Chapitre 52 - Hope

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CHAPITRE 52

Lily aurait dû être heureuse. Marlène et Remus discutaient tranquillement sur son canapé. C'était une chose qu'elle avait cru ne jamais revoir et d'une certaine manière, un message d'espoir. Si Marlène était revenue d'entre les morts alors tout pouvait encore s'arranger. À une exception près. Sa relation avec James. Il l'évitait consciencieusement sans pour autant être absent. C'était une prouesse qu'elle ne pouvait qu'applaudir.

Elle lança un regard vers le maraudeur qui semblait parfaitement capable de plaisanter avec Sirius et Peter malgré leur situation. Elle n'aurait pas dû lui en vouloir, elle était celle qui avait commis une erreur mais la colère n'est pas un sentiment qui réponds aux règles de la logique. Elle ne pouvait donc s'empêcher de ressentir une pointe d'amertume que cela l'affecte aussi peu. Elle était celle qui peinait à sourire, à manger, à dormir... Parfois, elle se sentait presque étouffer. Comme en cet instant. Elle s'excusa rapidement et se précipita vers le minuscule balcon pour prendre l'air. Une fois debout sur celui-ci, elle inspira profondément et expira lentement. Elle réitéra l'étape jusqu'à ce que ce « trop plein » ne soit plus aussi pesant. Elle ne pouvait se débarrasser de tout, mais elle parvenait à évacuer suffisamment pour que ce soit supportable. Comment parviendrait-elle à vivre avec lui alors qu'elle trouvait sa présence épisodique dans son appartement pesante ? Sans compter que ça ne fonctionnait pas toujours. Il était capable de l'affecter à un si haut point... Et c'était loin d'être récent. C'était déjà le cas lorsqu'ils étaient enfants. Ce n'était bien évidement pas à aussi grande échelle qu'aujourd'hui mais ce qu'il ressentait avait toujours influé sur ses propres émotions.

Il avait toujours été très expressif. Sa bonne humeur se voyait immédiatement, tout comme le contraire. La vie des Gryffondors était rythmée par les humeurs de leur capitaine et à mesure que son influence et sa renommée grandissaient, il aspirait plus de monde dans son sillage. Lorsqu'il souriait, on se prenait à sourire également et son rire était de loin le plus contagieux qu'elle ait jamais eu le bonheur d'entendre raisonner. Mais lorsqu'il était contrarié, c'était comme si tout le bonheur s'était volatilisé de la pièce. Les professeurs étaient tout aussi affectés que les élèves par cette étrange influence qu'il possédait. Elle se souvenait distinctement d'un cours de métamorphose ou la stoïque et inébranlable Minerva McGonagall avait fini par interrompre sa leçon pour demander à James si tout allait bien tant l'ambiance de la classe était « pesante ».

Comment pouvait-il autant affecter ceux qui l'entouraient sans que le contraire ne s'applique à lui. L'exemple le plus concret était celui de leur situation. Elle était misérable. C'était le mot. Pourtant il ne semblait pas s'en rendre compte du tout. Et elle savait que ce n'était pas une ignorance délibérée. Il avait toujours eu beaucoup de mal avec les émotions humaines. Même celle de la personne qu'il aimait. Bien souvent, il ne remarquait pas immédiatement qu'elle était en colère bien que tous les signes soient là sous son nez. Il fallait lui exprimer clairement, par des mots, ce qu'on ressentait, pour qu'il assimile les choses. C'était plutôt compliqué de lui expliquer lorsque cette incapacité était doublée d'un refus de communiquer. Il ne voulait pas revenir sur le problème ou même essayer de le régler. Il n'essayait plus. Pour le garçon, c'était fini.

De nouveau, elle se sentit étouffer et l'air froid et mordant de la nuit semblait incapable de se frayer un chemin jusqu'à ses poumons. Elle sentit les larmes brouiller sa vision. L'idée de l'avoir perdu sans aucune possibilité d'arranger les choses lui était proprement insupportable. Elle devait lui expliquer. Il fallait qu'il comprenne que la raison pour laquelle elle ne lui avait rien dit n'étant en rien lié à des doutes concernant son amour pour lui mais plutôt à son amour pour elle. Elle ne remettait en aucun cas en question sa capacité à être un bon père, si ce n'est peut-être sa jeunesse qui s'appliquait également à elle. Elle n'aurait pas voulu d'enfant d'un autre que lui. Elle l'aimait.

Elle se tourna pour observer les maraudeurs et Marlène. Ils avaient tous disparu. Elle ouvrit la porte-fenêtre et se faufila dans son salon. Les cartons étaient toujours là mais nulle trace du groupe d'amis. Elle les interpella et seul le silence lui répondit. Elle sentit poindre en elle une note de panique mais s'intima silencieusement l'ordre de garder son calme. Il n'y avait pas de trace d'infraction, et aucun indice que qui que ce soit se soit débattu. Ils allaient bien. Elle remarqua néanmoins que la porte de son apparemment était entrouverte. Ils étaient sortis. Elle s'empara de sa baguette et avança prudemment, un sort près à franchir la barrière de ses lèvres si cela s'avérait utile. Elle sentit une brise soulever quelques mèches de ses cheveux et releva les yeux pour voir d'où cela provenait. La trappe menant au toit de l'immeuble était ouverte. Elle fit glisser vers elle la sorte d'escalier-échelle et grimpa, toujours sur ses gardes.

– Joyeux anniversaire ! s'écrièrent les cinq voix auxquelles s'était ajoutées celles d'Alice et Frank.

Elle avait sursauté manquant de leur infliger un sortilège cuisant. Elle parcouru du regard la minuscule terrasse qu'ils avaient réussi à aménager en un chaleureux espace festif. Des guirlandes flottaient comme par magie... ou plutôt par magie tout court dans les airs, illuminant les tuiles bleues des toits qui les entouraient. Sur une table était entassé des verres, boissons, bonbons et autres confiseries et au centre de cette abondant étalages de nourriture se trouvait un magnifique gâteau. Elle était presque certaine de ne pas avoir encore atteint un âge aussi avancé que ne laissait supposer le nombre de bougies exorbitant présent sur le gâteau.

– Je peux pas croire que t'ai oublié ton anniversaire ! s'écria Sirius en l'entourant de ses bras.

Elle aurait voulu pouvoir exprimer plus de joie mais elle en était incapable. Elle leur était reconnaissante. Bien plus que ça même mais elle ne pouvait pas être heureuse. Pas sans lui. Il était là bien évidement. Mais il n'était pas « avec » elle. Marlène la poussa vers une petite pile de paquets volants. Le papier cadeau était étrangement froissé, comme s'il avait déjà été ouvert une première fois. Elle lança un regard interrogateur à Marlène.

– Sirius, répondit tout simplement la jolie blonde en lançant un regard agacé au garçon qui lui répondit par un sourire parfaitement innocent qui tira un soupire de lassitude à Marlène.

– Ouvre les ! Ils sont vraiment cools, ajouta-t-il sans une once de honte.

– T'es pas censé le savoir Sirius, le sermonna Remus.

Un silence suivit cette phrase. C'était la première fois depuis une éternité que le doux maraudeur s'adressait à Sirius sans animosité... simplement comme avant. Sirius semblait tout aussi surpris et incapable de répondre par l'une de ses habituelles pirouettes. Seule Marlène ne semblait pas réellement surprise de cette brusque armistice entre les deux garçons. S'il y avait de l'espoir pour eux... peut-être qu'il y en avait pour James et elle.

Holding a Heart - Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant