Chapitre 60 - To Hate or Love

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CHAPITRE 60

Lily sentit le bras de James autour de sa taille. Elle battit des paupières et réalisa qu'elle n'était pas dans son lit. Elle sentit ses joues se teinter de rouge au souvenir de la veille. Le garçon, bien que profondément endormi, semblait avoir conscience qu'elle s'était tirée des bras de Morphée et avait resserré son emprise sur elle, l'attirant un peu plus contre lui comme pour l'empêcher de s'échapper des siens. Elle frissonna lorsque le souffle chaud du maraudeur caressa sa nuque et que ses lèvres effleurèrent imperceptiblement sa peau. Elle aurait voulu que tous ces matins soient semblables à celui-ci. Maintenant qu'elle était de nouveau auprès de lui, cet objectif ne semblait plus aussi inaccessible. Elle essaya de ne pas trop bouger mais elle avait une furieuse envie de le voir et dans cette position, elle ne pouvait assouvir ce désir. Elle finit par céder à son envie et se tortilla tant bien que mal pour lui faire face, tirant au garçon un léger froncement de sourcil de contrariété. Néanmoins, il se détendit rapidement dès qu'elle eut cessée de gigoter. Elle passa ses doigts entre les deux sourcils du garçon, descendant le long de l'arrête de son nez. Elle le regarda le plisser, sentant quelque chose fondre en elle. Comment pouvait-il être aussi adorable ? Elle poursuivit son exploration silencieuse, passant son pouce sur ses lèvres, s'y attardant un peu plus longtemps que ce qui aurait été considéré comme raisonnable. Lesdites lèvres embrassèrent ses doigts. Il était réveillé, bien que ses yeux soient encore clos.

– J'espère que t'es réveillé et que t'embrasses pas toute personne qui touche tes lèvres, lui dit-elle sans parvenir à cacher son amusement.

– Seulement si c'est une fille, rousse, du nom de Lily Evans, répondit-il toujours sans ouvrir les yeux, sa voix quelque peu ensommeillée.

– Je suis rassurée dans ce cas, répondit-elle en lui volant un baiser.

– Je dois m'inquiéter aussi ? demanda-t-il en posant son regard d'un brun chaud aux accents dorés sur elle.

– J'embrasse seulement les garçons vraiment décoiffés, et qui répondent au nom de James Potter, répondit-elle en réitérant son baiser, s'attardant quelques secondes de plus qu'un peu plus tôt.

– Evans, on doit descendre prendre le petit déjeuné avec le Prince et sa cour, dit-il en s'écartant à peine, comme si cela lui coûtait de se détacher d'elle.

– Hm... répondit-elle en réduisant de nouveau le peu de distance qu'il avait créé entre eux. On pourrait aussi leur expliquer que le voyage nous a épuisé.

– Je suppose qu'on pourrait... répondit-il, se laissant distraire par le doigt de la jeune fille qui effleurait délicatement son torse et glissait lentement vers le bas et d'une manière qui ne laissait aucun doute sur ses intentions.

– C'est un oui ? demanda-t-elle.

Elle sentait qu'il s'apprêtait à céder. Elle devenait plutôt douée à ça malgré des débuts plutôt chaotiques. Elle effleura sa joue de ses lèvres, s'attardant au coin de ses lèvres. Elle sentit le cœur du garçon rater un battement sous sa main qui était posé contre celui-ci. Elle ne ressentait aucune gêne à l'idée d'être encore nue contre lui. Elle ne pouvait pas douter d'elle. Pas quand les prunelles mordorées du garçon se posaient sur elle pour l'envelopper de toute l'admiration du monde. À ses yeux, elle était belle et par conséquent, elle se sentait belle. Il n'y avait pas de place pour la pudeur. Il n'y avait pas un défaut qu'elle aurait souhaité lui dissimuler puisqu'il aimait chacun d'eux. Elle le laissa s'emparer de ses lèvres. Elle adorait cette manière presque conquérante qu'il avait de l'embrasser. Il ne s'agissait pas d'un simple contact. Il voulait la faire sienne. Elle pouvait sentir sa possessivité à chaque baiser et même lorsqu'il ne la touchait pas, il irradiait de lui une absolue conviction d'un droit de propriété sur toute sa personne. Elle aurait dû être révoltée et elle l'avait longtemps été. Elle se souvenait de soirée entière à se disputer avec lui après qu'il ait une fois de plus effrayé un garçon qui s'était intéressé d'un peu trop près à elle. Elle avait perdu le compte du nombre de fois où elle avait tenté de lui expliquer qu'elle pouvait faire ce que bon lui semblait et avec qui elle voulait. Aujourd'hui, elle ne ressentait ni colère, ni frustration. Ses sentiments étaient tout autre. Tout simplement de par la réciprocité de ce qu'ils ressentaient. Il était à elle, tout comme elle était à lui. Elle exhalait probablement de la même énergie que lui et elle n'avait aucun doute quant au fait qu'il percevait sa propre possessivité. Elle était toute aussi conquérante que lui. Toute aussi avide de lui.

Et c'est pour toutes ces raisons, qu'elle s'écarta.

Le geste avait été aussi brusque que rapide. Il semblait perdu et c'était plus que compréhensible. Elle lui envoyait des signaux plus que contraire. Probablement parce qu'elle était aussi perdue que lui. Elle était tiraillée entre son désir d'être avec lui et sa peur de tout perdre de nouveau... au profit d'une autre. L'idée qu'une autre fille ait pu avoir accès à tout ça la révoltait. Le fait que cela ne soit pas simplement une théorie mais quelque chose de bien concret qui s'était produit. Il avait été avec Hestia, tout comme il avait été avec elle. Est-ce que ce regard qu'il posait sur elle, lorsqu'elle se cambrait de plaisir pour lui, avait été le même ? Elle lui en voulait de lui faire ressentir cette insécurité. Elle s'en voulait de ne pas parvenir à ne plus y penser.

– Evans...

– Oui ? s'enquit-elle en levant les yeux vers lui.

– Tu pleures, fît il remarquer en cueillant du bout du doigt une larme qui lui avait échappé bien malgré elle.

Son contact provoqua en elle des sentiments aussi contradictoires que puissants. Elle était bouleversée par l'amour qu'elle ressentait pour lui, ébranlée par la jalousie qui semblait ronger chaque parcelle de son âme, secouée par ce sentiment de colère qu'elle n'avait jamais ressenti à de telles proportions, submergée par la tristesse à l'idée de tout perdre de nouveau.

– Est-ce que j'ai fait quelque chose de mal ? demanda-t-il, l'inquiétude se lisant tant dans son expression que dans son intonation.

– Non c'est moi je... commença-t-elle sans parvenir à poursuivre, ne trouvant pas les mots pour lui expliquer et ne parvenant pas à réunir suffisamment de courage pour lui avouer l'état d'esprit dans lequel elle était.

– Tu ? insista-t-il, semblant avoir pleinement conscience de l'importance de ce qui était en train de se passer pour elle, pour lui... pour eux.

– Je t'aime, dit-elle de but en blanc.

– Je t'aime aussi, répondit-il en souriant un peu.

– Arrête de sourire ! s'agaça-t-elle en lui frappant le torse. Je suis en colère contre toi.

– Moi aussi, admit-il sans se départir de son sourire bien qu'il fut dénoué de joie cette fois.

– Tu as couché avec Hestia ! s'emporta-t-elle.

– Tu m'as caché que tu étais enceinte ! répliqua-t-il.

– Parce que je ne voulais pas que tu me choisisses parce que je suis enceinte !

– Je n'ai pas besoin que tu sois enceinte pour ça ! Je t'ai choisi quand j'avais onze ans !

– Ça ne t'a pas empêché de te taper Hestia !

– Et toi de me cacher que t'étais enceinte !

Ils tournaient en rond. Ils avaient toujours été incapable de communiquer. Tous deux campant sur leur position et refusant de faire la moindre concession de peur que cela ne soit considéré comme une reddition. Ils se jaugèrent quelques minutes et l'espace d'une seconde, ils étaient de nouveau à Poudlard, jonglant entre la haine et l'amour.

– Tu penses que je ferais un bon père ? demanda-t-il.

– Tu serais avec moi même si je n'étais pas enceinte ? le questionna-t-elle au même moment.

– Bien sûr que oui, répondirent-ils de concert.

Elle le vit faire un pas vers elle et réduire cette distance qu'elle avait cru insurmontable. Lorsque ses lèvres se pressèrent contre les siennes, elle réalisa que rien n'avait changé : malgré la haine, l'amour l'emportait toujours.

Holding a Heart - Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant