Chapitre 81 - From Miss McKinnon to Mrs Lestrange

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CHAPITRE 81

Marlène avança la tête haute dans Gringotts. À ses côtés, se tenait une Dorcas bien moins sûre d'elle ce qui lui valut une réprimande silencieuse de la part de la jolie blonde. Dorcas comprenait parfaitement qu'elles allaient devoir falloir faire preuve de beaucoup de culot si elles voulaient parvenir à réaliser leur mission. Elle savait aussi que pour Marlène cette attitude était innée et pour elle beaucoup moins. Elle n'avait pas grandi dans l'une des familles les plus riches du pays. Ses après-midi ne se constituaient pas principalement de cours de savoir-vivre ou comme elle les avait renommés de "cours sur l'art d'être la reine des pestes". Elle admira Marlène qui s'arrêta devant le guichet central comme si la banque lui appartenait et tapoter le comptoir de ses doigts parfaitement manucurés. Par Merlin, quand diable trouvait-elle le temps de faire ses ongles ? Le gobelin s'étrangla en reconnaissant son interlocutrice. Dorcas ne pouvait que comprendre sa réaction. L'héritière des McKinnon était censée être morte et enterrée.

– Miss McKinnon, bonsoir... comment...

– Je suis certaine qu'une revenante n'est pas la chose la plus étrange qui s'est présentée à votre guichet Gornuk, asséna Marlène, un sourire charmeur aux lèvres malgré sa réplique acérée.

– Non Miss... répondit le jeune elfe. En quoi puis-je vous aider ?

– Je viens retirer un objet du coffre de ma belle-sœur Bellatrix Lestrange, lâcha-t-elle, Dorcas ne s'y attendant tellement pas qu'elle dut se faire violence pour ne pas afficher une expression qui consistait essentiellement à laisser sa bouche ouverte, béante de stupeur.

– Votre belle-sœur ? Je... je... Excusez mon impertinence Miss McKinnon mais...

– Lestrange, le corrigea Marlène en souriant, posant en évidence devant lui, l'alliance que lui avait offerte Rabastan il y a bien des années. Madame Lestrange.

– Je vous demande pardon mais...

– Ne vous excusez pas voyons ! l'interrompit une fois de plus Marlène. Beaucoup de personnes commettent cette erreur en raison du fâcheux incident qui a eu lieu lors de notre première cérémonie de mariage mais tout est arrangé désormais. Revenons à nos moutons. Je vous disais que je souhaitais récupérer un objet dans le coffre de ma belle-sœur.

– Je ne peux pas vous laisser faire ça... ce n'est pas la procédure...

– La procédure ? Quelle procédure ! s'exclama Marlène jouant à la perfection la bécasse superficielle et capricieuse.

– Eh bien, il nous faut une autorisation de Madame Lestrange ou de son mari, Monsieur Lestrange pour que vous puissiez accéder à son coffre.

– C'est une plaisanterie n'est-ce pas ! s'esclaffa Marlène comme si le gobelin lui avait compté la plus farfelue des histoires. Vous n'êtes pas sérieux, finit-elle néanmoins par demander en le regardant, jouant à la perfection l'incrédulité. Vous être en train de dire que moi, Marlène Lestrange, épouse de Rabastan Lestrange, je dois demander à ma belle-sœur Bellatrix Lestrange, mariée à la branche secondaire des Lestrange une autorisation pour accéder à son coffre-fort ?

– Eh bien... oui, répondit la pauvre créature qui commence à douter de ce qu'il disait et même de lui-même, cherchant de l'aide autour de lui mais aucun de ses comparses ne semblait volontaire pour lui porter assistance.

– Vous savez, mon mari discutait la dernière fois de vous encadrer davantage, après tout vous n'êtes pas des sorciers. Je m'y suis opposée. Je me rends compte de ma stupidité aujourd'hui ! Dire que Rabastan écoute toujours ce que je lui dis ! Je devrais apprendre à me taire ! Il est évident que votre manière de diriger Gringotts laisse à désirer. Vous n'avez aucun concept de comment nous réfléchissons, c'est regrettable. Je suppose qu'il faudra que je revienne sur ma position. Une loi sera probablement passé pour qu'un conseil d'administration sorcier prenne la direction de votre... établissement.

Elle avait insufflé tout le mépris du monde à son dernier mot sans pour autant abandonner son expression et son intonation de profonde déception et désolation. Dorcas se prenait à la croire alors qu'elle savait qu'il s'agissait d'une supercherie ! C'était terrifiant et fascinant de la voir à l'œuvre. Le gobelin n'avait pas beaucoup de marge de manœuvre. Soit il refusait la requête de la jeune sang pure et il provoquait une dispute sans précédent avec l'une des familles les plus puissantes et affluentes du monde sorcier... Avec en prime le risque de voir les sorciers mettre la main sur leur précieuse petite banque. Soit il acceptait et il n'y avait presque pas de risques si ce n'est celui de potentiellement agacer Bellatrix Lestrange qui ne paraissait plus si important maintenant que Marlène l'avait relégué à un second rang. La jeune femme avait renversé la situation d'une main de maître.

– Dorcas très chère, allons-nous-en d'ici ! Je ne veux pas faire attendre Rabastan. Il passera lui-même essayer de mettre un peu de bon sens dans la tête de ses êtres hybrides ! Ou peut-être qu'il ira directement au ministère pour dire à notre ministre des Finances ce que nous pensons de sa manière de faire et de son laxisme.

Marlène conclut son discours par un délicat mouvement de poignet qui laissa apparaitre de manière complètement délibérée, sa marque des ténèbres. Celle-ci était si pâle qu'elle en était presque invisible. Néanmoins elle n'avait pas complètement disparu et donnait simplement l'impression d'un sort de dissimulation un peu érodée. Elle vit le gobelin se figer. Le maître des ténèbres étaient craints de tous et ses mangemorts tout autant. Peu de personnes s'opposant à eux restait en vie assez longtemps pour le raconter.

– Miss Mckinn... je veux dire Madame Lestrange, je vous prie de m'excuser ! Nous sommes bien évidemment prêts à faire des concessions pour nos clients les plus importants !

– Oh Gornuk ! s'exclama Marlène, son visage s'éclairant de nouveau, toutes traces de colère s'étant évaporées pour laisser place à un ravissement d'une sincérité incontestable. Vous n'êtes qu'un beau parleur.

Le gobelin se mit à rougir tout en les conduisant vers les chariots d'accès aux coffres. Il semblait complètement sous le charme et avoir oublié qu'à peine quelques secondes plus tôt, la jolie blonde menaçait la totalité de son monde. Dorcas était véritablement sur le cu... sur son arrière train. Elle avait toujours trouvé les simagrées des sang purs ridicules mais elle devait bien avouer qu'aujourd'hui cela avait été plus qu'utile.

Le gobelin grimpa à l'avant du petit chariot tandis qu'elle prenait place à l'arrière avec Marlène. Celle-ci entrelaça leurs doigts délicatement en lui lançant un sourire encourageant malgré la peur qui se lisait dans son regard. Dorcas fut heureuse de retrouver la fille pour qui son cœur battait. Ce qui s'était passé un peu plus tôt n'était qu'une mascarade. Marlène n'était ni stupide, ni superficielle. Elle n'était ni hautaine et n'abuserait jamais de ses privilèges. Elle s'en voulait visiblement d'avoir autant malmené la pauvre créature. Elle se pencha, profitant de la pénombre des tunnels pour lui voler un baiser. Lorsqu'elles passèrent sous la fontaine des voleurs, rien ne changea car avec elle, Marlène ne jouait pas un rôle.

Holding a Heart - Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant