Chapitre 86 - Rooster

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CHAPITRE 86

James n'avait jamais été très proche de la branche maternelle de sa famille à l'exception de Sirius, et encore. Leur amitié s'était développée sur les bancs de l'école plutôt que lors des galas et autres réceptions organisées par Walburga Black. Il ne connaissait donc pas très bien Narcissa. Il savait qu'elle était à Serpentard. Qu'elle était la sœur d'Andromeda. Qu'elle était celle qui avait aidé Sirius à s'enfuir et qui, quelques années plus tard, avait réitéré l'expérience pour sa sœur. Il savait qu'elle s'était mariée à Malfoy puisqu'il était présent à son mariage mais ça c'était une autre histoire. La blonde était une personne complexe dont la loyauté était difficile à définir. Peut-être qu'elle aidait tout simplement ceux qu'elle aimait sans se soucier du reste. Toujours était-il que James ne ressentait aucune animosité à son égard et il ne prenait donc aucun plaisir à la voir inconsciente à ses pieds.

Il aurait voulu l'aider mais Tom Elvis Jedusor avait terminé son discours de super méchant. James n'avait pas vraiment tout écouté. Peut-être même qu'il n'avait rien écouté du tout. Il avait eu un petit regain d'intérêt quand le Maître des ténèbres avait fait ce truc avec les lettres de son prénom qui au final formait "je suis Voldemort" mais son attention avait vite été de nouveau détournée. Il aurait peut-être dû se concentrer un peu plus. Peut-être qu'il aurait compris pourquoi la bouche de la statue venait de s'ouvrir. D'un autre côté, ça aurait gâché la surprise de voir apparaitre un basilic. Il se souvenait d'avoir bien rigolé en première année lorsqu'on lui avait expliqué que ces créatures étaient conçues via un œuf de poule qu'on faisait couver par un crapaud. Merlin soit loué, ce ne fut pas la seule chose qui lui vint en tête et il eut la présence d'esprit de tourner le dos à la créature avant de ne croiser son regard et de mourir de la manière la plus stupide qui soit.

– J'aurais dû demander à Mimi comment on disait "gentil serpent" en fourchelang, soupira-t-il en se mettant à courir.

– Cela ne t'aurait servi à rien ! Il n'obéit qu'à moi ! Je te l'ai dit ! s'agaça Jedusor.

– J'écoutais pas ! lui répondit James, le basilic sur les talons.

Il lui fallait un putain de plan. Autre chose que son stupide cours de soins aux créatures magiques. Surtout que ce qu'il voulait ce n'était pas s'occuper de la créature mais la tuer. Alors merci à Silvanus Kettleburn qui avait été un super professeur mais ça ne l'aidait pas vraiment de savoir que la bête était une femelle parce qu'elle n'arborait pas de plumes de couleur rouge vif au sommet de sa tête. Il glissa au détour d'un tunnel et de nouveau une flopée d'informations inutiles se déversa dans son esprit. Il était franchement ravi de savoir que le serpent se nourrissait de mammifère en tous genres. Surtout qu'il était lui-même un mammifère. Les araignées le craignaient. Super. Tu parles d'un scoop ! Lui aussi il avait la trouille. Est-ce qu'on allait pour autant ajouter une ligne "Les araignées et James Potter le craignait." dans le manuel de Newt Scamander ? Il en doutait mais s'il s'en sortait vivant il ferait modifier la mention qui stipulait qu'on en avait pas aperçu depuis au moins quatre cents ans en Grande-Bretagne. Sa vue n'était peut-être pas parfaite mais la bête faisait plus de quinze mètres. C'était difficile à manquer même pour lui.

Il esquiva les crocs acérés de l'animal de compagnie de Voldemort en empruntant un énième virage à la dernière minute. Mieux valait s'érafler le bras sur le mur en pierre que de se faire mordre. Il n'avait pas de phœnix sous la main pour le guérir du venin du monstre. Sans trop savoir comment, il était de retour près de Narcissa qui n'avait pas bougé d'un millimètre. Il n'eut pas le temps de vérifier qu'elle était toujours vivante vu qu'il était toujours poursuivi par le reptile. Il commençait à perdre patience. Comment il était censé combattre un truc qu'il ne pouvait pas regarder ! Il avait beau lancer des sorts vers l'arrière, aucun d'eux n'avait atteint leur cible. Peut-être qu'en faisant parler Jedusor il en saurait plus. Les super-méchants donnaient toujours des indices involontaires.

– Vous êtes au courant que Narcissa est de votre côté ? Son mari c'est un de vos mangemorts, l'informa James en essayant de comprendre pourquoi sa cousine était là tout en grimpant sur la statue de Salazar Serpentard, se cachant dans les interstices de sa barbe.

– J'avais cru le comprendre oui, répondit le mage noir d'un air indifférent. Je répugne à sacrifier des sangs purs mais après tout, les serviteurs sont là pour ça. Elle devrait se sentir honorée d'être sacrifiée pour permettre mon retour.

Il avait cru le comprendre ? Alors les horcruxes n'étaient pas reliés entre eux. Ce que Voldemort sans nez savait n'était pas automatiquement transmis à Voldemort avec nez. La question était de savoir comment Narcissa avait pu communiquer avec cette partie d'âme. Il doutait qu'elle ait envoyé un hibou à "horcruxe numéro 1" et que celui-ci lui ait répondu. Entre deux attaques du basilic et un petit bout d'ascension de la statue, il remarqua que près de la blonde se trouvait une sorte de livre avec une couverture en cuir noir. Une sorte de journal. Jedusor sembla remarquer son regard et ses ordres au basilic se firent plus virulents. C'était subtile... et suspect.

Du haut du crâne de Salazar Serpentard il parvint, encore une fois, à semer le reptile. Il profita que ce dernier essaye de reprendre ses esprits pour observer Jedusor qui semblait immatériel. D'un autre côté il semblait avoir plus de consistance que lorsqu'il l'avait aperçu un peu plus tôt et qu'il était presque transparent. Il avait parlé de sacrifice pour permettre son retour. Narcissa était le sacrifice mais comment est-ce que cela fonctionnait-il ? Le journal peut-être ?

LE PUTAIN DE COQ !

Il retirait tout ce qu'il avait pu dire sur les cours de soins aux créatures magiques. Son prochain enfant s'appellerait Silvanus en hommage à son ancien professeur. Enfin si Lily voulait bien. Ce qui est fatal au Basilic c'est le chant d'un coq. James pointa sa baguette sur le journal et le transforma en coq sous le regard éberlué de Tom Jedusor. L'animal poussa un cri et le serpent se recroquevilla sur lui-même de douleur pendant de longues minutes. Un silence de mort suivit le décès de la créature.

Il descendit de la statue, rejoignant Narcissa qui avait été réveillée par le coq. Elle était toujours dans les vapes mais parvint à murmurer quelque chose comme "t'as transformé l'horcruxe... en animal de basse-cour ?". Visiblement c'était trop pour elle, puisqu'elle sombra de nouveau. L'horcruxe ? Comment ça l'horcruxe. Il était juste censé récupérer de quoi détruire les horcruxes. Pas un horcruxe. Il se précipita vers le Basilic et grimaça en lui arrachant un croc. Ça c'était la partie facile. Attraper le coq s'avéra plus compliqué. Une fois capturé, il le transforma en journal, incapable de poignarder l'animal qui l'avait sauvé. Il se demanda si Lily accepterait que leur troisième enfant s'appelle "coq"... Ce n'était pas vraiment la question.

Il continua à ignorer le spectre de Voldemort qui s'époumonait depuis qu'il avait réalisé la mort du Basilic. Il faudrait qu'il raconte aux autres que le Maître des ténèbres était un fervent défenseur de la cause animal. Mais d'abord...

Il abaissa sa main, enfonçant le croc dans la couverture en cuir.

Holding a Heart - Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant