22H, comme l'avaient proposé les responsables de la zone portuaire, le policier Français, accompagné de son homologue Mexicain arrivèrent sur la zone de déchargement du Santa Maria...
- Vous allez devoir me servir d'interprète, mon espagnole est un peu rouillée.
- Pas de problème le Français,
Yann se méfiait de Mora, il en avait parlé avec Gabin et les deux flics sentaient le piège à plein nez... Ils n'étaient pas novices et avaient déjà vécu des situations similaires dans leur passé d'enquêteur. Yann n'était pas parti sans s'assurer d'un plan de secours. Il était sur ces gardes et restait tous sens en alerte pour se tenir prêt à réagir en cas d'entourloupe du colosse à la moustache broussailleuse.
Les deux hommes quittèrent leur jeep aux couleurs dorées de la Police Mexicaine. La zone était éclairée par de gros projecteurs, crachant une lumière jaunâtre qui créait des ombres difformes avec les hommes qui gravitaient autour des grues géantes en pleine action. L'odeur était difficile à supporter, lors de leur visite en journée le soleil brulait le bitume et les zones de bétons, mais à cette heure avancée de la nuit, c'est cette même chaleur qui faisait bouillir le sol sous leurs pieds. L'air du large apportait un peu de répit mais l'air était chargé. Les dockers avaient été prévenus de la visite du policier français par les responsables du port. Mora marchait derrière Yann, tout prêt de lui, Maze sentait le regard du mexicain, il sentait presque sa respiration dans son cou, sensation désagréable.
Il fallait passer derrière une grande rangée de containers fraichement déchargés avant d'arriver au niveau des dockers, la zone était plus sombre à cause de la hauteur de l'empilement d'acier multicolore, des containers qui venaient de partout dans le monde avec des écritures sur les côtés dans des langues toutes différentes. Yann était sur ces gardes, il sentait l'étau se resserrer, tout semblait le conduire vers l'abattoir et si ces craintes étaient fondées, au vu des pratiques des hommes qu'ils traquaient, il devrait se battre pour ne pas y laisser sa peau.
Alors qu'il avançait dans une semi-pénombre, un bruit sourd retentit dans son crâne, il lui fit perdre l'équilibre, impossible de savoir de quoi il s'agissait, il n'avait rien vu, rien senti, il n'avait pas mal et pourtant il venait de prendre un sérieux coup sur le crâne. Le mexicain venait de lui assener un coup de matraque télescopique sur la partie haute du crâne. Yann fini par entendre quelque chose, un cri violent qui s'entendit à peine dans le brouhaha des machines du port ne cessant pas leur besogne. Il ne se rendit pas compte de suite que c'était son propre cri qui résonnait dans sa tête.
Il perdit l'équilibre et malgré sa force, ses genoux se fracassèrent sur le sol, tel un bloc de béton qui se détachait d'une ruine et se brise sur le sol, Yann senti ses os frapper le sol violement. Yann entendit alors un autre bruit mais celui-ci était plus fort et strident, une détonation suivie d'un râle sourd et profond. Mora venait de recevoir une balle dans le corps.
Yann et Gabin avait bien prévu cette attaque et avait alerté Florès sur leurs craintes. Impossible de faire autrement car les Français ne disposaient pas d'autorisation pour porter une arme sur le territoire Mexicain, même si Yann n'avait pas quitté ses habitudes en transportant ses armes dans sa valise. Fort heureusement pour eux, Florès s'était joint aux deux flics pour tenter de démasquer Mora. C'était Gabin qui avait tiré sur le policier Mexicain, il avait pu utiliser l'arme de service de Yann sous les yeux de la belle interprète et lui avait logé une balle en pleine épaule.
Ce dernier n'était pas tombé au sol, le colosse était resté droit sur ces jambes malgré la douleur et la violence de l'impact. Il sorti son arme de son étui et se mis en position de tire malgré un bras inutilisable. Il était une force de la nature, un colosse qu'il ne fallait pas affronter seul, il ne comptait pas se laisser abattre si facilement et encore moins sans répliquer.
Yann reprit ses esprits, il sentait le sang couler le long de son cuir chevelu, le coup avait entaillé sa chaire et cette zone du corps, particulièrement irriguée, avait laissée s'écouler pas mal de sang le long de son visage. Il se releva péniblement et sorti de sa veste le vieux 357, celle la seconde arme qu'il avait dissimulée dans ses bagages. Il se tourna vers Mora qui était en joue vers l'arrière de la zone, là d'où était parti le coup de feu qui avait transpercé son épaule de part en part. Yann arma son pistolet et mis à son tour en joue le mexicain, il cria,
- Lâche ton arme Mora ou je te fais un deuxième trou dans la peau...
Mora était pris entre deux mires, il se savait en joue par deux armes, il ne pouvait plus fuir mais il ne pouvait pas baisser les bras car plus dangereux que c'est deux 9 mm braqués sur lui, il y avait la caste qui ne le laisserait pas en vie s'il se faisait prendre. Il décida alors de pointer son arme sur Yann qui semblait être le danger immédiat pour lui.
- Arrête le Français, qu'est-ce que tu vas faire ? T'es flic, t'es français sur le territoire mexicain, tire sur moi et tu ne reverras jamais ton pays !
- T'inquiète pas pour moi...
Mora tira le premier et Yann répliqua dans l'instant tout en se jetant au sol. Les deux projectiles atteignirent leurs cibles. Mora fut touché au niveau de la poitrine et Yann reçu une balle au niveau du bras. La douleur fut vive et ajouté au coup qu'il venait de recevoir sur le crâne, il tomba sur le côté avec la violence du coup.
Deux balles, deux impacts, deux hommes à terre. Florès et Gabin arrivèrent en quatrième vitesse sur les lieux de l'échange de feu. Florès se jeta sur Yann et constata qu'il était en vie, elle lui porta secours en comprimant la blessure au bras. Voyant cela, Gabin s'approcha de Mora pour tenter de trouver des signes circulatoires espérant ainsi trouver signe de vie sur cette grosse carcasse, en effet, vivant il serait plus utile que mort. Par chance, la montagne de muscles était en vie, il était par contre inconscient, complètement sonné par l'impact de la balle qui avait laissé une tache pourpre là où elle avait perforé sa chaire, c'était un dur à cuire, le 357 avait laissé une blessure profonde.
Florès appela les secours avec son portable, elle expliqua qu'un échange de coups de feu avait eu lieu sur le port de Vera Cruz et indiqua précisément la zone pour que les secours puissent prendre en charge les deux blessés. Yann se releva sur ces jambes un peu tremblantes mais il prit sur lui et, remonté par la poussée d'adrénaline, réussit à revenir vers celui qui avait bien faillit le tuer.
- Il faut le menotter et essayer au plus vite de lui soutirer des informations. C'est notre première vraie piste, il faut que j'appelle Verdier tout de suite !
- Mollo Yann, t'as vu ta tête ? T'as le crane ouvert et t'as le bras en vrac ! Faut qu'on te soigne et que tu te remettes !
- Arrête, t'es pas ma mère mon pote, pas le temps pour ça ! On doit avancer au plus vite, on tient les fils de putes qui crament à l'acide des pauvres gosses qui n'ont rien fait de mal... Alors lâche-moi !
Sur ces mots, Yann se pencha sur Mora et lui envoya un coup en plein visage pour le ramener à lui ! Yann lui cria au visage pour qu'il se réveille... Les yeux de Mora s'ouvrirent, le coup de feu et le choc au sol avait laissé des traces sur le policier, sa moustache était pleine de sang également.
Yann sorti son arme et lui posa entre les yeux avant d'ajouter :
- T'as intérêt à parler mon pote, fini de jouer.
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Les disparus de la Rade
Mystery / ThrillerUne affaire d'enlèvements aux quatre coins de la France fait intervenir une équipe du SRPJ de Paris. Le capitaine Yann MAZE mène l'enquête à Brest pour tenter de résoudre cette affaire qui semble bien plus sombre que les affaires classiques de la ré...