Chapitre 19 - Voldemort

1.2K 119 15
                                    

CHAPITRE 19

James souleva le corps inanimé de la jeune femme avec toute la douceur que lui permettait l'urgence de la situation. Il fallait qu'il sorte d'ici, il ne lui restait qu'un quart d'heure avant que Narcissa ne prononce ses vœux. Lorsqu'elle l'aurait fait, Remus n'hésiterait pas une seconde à lancer l'offensive. Il devait à tout prix éviter ça. Il avait compté plus d'une trentaine de mangemorts dans les invités et il était possible que d'autres encore soient arrivés après lui. Ils ne feraient pas le poids. Il enfila la cape d'invisibilité qui était assez grande pour les couvrir tous les deux. Malheureusement lorsqu'il tenta de passer la grille qu'il avait détruite, un bouclier invisible le rejeta quelques mètres plus loin. Il lança un regard anxieux à Lily, vérifiant que leur chute ne lui avait pas fait subir de dégâts supplémentaires. Une petite voix lui chuchota que ça ne pouvait pas empirer davantage. Il la déposa sur le sol et tenta de passer de nouveau. Il y parvint sans difficultés. Elle était celle qui ne pouvait pas. Les sorts avaient été lancés sur elle, non sur la cellule. Il avait trouvé ça beaucoup trop simple d'entrer. Lucius avait fait preuve d'ingéniosité, il ne pouvait le nier. Mais ce n'était pas le moment d'admirer Malfoy, il tenta donc de lever les sorts mais rien n'y fit, peu importe le nombre de fois où il tentait de passer avec la jeune fille dans ses bras, il se heurtait à un mur. Alors qu'il pensait que rien ne pourrait aggraver la situation, il entendit un déluge d'applaudissements et de cris retentir au-dessus de sa tête. Les vœux avaient dû être prononcés, il était trop tard.

Remus suivit de Sirius, Peter, Alice et Frank se faufilèrent prudemment après qu'un elfe ait reçu l'ordre de sa nouvelle maîtresse. Se séparer aurait été plus prudent mais Narcissa avait accompagné son « service » d'un petit renseignement... Le Maître des Ténèbres étaient présents. Le dîner avait été servi et les invités avait quitté la salle de réception pour la salle à manger. La curiosité poussa Remus à jeter un coup d'œil vers la somptueuse tablée. Aucun d'eux n'avait la prétention d'avoir déjà rencontré le tristement célèbre sorcier. La Gazette le décrivait comme un fringant et charismatique jeune homme. Remus avait diabolisé l'image de celui-ci, lui prêtant des traits monstrueux qui refléteraient mieux son âme aussi sombre qu'une nuit sans Lune. Le portrait dépeint par la Gazette était cependant ce qui se rapprochait le plus de ce qu'il avait sous les yeux.

Celui-dont-on-ne-pas-prononcer-le-nom était beau. Presque autant que Sirius et peut-être davantage encore. Ses traits étaient fins, aristocratiques, inimitables. Ses cheveux étaient du même noir que ses yeux. Merlin, il ne parvenait pas à détacher son regard de ses yeux. Son regard était déconcertant, comme s'il cherchait à lire quelque chose de caché sur le visage de chacun de ses apôtres. Et lorsqu'il prit la parole, Remus comprit soudain pourquoi les sorciers l'adulaient. Il n'avait jamais entendu sa voix et il aurait été bien incapable de la décrire à qui que ce soit. Ses mots l'hypnotisaient, comme un serpent qui aurait murmuré des mensonges dorés à ses oreilles. C'était l'homme le plus convaincant et le plus effrayant qu'il n'ait jamais entendu. Il dépeignit sa vision du monde magique, tel qu'il l'avait imaginé. La paix et la prospérité fleuriraient, et plus merveilleux encore, les sorciers n'auraient plus à vivre dans le secret. Ils gouverneraient le monde, libres d'exercer leur magie. Le charme fut cependant rompu par la suite de son discours qui ne fut ni plaisant, ni charmant. Sa fureur lorsqu'il parlait des moldus était sans bornes. Il pesta et maudit ces derniers, les nés moldus et les traitres à leur sang qui avaient le malheur de s'acoquiner à cette « vermine », décrivant comment il purgerait le monde de tous ceux qui auraient l'audace de contrevenir à sa volonté.

Il ne semblait pas le seul à reprendre ses esprits, Frank recula comme pour se soustraire au charme ensorcelant du mage noir. Dans sa précipitation, le maladroit jeune homme renversa l'un des vases hors de prix aligné dans le vestibule, attirant le regard des invités qui ne réagirent pas immédiatement à la présence d'intrus. La première à réagir fut Bellatrix qui poussa un hurlement de rage en voyant son cousin. Sirius dégaina sa baguette et le reste de leur escouade l'imita d'un même mouvement. La plupart des invités fuirent ou transplanèrent, seuls demeurèrent les mangemorts et leur Maître qui ne semblait pas décidé à salir ses mains. Il observait les affrontements avec un intérêt que Remus ne comprit pas immédiatement. Il comprit soudain lorsque ce dernier lâcha un cri de joie lorsque Sirius envoya valser sa cousine à travers la baie vitrée. Il les jugeait. Il les voulait dans ses rangs.

James commençait à s'agiter, faisant les cents pas dans la cellule à la recherche d'une solution, son regard errant autour de lui. Il n'y avait rien d'utile ici, si ce n'est des bouteilles de vins millésimes hors de prix. La solution se dessina dans son esprit. Evans ne pouvait pas sortir d'ici. Mais une bouteille le pouvait. Il n'était pas certain de réussir mais aux vues de la bataille qui avait éclaté au-dessus de lui, ils mourraient dans tous les cas. Il entama la longue litanie de sorts pour changer un être vivant de type humain en un objet inanimé. L'inconscience de la jeune fille était un avantage. Incapable de savoir combien de temps il tiendrait un tel sort il se saisit de la bouteille et fonça vers la sortie, passant la grille et ne pouvant retenir une exclamation de joie. Quelques secondes plus tard, Lily était de nouveau elle-même. Le corps torturé mais délivrée.

– Potter ! lâcha une voix familière d'un ton assassin.

– Super, soupira James, pointant sa baguette sur Severus Snape. Je n'ai pas le temps pour ça. Ecarte-toi.

– Je ne te laisserai pas l'emmener !

– Tu préfères qu'elle reste ici à se faire torturer par tes petits amis mangemorts ? lui demanda le garçon affichant un air incrédule. Tu la détestes à ce point ?

– Quand Lucius en aura fini, le Maître a dit qu'il lui laisserait la vie sauve ! Que je pourrais la garder ! Elle sera plus en sécurité avec moi qu'avec toi ! dit-il avant de lancer un sort que James évita de justesse.

– Tu ne penses pas une seconde à ce qu'elle voudrait ! Tu penses qu'elle voudrait de cette vie ? Être protégée par le camp qui a en horreur son existence même ?

– La ferme ! Tu ne la connais pas aussi bien que moi ! Tu ne sais pas ce que j'ai dû faire pour obtenir ça ! Pour la sauver !

– J'ai ma petite idée, répondit James avec un dégout évident.

– Ne me juge pas Potter ! hurla Severus hors de lui. Tout est toujours si facile pour toi ! Comment est-ce que tu pourrais comprendre hein ?

– Non je comprends pas ! Je comprends pas que tu aies rejoins les mangemorts alors que tu l'aimes autant ! Peu importe la haine que tu as pu éprouver pour ta mère, ou ton père, ou même pour moi ! Au final tes actes ne signifient qu'une chose. Elle ne te suffisait pas. Elle n'était pas une raison suffisante pour que tu choisisses la lumière plutôt que les ténèbres. Tu ne l'aimes pas autant que tu le prétends.

– Je... je... balbutia Severus, abaissant inconsciemment sa garde et permettant à James de le pétrifier, et alors qu'il s'apprêtait à l'achever une main l'arrêta.

– Lily ?

– Non... il est déjà à terre.

La procédure aurait voulu que pour des raisons évidentes de sécurité, il achève Snape, mais il n'avait rien respecté de ce stupide code mis en place par Maugrey jusqu'ici et une part de lui savait que ce n'était pas juste. Il luttait pour un monde meilleur. Il devait donc montrer l'exemple. Tuer quelqu'un pour ses opinions, aussi répugnantes soient-elles, n'était pas une solution. Un jour, ces hommes et ces femmes seraient jugés pour leur crime. Qui était-il pour décider de qui devait vivre ou mourir ?

– Tu peux marcher ? demanda-t-il, se désintéressant de Snape.

– Non, répondit-elle.

– Ta baguette ?

– Brisée.

– On t'en trouvera une autre.

– Severus...

– Quoi Severus ? demanda-t-il agacé par l'intérêt qu'elle portait à ce dernier.

– Donne-moi celle de Severus.

– Oh... oui... répondit-il en lui mettant celle de son ancien meilleur ami dans la main. Tu vas réussir à te battre ? lui demanda-t-il en la hissant sur son dos.

– Pas le choix, répondit-elle faiblement.

– Evans si on sort d'ici vivant... il faudra qu'on parle, dit-il en rougissant sensiblement, reconnaissant qu'elle ne puisse pas le remarquer dans la pénombre de l'escalier qu'il gravissait prudemment.

– Et si on échoue ? dit-elle en resserrant ses bras autour du cou du jeune homme.

– On va réussir, répondit-il.

Ses convictions furent quelque peu ébranlées lorsqu'ils parvinrent à la salle à manger où le chaos semblait régner en maître. Les sort fusaient de toutes parts et, surplombant cette scène apocalyptique, Voldemort, son rire de dément raisonnant plus fort que toutes les formules de mort lancées par ses serviteurs.

Holding a Heart - Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant