Chapitre 100 - The End ?

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CHAPITRE 100

Lily avait eu beaucoup de temps pour s'entrainer. Les premières fois s'étaient soldées par des échecs cuisants. Ce n'était pas pour autant qu'elle avait abandonné. Lorsqu'elle avait fait face au Maître des Ténèbres lors de la bataille du Ministère, un barrage avait cédé en elle. L'afflux de magie qui s'était déversé de sa personne, nourri par sa colère, avait été dévastateur. Personne n'avait, semble-t-il, remarqué que le sort émanait d'elle. Pas même James qui avait cru que Dumbledore était intervenu en secret pour leur donner le temps de fuir. Cette version avait été démentie par le principal intéressé et la question ne s'était plus posée, ensevelie sous un amas d'autres affaires plus pressantes. Elle avait elle-même écarté cet événement de son esprit pour un temps. Elle avait fini par réussir à maîtriser à petite échelle la magie sans baguette, dérobant à James sa cape d'invisibilité pour cambrioler Dumbledore mais ce n'était pas allé plus loin que de simple sort.

Elle n'avait définitivement pas pu reproduire la même puissance de frappe que celle qui avait soufflé le mage noir et ses troupes. L'arrivée d'Harry et les prémices de magie de ce dernier l'avaient poussé à approfondir de nouveau le sujet. Ça avait été plus compliqué que la première fois. Elle ne disposait plus de la ressource illimitée de documentation des Potter puisque la bibliothèque de ces derniers était partie en fumée avec le reste du manoir. Elle aurait peut-être trouvé de quoi progresser à Poudlard mais elle n'avait techniquement pas le droit de sortir de chez elle. Elle avait donc dû suivre son instinct. Elle s'était blessée plusieurs fois. S'était disputée tout autant de fois avec James qui voulait qu'elle arrête. Mais à force de persévérer, elle avait fini par réussir.

Théoriquement.

C'était ça le "hic". James avait employé un autre mot qu'elle préférait taire pour éviter de l'ajouter à la longue liste de mots de vocabulaire peu appropriés qu'Harry avait déjà d'emmagasiné. Théoriquement donc, le niveau de magie auquel elle avait accès été proportionnel à son état émotionnel. La mort d'Emmeline était ce qui avait provoqué cet afflux de pouvoir. Dumbledore lui avait dit que son "petit don" puisait dans sa capacité d'amour. C'était utopique. Difficile à croire. Pourtant en cet instant, l'idée que Voldemort puisse faire du mal à son enfant la révoltait. Elle sentait sous sa peau, pulser cette énergie qu'elle reconnut aisément. Elle était plus forte que jamais. La théorie venait d'être rejoint par la pratique. Elle fixa son ennemi, se sentant parfaitement capable de le réduire en poussière au moindre geste. Elle vit James s'effondrer derrière leur assaillant. Assommé par un nouvel intrus.

– Peter non...

Elle n'eut pas le temps de faire quoi que ce soit qu'elle sentit la morsure douloureuse de l'endoloris. Elle poussa un hurlement infini dont l'écho fut les sanglots de son fils. Elle s'efforça de ne pas perdre connaissance. Elle devait le sauver. Elle pouvait le protéger en se sacrifiant. C'était ce qui s'était passé dans la vision de l'horcruxe. Elle ne pouvait en être certaine mais son instinct lui soufflait qu'une fois encore sa théorie était la bonne. Elle le sentit relâcher le sort, se levant pour s'interposer de nouveau entre son bébé et son futur meurtrier.

– Écarte-toi, lui ordonna-t-il en pointant sa baguette sur James qui gisait inconscient.

Peter sembla tiquer. Elle vit le doute traverser son regard. Elle se trompait peut-être. Elle était surement folle. On lui avait bien souvent dit et répéter qu'elle voyait toujours le meilleur chez les autres. Un peu plus encore lorsque la personne en était elle-même incapable. Cela n'aurait pas dû s'appliquer au garçon qui les avait trahi à maintes reprises. Pourtant encore une fois, elle ne pouvait faire autrement. Elle ne pouvait aller à l'encontre de sa nature. Peter Pettigrow avait peur. Il avait été lâche. Faible. Déloyal. Mais il aimait James et l'imminence de la fin de ce dernier le faisait remettre en question ses actes. Il avait été en colère contre les maraudeurs c'était certain. Il avait souhaité se venger. Il avait même probablement voulu leur mort. Mais ici la théorie ne s'accordait pas à la pratique. Le doute fut remplacé par une expression qu'elle ne reconnut que trop bien. Les maraudeurs étaient les maîtres incontestés de ce domaine. Ce regard, c'était celui qui précédait un plan fou, incroyablement stupide, qui finirait probablement mal, mais qui en valait la peine. Elle le vit lui sourire et son cœur se serra parce qu'il s'agissait du Peter d'autrefois. Celui qu'elle ne reverrait pas.

Elle ne s'écarta pas et Voldemort s'exécuta. Le rayon vert frappa Peter qui s'était interposé. Une déflagration secoua la maison. Une partie du toit s'effondra tandis qu'elle se précipitait sur Harry pour le protéger des débris. Elle ne parvint pas jusqu'à lui, assommée par une tuile, une brique ou une poutre. La vision du mage noir s'avançant vers le berceau fut la dernière avant qu'elle ne sombre dans l'inconscient.

Lorsqu'elle ouvrit les yeux, la poussière en suspens autour d'elle brouillait sa vision. Ça et la quantité de sang astronomique qu'elle avait perdu. La douleur fulgurante à l'arrière de sa tête la fit tanguer. Elle se traina néanmoins jusqu'au lit de son enfant qui pleurait toujours à chaudes larmes. Une cicatrice en forme d'éclair barrait son front mais il était vivant et Voldemort n'était plus.

– James ? lâcha-t-elle en essayant de ne pas céder à la panique, ne pouvant pas aller vérifier si ce dernier allait bien puisqu'un trou béant dans le plancher les séparait.

– Je suis là... lui répondit la voix du garçon après quelques minutes qui lui parurent une éternité.

– Peter ? demanda-t-elle mais il ne répondit pas.

– Harry ? s'enquit-il.

– Une égratignure, rien de plus, le rassura-t-elle. Il a surement été blessé quand le toit s'est effondré.

– Voldemort ?

– Mort, répondit-elle en se disant qu'un jeu de mots n'était pas approprié en cet instant et qu'elle fréquentait beaucoup trop les maraudeurs pour son bien.

Un sourire étira ses lèvres, se transformant en rire aussi nerveux que sincère. C'était un mélange de soulagement et de désespoir. Ils avaient gagné certes... mais à quel prix ? James se joignit à elle bien qu'elle perçut parfois des sanglots entrecouper son fou rire. Les renforts ne tardèrent pas à arriver. Les aurors du Ministère, les membres de l'Ordre, les journalistes également. Partout dans le pays on procédait aux arrestations des mangemorts.

– Vous êtes formelle ? insista l'un des enquêteurs.

– Oui, répondit-elle sans comprendre où il voulait en venir. Pourquoi ?

– Parce que deux sorts mortels ont été lancé cette nuit dans cette maison. L'un a frappé Peter Pettigrow et l'autre...

Les regards se tournèrent vers Harry que Sirius berçait dans ses bras. Impossible. Personne ne pouvait survivre à ça. Encore moins avec une simple cicatrice sur le front. Personne... sauf l'élu. Un murmure parcourut l'assistance. Sur toutes les lèvres, une phrase. Celle qui ferait la une des journaux le lendemain. "Harry Potter, le garçon qui avait survécu". 

Holding a Heart - Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant