Chapitre Premier

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Yann venait de se voir confier une nouvelle affaire. Il n'avait pas vraiment envie de replonger dans la noirceur de notre société si peu de temps après son « échec » sur cette affaire de trafic d'êtres humains... Une triste histoire qu'il aurait aimé résoudre sans autant de douleur... Il est resté fidèle à lui-même, « Ne jamais reculer, ne jamais lâcher » ... Il aura en effet réussi à arrêter cette macabre et funeste entreprise mais le commanditaire aura réussi à décider de son sort en se tirant une balle juste devant lui, le laissant sur ces mots, « la mort n'est qu'un passage et l'avenir sera plus sombre que le présent ».

Ce fut un coup dur pour Yann, cette affaire avait pris plus d'un an de sa vie et l'avait marqué dans son âme et dans sa chaire. Il avait perdu beaucoup dans cette affaire, un de ces collègues avait été lourdement blessé et Yann s'en voulait encore.

Suite à cette affaire Yann aurait voulu se mettre au vert, mais Verdier, son commissaire en avait décidé autrement. Il n'était pas question de laisser partir son meilleur élément au moment où une sombre affaire de disparitions commençait à faire parler dans les hautes sphères Parisienne.

Yann avait débuté sa carrière sur le tard, il avait débuté dans un tout autre métier et un beau jour il avait décidé de se mettre au service de la loi. Une remise en question sur sa vie après les attentats de Paris et de Nice, une prise de conscience dans une existence jusque-là paisible mais sans réel but. Il avait toujours senti un vide au fond de son âme mais sans vraiment réussir à mettre des mots sur des sentiments.

Il avait travaillé très dur pour en arriver là, les cours du soir pour préparer ses concours, les heures de travail, il ne les avait jamais comptées, il avait tout sacrifié pour avancer dans ce monde impitoyable. La vie ne l'avait pas épargné, ce changement de vie avait eu un prix... Les heures de travail le soir en plus de son ancien job avait mis à bas le monde qu'il c'était construit au fil des années et c'était seul qu'il était entré dans son monde, dans cette bulle qui l'avait enveloppé depuis ce fameux jour où il avait poussé pour la première fois les portes de ce bâtiment si célèbre, le 36, fini le quai des Orfèvres et ces fameux bureaux sous les toits, le Bastion avait désormais en son sein l'élite de la police française.

Il faisait chaud dans les bureaux, pas de clim à l'étage de la SRPJ suite aux travaux du Bastion, quelques vieux ventilos trouvés dans les cartons qui faisait plus de bruit que d'air frais étaient posés sur les bureaux flambants neufs... Cela faisait longtemps qu'un mois de juin n'avait pas été si étouffant... La moiteur de la ville, la crasse s'insinuait dans les corps, dans les esprits... On étouffait littéralement à certains moments de la journée, Paris et ses allées de bitume semblait transpirer comme un géant, créant encore un peu plus de stresse et de fatigue dans les rangs. Par cette chaleur, la moindre petite échauffourée prenait des tournures de guerre civile, certains jeunes brigadiers faisaient référence à de vieux films policiers, ils se sentaient fort et gonflaient le torse dans leurs uniformes, armes à la ceinture et écusson « Police » au bras, pour eux, cela représentait un bouclier, pour certains caïds au contraire, cela signifiait « homme à abattre », mais ça, ils ne s'en rendaient pas compte du haut de leur jeunesse...

Il était 9h, Yann débarquait comme à son habitude, costume impeccable, chemise bien repassée, un brin décalé au milieu de ces collègues en Blue jeans mais cela faisait partie de son personnage, on le connaissait et on le respectait. La chaleur aurait donné envie de porter un t-shirt mais ce n'était pas Yann, barbe impeccable et cheveux tirés en arrières... Tout était parfait si on occultait les cernes qui trahissaient sa fatigue et aussi les blessures qu'il portait au fond de son âme.

Moment de brief dans la salle du deuxième étage et avec cette chaleur, une vraie étuve les attendait ! Le groupe « Maze » était sous la responsabilité de Yann, capitaine de son grade, se groupe avait une réputation qui n'était pas très apprécier par les supérieurs, des flics neufs mais avec des pratiques « à l'ancienne ». Le Commissaire Henri Verdier gérait se groupe, il avait de l'expérience et aussi les nerfs solides !

Les disparus de la RadeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant