Chapitre 76 - He is the chosen one

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CHAPITRE 76

Severus ne pouvait réprimer la jalousie et l'envie qui inondait son être chaque fois qu'il passait les hautes grilles du manoir Malfoy. Face à lui se dressait la demeure dont les colonnes de marbre blanc de style colonial ne laissait aucun doute quant à la valeur inestimable de la vieille bâtisse. Sa cape claqua sous le souffle du vent et ses pas crissèrent sur les graviers de l'allée centrale bordée d'arbustes parfaitement taillés.

Narcissa avait toujours été perfectionniste et elle semblait pouvoir laisser libre cours à ce trait de caractère maintenant qu'elle était la maîtresse de maison. Il se demandait comment elle trouvait le temps de tout faire, entre le bébé, la maladie d'Abraxas, ses devoirs d'épouse et de maîtresse de maison. Il se demandait aussi s'il réussirait un jour à réaliser ses propres objectifs. Il avait parfois l'impression de ne pas avoir évolué d'un iota. Il vivait dans l'affreuse bicoque où il avait grandi. Dans le même satané village. Rien n'avait changé si ce n'est qu'Elle n'était plus là.

Il sonna et le craquement familier d'un elfe de maison se fit entendre au travers du bois millénaire de la double porte d'entrée. La répugnante créature lui lança un regard craintif en ouvrant celle-ci. Il ne doutait pas une seconde que si son véritable statut de sang était révélé, celle-ci se révélerait bien moins polie mais aux yeux de tous, il était un sang pur.

Il n'avait pas la moindre idée de ce qui avait poussé le Maître des Ténèbres à le couvrir ainsi ... mais il n'allait certainement pas s'en plaindre. Il ne serait jamais devenu le parrain de Draco Malfoy si la vérité sur son père avait été révélé. Il se dirigea vers la gargantuesque salle à manger où se déroulaient la plupart des réunions des mangemorts. Lucius était sans nul doute l'un des favoris du Mage Noir mais Severus ne pouvait s'empêcher de penser qu'il était plus apprécié que ce dernier. Il aurait juré que Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom avait un attachement pour lui qu'il n'avait pas pour les autres. Encore une fois ce n'était qu'une supposition.

Autour de la table était déjà installé Mulciber et son acolyte Avery. Bellatrix se rendait ridicule en tentant d'attirer l'attention du Maître et son fiancé Rodolphus faisait comme s'il ne la voyait pas faire. Narcissa discutait avec Goyle pendant que son mari se plaignait auprès de Crabbe. Rabastan Lestrange était absent et Yaxley en expliquait la raison aux jumeaux Carrow qui ne semblaient pas trouver l'excuse assez légitime. Une chose étrange se produisit alors. Pettigrow entra dans la pièce et le Maître posa les yeux sur ce dernier. Un sourire carnassier avait étiré son visage à la perfection altérée. Personne dans la pièce n'avait manqué cela. Chaque geste du Maître était analysé, disséqué, rapporté ... Il était semblable à un monarque autour duquel la cour s'agençait et s'organisait. Il était le rôle principal, l'étoile montante, celui dont l'histoire parlait, le seul digne d'intérêt.

- Peter ! S'exclama le Mage Noir en s'avançant les bras tendus vers le garçon qui semblait vouloir disparaitre mais également se délecter de l'attention qu'on lui prodiguait soudain.

Severus ne tenta pas de cacher son amertume ni son mépris et encore moins sa haine. Lorsqu'il voyait Pettigrow, il voyait les autres. Lupin, Black et Potter. Les souvenirs de leurs stupides farces, de leurs insultes, de leur dédain pour sa personne, affluaient. Il se sentait vulnérable malgré tout ce pouvoir qu'il avait acquis aux côtés du Maître des Ténèbres. Ils avaient aussi gagné en expérience grâce à Dumbledore. Il n'était toujours pas certain de parvenir à les vaincre s'il devait leur faire face un jour. Sans compter qu'Elle serait là pour protéger celui qu'elle avait choisi. La jalousie inonda de nouveau tout son être et il dut se faire violence pour ne pas foncer la chercher. Pour ne pas la retrouver et lui faire ouvrir les yeux. Lui avouer son propre amour. Lui montrer que Potter n'était pas fait pour elle. Il ne l'aimait pas autant que lui. Il n'aimait que sa propre personne. Il aimait être aimé. Il finirait par la quitter. Par lui briser le cœur. Comme elle avait brisé le sien.

- Dis-moi ce que tu sais ... susurra Voldemort de sa voix aussi soyeuse que vénéneuse.

- Alice et Frank Londubat ont eu un fils le 30 juillet. La date correspond à la prophétie. Et ils vous ont défié trois fois ...

- Que me caches-tu mon petit rat ? Menaça d'un ton doucereux le Mage Noir en caressant la joue du garçon de son doigt, ses pupilles se fendant semblables à celle d'un serpent.

- Rien ... rien ... sanglota Pettigrow pitoyablement. C'est lui l'élu. C'est un sang pur. La prophétie dit qu'il est votre égal non ! C'est lui, c'est certain.

- Les Potter ? Demanda Voldemort comme si Peter les avait mentionnés, il siffla de colère et administra une gifle retentissante à son serviteur. Tu tentes de protéger ton ami ?

- Non ... non ... je ... balbutia Peter en se recroquevillant sur lui-même.

- Silence ! Hurla le sorcier avant de retrouver son calme, se composant un visage d'apparence magnanime mais sans parvenir à dissimuler complètement sa folie meurtrière.

Severus ne comprenait que trop bien ce qu'impliquait les révélations de Pettigrow. Les Potter. Les Potter. Cela tournait en boucle dans son esprit. Ils étaient mariés. Ils avaient eu un enfant. Le Maître des Ténèbres allait La tuer. Non ! Non ! Hurla-t-il intérieurement. Il devait faire quelque chose. Pettigrow avait dit quelque chose au sujet de la pureté du sang de l'enfant Londubat. Lily était une née moldue ! Elle ne pouvait pas donner naissance à un être assez puissant pour menacer le Maître.

- La mère est une sang de bourbe, intervint-il avant de se voir intimer le silence par le sorcier qui lui fit néanmoins signe d'approcher.

- Severus mon cher Severus ... je suis comme toi, murmura-t-il dans un souffle presque imperceptible. Et l'élu ... est comme nous. Harry Potter est l'élu ! Annonça-t-il plus fort pour l'assistance.

Severus senti une part de lui s'éteindre. Il n'avait pas envisagé une seule seconde que la prophétie qu'il avait lui-même rapporté au Maître ... parlait du fils de Lily. Il l'avait mise en danger. S'il lui arrivait quoi que ce soit ... il serait responsable de sa mort. Il avait condamné à mort la femme qu'il aimait. 

Holding a Heart - Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant