiétude. Il fallait qu'ils se tirent d'ici et vite. Instinctivement, leur regard se tournèrent vers James. Il était celui qui les tiraient toujours d'affaire.

– Combien est-ce qu'ils sont ? demanda-t-il.

– Trop pour qu'on puisse juste foncer dans le tas, répondit Sirius.

– Ils bloquent les sorties, ajouta Remus.

– Et ils savent qu'on est là, conclu Peter qui surveillait les alentours anxieusement.

James ne put se retenir de grimacer. C'était la troisième fois ce mois-ci que les mangemorts semblaient être au courant de leur "plan". Dumbledore était même allé jusqu'à sous-entendre que l'un d'eux révélait des informations au camp adverse. Il refusait de croire ne serait-ce qu'une seconde que l'un de ses amis étaient coupable d'une telle trahison. Le plus important dans l'immédiat était de les tirer de ce trou à rats.

– Les égouts ! s'écria-t-il brusquement en prenant Peter dans ses bras. Tu es un génie mon petit rat !

– Pas les égouts ! Mes bottes sont neuves, protesta Sirius.

– Ton cercueil aussi sera neuf si tu continu à jouer les divas, s'agaça Remus.

– Je le veux en verre, et je veux que mon corps soit conservé au frais pour éviter la décomposition, précisa Sirius en aidant James à soulever une immense plaque d'égout

– Pourquoi on n'utilise pas tout simplement la magie ? demanda Peter.

– Demande ça à Remus numéro un et Remus numéro deux, répondit Sirius sarcastique en désignant les deux corps carbonisés.

– Sort de détection de magie... bordel... Jura Remus.

– Je veux des fleurs aussi et des nains qui surveillent ma dépouille jour et nuit.

– Si tu la fermes pas Sirius, je t'étouffe avec une pomme, le menaça Remus en se glissant à leur suite dans la bouche d'égout.

Ce dernier l'attendait en bas de l'échelle et le coinça délicatement contre celle-ci, ses lèvres frôlant presque les siennes. Dans la pénombre du tunnel, on ne voyait pas grand-chose, pourtant les yeux du jeune Black brillait d'une lueur de désir qu'aucune obscurité ne pouvait dissimuler au jeune loup.

– Sirius...

– Tu n'es pas assez "maléfique", je préfère que tu sois mon prince.

– Tu devrais vraiment arrêter de lire ces contes moldus.

– Dépêchez-vous ! leur cria James qui avait déjà pris une certaine avance dans le labyrinthe de couloirs, l'écho de ses pas dans l'eau sale raisonnant au loin.

James était impatient de rentrer. Cette mission avait été un véritable échec et il n'avait qu'une hâte, manger et se mettre au lit pour être en forme et de taille à affronter la colère de Fol Oeil. Alastor Maugrey était terrifiant. McGonagall passait pour une enfant de cœur à côté de lui. Il était le plus puissant et le plus efficace des Aurors que le ministère ait jamais connu. La rumeur disait qu'il avait à lui tout seul rempli plus de la moitié des geôles d'Azkaban. Et malheureusement il était aussi à la tête des opérations de l'ordre du Phoenix, ce qui signifiait que c'était à lui que James devait faire ses rapports. Les échecs récents rendaient cette tâche désagréable.

Lily lança de nouveau un coup d'œil à l'horloge. Bon sang mais qu'est ce qui pouvait prendre autant de temps. Et s'il lui été arrivé quelque chose. L'angoisse remplaça l'agacement. Elle se rassura tant bien que mal. Rien ne pouvait lui arriver. Lorsqu'elle entendit les clés s'introduire dans la serrure, elle se précipita dans l'entrée et se jeta à son cou.

– Et bien quel accueil ! s'exclama le jeune homme en riant surpris.

– J'ai eu si peur ! avoua-t-elle.

– De quoi ? Que veux-tu qu'il m'arrive, la réunion a juste durée plus longtemps que prévue.

Rien.

Rien ne pouvait arriver à Richard Grunnings. À part de se faire couper la main par l'une de ses scies et encore, il faudrait pour cela qu'il les utilise au lieu de se contenter de les vendre. Richard était raisonnable, responsable, réfléchi... Bref tous ces adjectifs et qui ne pouvaient être appliqués à James Potter.

Ce dernier venait également de rentrer chez lui, couvert de déchets et autres excréments peu ragoûtants. Sirius et Remus sur ses talons. Les trois garçons partageaient un appartement depuis qu'ils avaient quitté Poudlard. C'était un studio assez masculin. Tout du moins, il l'était jusqu'à ce qu'Hestia Jones s'y installe de manière "temporaire". C'était une très bonne amie de Dorcas Meadowes, plus connue sous le surnom "Doe". Cette dernière avait rejoint l'Ordre dès qu'elle avait été diplômée du célèbre institut de Salem, apportant dans ses bagages l'une de ses camarades. Grande brune aux yeux de biches et à l'accent américain prononcé, Hestia Jones avait réussi à conquérir le cœur du chef des maraudeurs.

Les choses avaient changé.

Lily était partie.

James était resté.

Holding a Heart - Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant