Chapitre 87 - Poison Ivy and Harley Quinn

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CHAPITRE 87

Marlène n'était pas vraiment rassurée à l'idée de mettre ne serait-ce qu'un pied dans le piège à rats qu'était le coffre de sa "belle-sœur" mais elle n'avait pas vraiment le choix. Si elle avait eu le moindre pouvoir décisionnel sur le monde, elle serait probablement sur une plage italienne à se dorer la pilule. Son attitude bougonne et son air maussade n'étaient surement pas étrangers au fait qu'elle était actuellement dans les galeries humides et glaciale de la banque sorcier à chasser de l'horcruxe au beau milieu d'un mois de juin habituellement annonciateur de fin d'année et de début de vacances d'été. La présence de Dorcas rendait néanmoins tout cela un peu moins désagréable.

– Elle a forcément dû placer des sorts, lâcha Marlène à voix basse à sa compagne tandis que le gobelin ouvrait la porte du coffre.

– Sirius dit qu'elle est... sadique, grimaça Dorcas.

Marlène oubliait souvent que Dorcas était américaine et n'avait donc pas eu l'immense et inestimable privilège de côtoyer Bellatrix Black à Poudlard. Sadique était un euphémisme pour ce qui était de décrire les penchants de l'ancienne Serpentard. Elle jouait dans une toute autre catégorie. Il lui arrivait de se demander qui était le plus dangereux entre la mangemort et son maître. Voldemort ne lui arrivait pas à la cheville pour ce qui était de la créativité.

– Je propose de pousser le gobelin pour déclencher les pièges.

– Marlène, pouffa doucement la jolie brune.

Marlène n'eut pas le courage de lui dire qu'elle ne plaisantait pas vraiment. C'était plus qu'évident que Dorcas n'avait jamais eu à faire la queue à Gringotts un jour de grande affluence. Si ça avait été le cas, elle n'aurait pas hésité à pousser l'affreuse créature qui se tourna vers elle dans l'attente de ses ordres. Marlène soupira et lança un sort censé révéler les enchantements actifs. Inutile de dire que ce fut un échec puisque rien ne sembla se passer. Marlène ne voyait vraiment pas d'autres moyens que d'y aller elle-même... à part celui de lancer le gobelin mais ce n'était plus une option. Parfois être dans le camp des gentils n'était vraiment pas à son goût. Tout était plus simple pour les autres.

Elle fixa les richesses entassées dans la chambre forte des Lestrange, cherchant ce qui pourrait être un horcruxe. Dumbledore avait été plutôt évasif sur ce coup-là. Sur tous les coups, lui chuchota sa petite voix intérieure. Elle le soupçonnait d'avoir un informateur secret. Peut-être que Narcissa avait de nouveau tenté de les aider. Ce n'était pas la première fois après tout. Néanmoins Marlène ne pouvait s'empêcher d'écarter cette idée. La cousine de Sirius se fichait pas mal du sort des nés moldus. Elle ne les haïssait certes pas mais ils l'indifféraient complètement. L'ancienne Serpentard possédait une liste très restreinte de ce qui la touchait ou non. Ses sœurs étaient importantes. Sirius l'avait également été. Lily avait aidé Lucius et Malfoy était la personne dont Narcissa se souciait le plus alors elle avait remboursé sa dette. Nul doute qu'aujourd'hui, elle considérait ne rien devoir à la jeune fille et il était très peu probable qu'elle lui accorde désormais, ne serait-ce qu'une pensée.

Marlène aurait pu rester plantée là à attendre le déluge ou une révélation mais c'était sans compter sur son ex-fiancé et actuellement faux mari Rabastan Lestrange. Ce dernier descendit du petit wagon qui l'avait conduit jusqu'à elle. Elle l'écouta déblatérer sa longue tirade, expliquant à quel point il avait été étonné d'apprendre que sa femme était elle aussi dans l'établissement. Quelle coïncidence avait-il dit au gobelin. Ce dernier avait alors proposé de les réunir et bien sûr Rabastan avait accepté avec joie ! Quel bonheur de retrouver Marlène Lestrange. Sur le trajet malheureusement, le gobelin avait basculé hors du wagon. Une fâcheuse affaire. La pauvre créature n'avait même pas eu le temps de lui expliquer comment et pourquoi Madame Lestrange voulait vider le coffre de sa belle-sœur. Mais il ne doutait pas une seconde qu'elle serait capable de lui fournir une explication plausible...

Il semblait plutôt calme. Ou tout du moins il l'avait été jusqu'à ce qu'il remarque son regard sur son entrejambe. Oui, elle n'aurait pas dû mais est-ce que qui que ce soit dans sa position serait parvenu à contrôler ça ? Les garçons étaient vraiment susceptibles quand il s'agissait de leurs précieux bijoux de famille. Le premier sort fila annonçant la couleur. L'éclair vert frappa le gobelin qui bascula en arrière dans le coffre de Bellatrix. Marlène se tourna vers Dorcas qui semblait trop occupée à contrer les sorts de Rabastan pour commenter ce qui venait de se passer. La jolie blonde soupira. Comme elle l'avait dit un petit peu plus tôt, être dans l'autre camp était bien plus simple. Il avait tué le gobelin et personne ne lui faisait la moindre remarque.

Sa curiosité macabre eut finalement du bon puisqu'elle remarqua que tout ce avec quoi le cadavre entrait en contact se multipliait. De plus on pouvait voir que loin de se refroidir, le corps était brûlé de toutes parts. Maintenant qu'elle savait dans quoi elle mettait les pieds, tout était plus simple. Elle laissa donc Dorcas se battre et pénétra dans le coffre en prenant soin de ne rien toucher. Elle enjamba le gobelin en le remerciant pour son aide bien qu'elle ne fût pas complètement volontaire. Peut-être qu'un « accio horcruxe » fonctionnerait... Mais Marlène n'avait jamais cru au miracle et elle ne comptait pas tester la véracité de sa théorie et pousser sa chance en prenant Bellatrix pour une imbécile. Il fallait qu'elle trouve quelques choses de spécial dans ce bric-à-brac de gallions et d'objets ancestraux à la valeur inestimable.

Il suffisait de réfléchir comme le Maître des Ténèbres. Contrairement à Dumbledore, elle n'avait pas d'espion capable de lui fournir des informations sur le plat préféré de Voldemort, sur le prénom de son premier animal de compagnie ou encore sur le sport qu'il préférait, mais elle avait été la fiancée de l'un de ses plus fidèles serviteurs. Elle avait passé des heures interminables à écouter les Lestrange vanter leur seigneur et maître. Elle savait par exemple qu'il était un descendant de Salazar Serpentard. Cette information capitale s'imposa dans son esprit lorsqu'elle posa les yeux sur la célèbre coupe d'Helga Poufsouffle. Ça aurait pu être une coïncidence mais Bellatrix vouait un mépris sans fin aux fondateurs de Poudlard. Tout du moins à tous sauf un. Il n'était pas dans la nature de Bella d'être modérée. Si elle haïssait, elle haïssait de tout son petit cœur... à supposer qu'elle en ait un. La coupe ne lui appartenait pas. Et si elle avait été à Rodolphus, elle la lui aurait fait brûler. Mais il y avait une personne pour qui la mangemort était prête à faire des concessions. Une personne pour qui elle ferait n'importe quoi sans poser de questions. Elle avait trouvé l'horcruxe !

Elle se tourna vers Dorcas pour lui annoncer la bonne nouvelle mais elle ne parvint à décocher aucun mot. Comment est-ce qu'ils en étaient arrivés là ? La jolie brune à la peau d'ébène était censée le distraire. Une voix lui chuchota que chevaucher un dragon et cramer tout ce qui bouge n'était pas forcément en contradiction avec le plan. Mais bon sang, où avait-elle dégoté un dragon !

– Marley dépêches-toi !

La jolie blonde ne se le fit pas dire deux fois. Elle se saisit de la coupe et se retint de jeter celle-ci lorsque la morsure enflammée du sort de protection embrasa sa peau. Elle se précipita vers la sortie en bondissant pour échapper au sort de multiplication, parvenant à sortir du coffre-fort sans trop de problèmes et lançant un dernier regard au corps du gobelin qui avait presque entièrement disparu sous une montagne de copies de la coupe d'Helga Poufsouffle. Elle grimpa derrière Dorcas après avoir tant bien que mal escaladé le dos de la gargantuesque créature. Cette dernière décolla détruisant tout sur son passage.

Marlène se sentait comme les supers héros des comics de James et Sirius. Ceux qui sauvent le monde tout en le détruisant. Elle était presque certaine que Poison Ivy et Harley Quinn se fichaient pas mal de qui payait pour les réparations... Peut-être parce qu'elles n'étaient pas vraiment dans le camp des gentils. Et que parfois elles utilisaient les méthodes des méchants. Ce n'était pas vraiment important. Tant qu'elles étaient les gagnantes. Et aujourd'hui, Dorcas et elle avaient définitivement gagné.

Holding a Heart - Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant