Holding a Heart - Tome 2

Chapitre 65 - Jasmine ?

CHAPITRE 65

Lily ne savait plus utiliser son système respiratoire. Ça avait toujours était compliqué de se remémorer comment se servir de ses poumons lorsqu'il se trouvait en sa présence et encore plus lorsqu'il la touchait. Elle n'avait donc toujours ni inspiré ni expiré lorsque les mains du garçon entrèrent en contact avec sa peau, enserrant sa taille pour mieux l'attirer contre lui. Une fois de plus, il ne semblait pas gêné par le ventre rond qui séparait leurs deux corps. Elle vit ses lèvres prononcer son nom sans l'entendre, son cœur tambourinant en un rythme sourd qui l'empêchait de percevoir les sons qui l'entourait. Lily se hissa sur la pointe des pieds et glissa ses bras autour de son cou avant de finalement capturer ses lèvres. Comment allait elle survivre au reste si la simple sensation de sa peau contre la sienne la faisait trembler de plaisir. Chaque parcelle d'elle en contact avec lui brûlait d'un feu qui n'avait d'égal que son désir. Elle fut tentée de simplement se délecter de cette douce étreinte mais elle se prit à désirer plus rapidement.

Les baisers se firent plus fervents, plus enflammés, plus prometteur que jamais. Leurs lèvres se pressaient et s'écartaient au rythme de leurs halètements respectifs. Souffle coupé qui n'était lui-même, que le reflet du rythme dératé de leur cœurs malmenés par l'adrénaline. Celle-ci pulsait dans chaque veine en une énergie enivrante. Il était bien plus étourdissant qu'un verre de whisky pur feu et nul doute que rien ne pouvait se comparer à la morsure brûlante qui la parcourait lorsque les doigts du garçon s'aventuraient sur sa peau. Tel un explorateur, sa soif de découverte ne semblait pas vouloir s'étancher. L'idée que tout comme elle, il désirait plus, la gorgea d'une confiance qu'elle avait cru a jamais perdue. Ce fut avec plus d'assurance qu'elle le fit donc basculer sous elle, le chevauchant sans inhibition. Elle pressa presque délicatement sa féminité contre le membre exacerbé du garçon avant d'entamer de lents mouvements de bassin. Elle le vit se tendre de désir sous la douloureuse et non moins voluptueuse torture qu'elle lui infligeait. Effleurant sans conquérir, désirant sans assouvir, suppliant sans concéder.

- Evans, murmura-t-il, semblant peiner à réguler -tout comme elle- l'apport d'oxygène à ses poumons bien trop sollicité en cet instant.

- Dis-le encore, souffla-t-elle, son regard s'attardant sur les enchevêtrements de muscles qu'elle parvenait à distinguer sous la peau tannée et qui semblaient se tendre un peu plus à chacun de ses mouvements stimulés par le frottement de plus en plus pressant de leurs deux intimités.

- Evans ... Evans ... répéta-t-il avec une ferveur presque religieuse, son nom glissant sur les lèvres du garçon comme une prière, silencieuse et désespérée.

Une prière à laquelle elle répondit généreusement. Les pupilles du garçon brillaient d'une telle dévotion qu'elle se sentait semblable à une divinité oubliée et soudain adulée. Elle voulait le remercier pour cette absolue foi. Elle voulait être le réceptacle de tout cet amour bien que celui-ci fut plus charnel que spirituel. Elle le sentit s'abandonner à elle, retrouvant la même sensation d'adrénaline par une victoire bien trop savoureuse pour son bien. James Potter était un garçon farouche, une force de la nature que rien ne semblait pouvoir soumettre ...

Rien à une seule exception. Elle pouvait à loisir le dompter, plier sa volonté pour qu'elle ne soit que l'expression de la sienne. Elle n'avait jamais désiré le pouvoir et avoir l'ascendant sur quelqu'un n'était pas ce à quoi elle aspirait. Mais le jeune maraudeur lui avait offert tout cela sans qu'aucune demande ne lui eut été formulée et elle aimait tout ce qu'il avait à lui offrir. De cette bague qui enserrait son doigt à ses baisers qui embrasaient ses sens et empêcher toutes pensées cohérentes. Elle n'avait pas la moindre idée de quand ils avaient échangé leur position, ni quand est-ce qu'il s'était glissé entre ses jambes pour mieux la satisfaire. La seule certitude qu'elle avait était celle qu'il était ce qu'elle désirait le plus et qu'elle représentait un objet de désir tout aussi insatiable pour lui qu'il l'était pour elle. Sa confiance en elle retrouvée lui permettait de se cambrer sans qu'aucune tribulation factice n'entrave son plaisir. Elle agrippait les boucles d'un brun chaud pour le guider et lui faire adopter le rythme qui ...

- Oh ! lâcha-t-elle bien trop fort, incapable de retenir une exclamation qui signifiait clairement qu'elle était plus que satisfaite et qui tira un rire de fierté à celui à qui elle devait cet état de parfaite ataraxie.

- À ton service Evans.

- La ferme Potter, répondit-elle essoufflée avant de finalement joindre son rire à celui du garçon.

Elle tira un peu plus sur la tignasse qu'elle avait déjà bien malmenée pour ramener le garçon à sa hauteur, capturant ses lèvres pour faire disparaitre cet air absolument suffisant et qui pourtant n'en était pas moins craquant. Elle sentit qu'il était loin d'en avoir fini avec elle et enroula une jambe autour de sa taille pour lui offrir cet accès qu'il semblait convoiter et qu'il avait suffisamment stimulé pour lui faciliter l'entrée.

Elle hoqueta de surprise lorsqu'il s'insinua en elle d'un puissant coup de reins, mordant la lèvre du garçon et plantant ses ongles dans son dos pour marquer sa chair comme il marquait son âme. Elle suivait sans effort ses mouvements à un rythme qui lui faisait perdre un peu plus pieds à chaque embardée. Elle ne pouvait plus douter du fait qu'il était celui qui lui était destinée. Elle ne retrouverait jamais une telle osmose. Ils étaient semblables à deux musiciens qui, sans avoir à accorder leurs instruments, parvenait à une symphonie. Elle ignorait qui en était le compositeur mais tout son être lui en était reconnaissant. Elle n'était jamais aussi complète que lorsqu'elle ne faisait qu'un avec lui.

Après une demi-heure d'ébats enflammés, célébrant leurs retrouvailles comme il se doit, ils s'accordèrent un temps de répit. Elle s'était allongée sur le dos, une des seules positions dans laquelle elle se sentait à l'aise à présent, son ventre lui refusant toutes autres alternatives. James était d'ailleurs concentré sur ledit ventre, pressant sa main contre celui-ci.

- Dis un truc !

- James, soupira-t-elle puisque c'était la dixième fois qu'il lui demandait ça, le bébé donnant systématiquement un coup au son de sa voix.

- T'as senti ! s'exclama le garçon avec un bonheur évident. Elle a de la force !

- Comment tu peux savoir que c'est une fille ?

- Je sais pas ... les filles c'est mieux. T'es une fille.

Sa logique enfantine n'avait de cesse de l'émerveiller.

- Je connais un sort ... pour savoir. Si tu veux.

- Je pensais que tu voulais attendre.

- J'ai changé d'avis, répondit-elle en tendant la main vers sa baguette. Tu veux attendre ?

- Je veux savoir. Je suis sûr que j'ai raison !

- Moi je dis que c'est un garçon.

- Comment tu peux savoir ? demanda-t-il sans se rendre compte qu'il reproduisait la même conversation qu'un peu plus tôt.

- Je sais pas, les garçons c'est mieux, répondit-elle sans parvenir à retenir un sourire amusé. T'es un garçon.

Il se redressa après lui avoir pincé la cuisse pour se venger, attendant patiemment que le sort fasse effet.

- Si c'est une fille on l'appelle Jasmine. C'est un prénom de fleur donc ça respecte la tradition de ta famille.

- On dirait surtout le féminin de James, rétorqua Lily en riant. Et si c'est garçon ?

- J'ai choisi pour la fille, je te laisse le garçon.

- C'est quoi la tradition chez les Potter ? demanda-t-elle.

- Il faut juste que le deuxième prénom soit celui du père. Pour le prénom c'est assez libre.

- Mon père avait un surnom ...

Une sorte de feu d'artifice de poussière implosa au-dessus du ventre de la jeune fille, suspendant leur discussion. Au-dessus d'elle, une image avait pris forme ... celle d'un enfant ...

- Un garçon, s'émerveilla-t-il.

- Harry, murmura-t-elle. Harry James Potter...