Chapitre soixante

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L''attente de Ah Puch semblait interminable, il jubilait en pensant à sa victoire sur ce petit policier Français qui avait pensé mettre à mal son organisation... Comment avait-t-il pu avoir une telle prétention face à eux ! Il était assis derrière son luxueux bureau lorsque son portable vibra :

« Bientôt en route pour Verra Cruz, votre coli en sécurité...»

Les mots venaient de Don Josué, il était à bord du Seawise Giant avec sa précieuse cargaison, il devait partir bientôt pour le Mexique. Une fois de plus l'exécuteur en chef de la caste était fidèle à sa réputation et sa capacité à exécuter les ordres de son chef suprême.

Ah Puch, sûr de lui et de sa supériorité, sorti de son bureau et passa devant les personnes qui travaillaient dans les locaux de l'état de Vera Cruz. Il était vêtu de blanc avec une boutonnière en or, de la même forme que la pièce de la caste mais sans inscription, restant ainsi transparent aux yeux de tous. Devant le bâtiment aux couleurs chaudes et à l'architecture baroque, une Mercédès noire, aux vitres sombres, l'attendait, il monta à l'arrière et le véhicule parti en trombe suivi par deux autres voitures transportant ses gardes personnels.

La berline Allemande longeait les grandes avenues de la capitale de l'état, une ville magnifique dans ses plus beaux quartiers, ceux que les touristes venaient visiter et immortaliser sur des photos qui un jour seraient oubliées sur un disque dur, mais en s'éloignant, les décors changeaient pour laisser place à une autre vision, celle de la misère et de la pauvreté... La voiture s'éloignait progressivement du cœur de la ville et prenant la direction de la petite ville de Orizaba, le centre opérationnel de la caste...

Dans l'hôpital privé de la caste, le médecin en chef, Hoffman était en train de travailler sur les transplantations des piliers de la caste qui devaient bénéficier de greffes... Il fut informé de l'arrivée de Ah Puch, il resta concentré sur son œuvre qui était si particulière et si sensible dans son exécution... Aucune place à l'hésitation ou à l'improvisation. Son visage semblait figé, comme mort, incapable de réagir normalement... Effet de ses premières expériences et aussi de sa dureté dans l'âme acquise au fil des ans de cette vie qui n'en finissait pas, des atrocités qu'ils avaient d'abord vu avant de faire de ces propres mains.

Une fois terminé, il laissa la partie la plus simple à un autre chirurgien et sorti du bloc pour retrouver Ah Puch. Il traversa le long couloir aux allures d'hôpital ultra moderne pour ensuite redescendre au niveau des bureaux et salons. Fuentès était assis dans un grand fauteuil et avait le sourire aux lèvres, pas de ceux que l'on trouve communicatif... Un sourire sombre et donnant la mesure de sa noirceur.

- Notre cher Don Josué nous a encore prouvé son géni pour ce qui est de réaliser les missions les plus délicate ! Il a la jeune française avec lui et il rentre bientôt avec son butin !

- Très bien ! Je pense que vous avez déjà une idée de ce que vous allez en faire ?

- Oui, exactement et tu seras très utile dans mes plans ! Mais je n'en dis pas plus pour le moment. J'ai des nouvelles de nos élues, elles arrivent très bientôt, le cargo est à quai et Aldair s'est rendu sur place. Je vais avoir bientôt besoin de toi, quand elles seront là et quand je serai certain que nous avons terminé ce cycle, je te laisserai faire ton œuvre mon cher, tu pourras revoir le plus profond de moi, si je puis dire !

- Bien maitre, vous savez que le temps joue contre nous, vous auriez dû me laisser intervenir déjà depuis quelques temps...

Hoffman terminait à peine ces mots que ceux-ci furent imagés et appuyés par une nouvelle larme de sang qui coupait littéralement en deux le visage de Fuentès. Il laissa la larme couler le long de sa peau et tourna les yeux vers la fenêtre...

- Je sais, mais ces interventions sont lourdes et délicates, les risques élevés même si tu es de loin le meilleur chirurgien qui puisse exister... Mais je ne pouvais pas me permettre de disparaitre avant l'exécution total de ce cycle, pas même m'absenter le temps de la cicatrisation...

- Oui, je sais et connais vos craintes mais vous jouez avec le feu comme avec le temps ! Nous pouvons programmer cela dans trois jours, il nous reste un élu, je l'ai conservé pour vous, les autres piliers ont presque tous eu leurs transplantations, il n'en reste qu'un avant vous.

- Faisons ainsi mon ami... Trouve le candidat que tu souhaites garder pour moi, prévois cela pour la semaine prochaine, je veux voir cette femme avant de devoir fermer les yeux sur ta table glaciale... Tu sais comme je n'aime pas cela, le sang est si chaud, l'acier si froid...

Fuentès tourna les talons, il sorti de la pièce laissant Hoffman, il finit par essuyer cette larme de sang sur sa peau.

Les disparus de la RadeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant